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Theatrum Mundi - Page 80

  • Elites

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    Comme la plupart des gens, et dans presque tous les domaines de la vie, un trop grand désordre me fait souhaiter davantage d’ordre et de rigueur, un ordre trop pesant davantage de désordre et de fantaisie ; comme s’ils étaient tous deux, ordre et désordre, nécessaires et insupportables. Je suis un partisan du juste milieu et bien sûr, je ne m’y tiens jamais, faute de jamais le reconnaître.

    Notre monde mondial, qui croule sous des kilotonnes de lois et règlements, est en proie au chaos, à la confusion. Certaines idéologies, cyniques et naïves, mais devenues banales, voudraient qu’ultimement les différentes composantes de ce monde se fondent, fusionnent en une seule, qu’elles rêvent ou délirent enfin humaine, et même : humanité. Comme s’il nous fallait en fin finale un monde tout à la fois confus et fondu ; et qu’au surplus, ce gros flou-là nous serve tout uniment d’ordre et de désordre – selon, j’imagine, le réglage de la focale.

    Mais la question demeure, qui peut faire son grabuge, de qui règle la focale.

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  • A quoi sert la critique ? Au Théâtre du Rond-Point

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    Au risque de surprendre mes très fidèles lecteurs, je vais vous avouer quelque chose : j’aime bien Jean-Michel Ribes, actuel patron du Théâtre du Rond-Point, quelque part aux bien nommés Champs-Elysées, à Parmerde. Oui. Et il y a à cela plusieurs excellentes raisons. La première est que je ne le connais pas personnellement. Les seconde et troisième, que je n’ai jamais rien lu ni vu de lui – du moins que je sache. Si donc je puis dire bien aimer Jean-Michel Ribes, c’est essentiellement parce que, vouant à l’humanité en général une espèce de scepticisme parfaitement justifié (et tant pis si « vouer un scepticisme » n’est pas une expression très sensée), je m’astreins, en manière sans doute de compensation, à préjuger toujours favorablement de tout individu dont je ne sais rien, sauf son nom. Bref, si j’aime Jean-Michel Ribes, c’est parce que je ne le connais pas, ni ne sais rien de lui – me refusant à croire, par principe, ce qu’en-dira-t-on que notre époque technoconne a modernisé, c’est-à-dire institué, en mise en réseau ou réticulation, et qui lui doit servir rien moins que d’alpha et d’oméga, amen.

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  • Ellroy Paraclet

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    Le 11 janvier, j’ai entendu sur le service public de la radio – sur France Inter pour être exact, dans l’émission de l’espèce de sous-Michel-Drucker qui officie là le matin, un certain Demorand –, l’écrivain James Ellroy. Il y disait très franchement mais pas sans humour des choses éminemment contestables qui eussent placé tout écrivain français aux idées similaires face à ce dilemme : – Je biaise ou je m’écrase ? Ecrivain qui se fusse lui-même pris pour un héros en optant pour la première solution, c’est-à-dire en écrasant ses idées claires sous une langue de bois de merde. Le courage, c’est la lâcheté, pourrait-on dire à la Big Brother.

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