Au moment d’appuyer sur la touche « enter », il se demanda combien de gens son geste allait tuer, puis il appuya. Merde quoi, il faut bien vivre avec son temps.
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Au moment d’appuyer sur la touche « enter », il se demanda combien de gens son geste allait tuer, puis il appuya. Merde quoi, il faut bien vivre avec son temps.
Je suis tombé l’autre jour par hasard sur un morceau du premier film d’Harry Potter, et je me suis dit qu’en réalité, sans même le savoir, ce qu’ont plébiscité tous ces enfants d’Occident, une fois entendu que l’enseignement de la sorcellerie dans un monde de sorciers vaut pour l’enseignement d’autre chose dans un autre monde, c’est une vraie école, celle dont ils sont pour la plupart d’entre eux volontairement privés, et qu’ils ont pourtant immédiatement reconnue.
A contrario, si la technoploutocratie supra-étatique a réellement décidé de fabriquer des imbéciles analphabètes et diplômés, il faut admettre que le modèle développé en France par l’Education Nationale est vraiment sur la bonne voie ; ne lui reste plus qu’à poursuivre sa chute.
Seul un dieu peut encore nous sauver… et non mon prochain.
Heidegger, Entretien au Spiegel, 23 septembre 1966
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon.
Saint Matthieu, 6, 24
Il ne peut y avoir de vraiment athées que les théologiens, c’est à savoir ceux qui, de Dieu, en parlent.
Lacan, Encore, Séminaire XX, 1972-73
La nuit de Noël.
1.
Comme il fait nuit, donc, et qu’on n’y voit goutte, on dira ce dialogue radiophonique…
LUI. – Vous ne vous en rendez pas bien compte, parce que vous ne croyez plus en moi, mais je suis votre Dieu. Ouais.
Il y a dans votre monde des gens savants qui se demandent si dans les temps anciens les gens croyaient vraiment dans leurs divinités ou s’ils accomplissaient des rituels avec la conscience que c’étaient seulement des rituels et bien sûr il y en a qui disent oui et d’autres qui disent non. Eh bien, ils feraient mieux de regarder le temps présent.
Parce que bien sûr vous ne croyez pas en moi. Vous ne croyez plus en moi. Vous avez passé l’âge, comme vous dites. Et pourtant je demeure votre Dieu.
Le dernier.
L’INCROYANT. – Ah ouais, et qui c’est que vous êtes alors ?
[Attention : le texte qui suit ne contient aucune ironie et ne fait preuve d’aucun second degré ; il est aussi sincère, honnête et droit qu’il a été possible de le faire.]
D’un côté, Stéphane Guillon écrit plutôt mal ; mais de l’autre, pour compenser, il ne pense rien du tout ; comme vous voyez, l’ensemble est assez harmonieux. Son bouquin, qui semble fait tout exprès pour flatter publiquement les gens que vous méprisez en secret, est donc une espèce de cadeau de Noël idéal, c’est-à-dire neutre (subversif), impersonnel (original), et d’une vulgarité à bonne réputation (service public de la radio et Canal+) ; au même titre, et pour à peu près les mêmes raisons, que les Prix Goncourt et Médicis 2009. On sait maintenant à quoi servent les maisons d'édition.
Mais j’imagine que vous non plus n’avez pas davantage de temps à perdre, et m’arrête là.
« Quand on tire, on raconte pas sa vie », dit un personnage d’un célèbre western. Eh bien, quand on écrit, c’est pareil. Et même, on n’est pas obligé de raconter ses lectures, fût-on français. (Je sais, il y a le roman, ah, le roman…) Philippe Sollers, qui est un monstre de fatuité, a dit quelque part, sans doute en pensant à lui-même (quoi d’autre ?), je cite de mémoire : s’il y a quelque part un poète, il s’abstiendra d’écrire de la poésie. Pourquoi pas, en effet ? A ce compte-là, s’il y a quelque part un écrivain, il s’abstiendra de publier des livres… C’est d’ailleurs ce que je me suis dit cet après-midi, en flânant chez des marchands patentés de livres qui débitaient des beigbeders et autres mangas à la chaîne, joyeux Noël avec des femmes puissantes ! Mais je ne vais pas vous raconter ma vie, même si ce blog n’est pas autre chose qu’une poubelle…
En rangeant mon portefeuille, j’ai jeté des tas de tickets de carte bleue. Au dos de l’un d’eux, ces phrases, que je ne me souviens pas avoir écrites. (J’imagine que ça parle sinon des dialogues du moins de mon rapport à eux ; mais c’est reconstruit après coup, incertain, pure hypothèse…)
1. Ne pas mentir. 2. Ne pas chercher à dire la vérité. 3. Etre précis. 4. Remercier.
Remercier est souligné deux fois. Je ne sais plus non plus pourquoi. Je trouve néanmoins que ce billet mérite vachement bien son titre.