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Toujours conflictuel, le dialogue dramatique mène au ridicule, au meurtre, ou aux deux ; voilà pourquoi la conversation lui est fondamentalement étrangère.
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Toujours conflictuel, le dialogue dramatique mène au ridicule, au meurtre, ou aux deux ; voilà pourquoi la conversation lui est fondamentalement étrangère.
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Il s’expliquait finalement très mal le monde dans lequel il avait à vivre, mais il était parvenu à le ramener à lui ; cet effort lui avait coûté, disait-il pesamment, quinze ans de sa vie, et maintenant il se sentait plus libre, ignorant obéir.
Et je le prouve.
Ce jour-là, j’étais en train d’écrire dans mon bistrot de quartier, tournant légèrement le dos à la salle quasi-vide.
Je n’entendis pas entrer mon amie F., qui, me voyant au travail, me photographia à deux reprises avec son téléphone portable.
Puis elle vint me saluer et me montra les deux photographies qu’elle venait de prendre. Je lui demandai si elle avait moyen de me les envoyer par e-mail.
– Oui, quand j’aurai retrouvé le cordon reliant mon téléphone à mon ordi.
Ce qui peut prendre du temps.
Une autre fois, peut-être un mois plus tard, je lui demandai si elle avait retrouvé ce foutu cordon.
Non.
Et puis, au tout début de cette année 2010, le 3 janvier pour être précis, je reçois un e-mail de F. auquel sont jointes ces deux photos :
Je les regarde et me demande ce que je pouvais bien être en train d’écrire ce jour-là. C’est une question que je me pose souvent en regardant des photos d’écrivain en train d’écrire – sauf si elles sont vraiment trop « posées ». Quel livre ? ou quelle lettre ? Mais surtout, plus précisément, quelles phrases ?
Je renvoie donc un e-mail à F. en lui demandant si elle a moyen – par son téléphone ou son ordinateur, donc – de connaître la date de ces photographies.
La réponse est : le 16 octobre à 15 h 48 min 25 s et 15 h 48 min 53 s.
Je préfère la seconde, prise de plus près, et moins floue :
Voilà.
Qu’est-ce que je pouvais bien écrire le 16 octobre 2009, dans mon petit café de quartier toujours plus vide que plein ?
Je me le demandais vaguement lorsque j’eus l’idée – ce qu’on est con, parfois – de regarder sur mon propre blog – celui-ci, oui – si je n’avais pas, par le plus grand des hasards, une publication en date du 16 octobre.
Si.
C’est celle-ci.
Point de salon, ni personne.
Je suis donc bien un menteur.
C’était une fin de soirée pas mal arrosée et je ne sais plus du tout de quoi nous parlions, mais ce qui est certain, c’est que j’ai cité cette phrase de Kafka, aussi célèbre que difficile, et que ça a déclenché quelque chose :
« Dans le combat entre toi et le monde, seconde le monde. »
Et J., qui était là, a lancé joyeusement :
La première partie est ICI.
Je poursuis donc à la hussarde cet impromptu foutraque emphatiquement nommé mystère, sans crainte (« on est au XXI° siècle, tout de même ! » comme disent les progressistes) d’ajouter l’indigence à la caricature…