Et je le prouve.
Ce jour-là, j’étais en train d’écrire dans mon bistrot de quartier, tournant légèrement le dos à la salle quasi-vide.
Je n’entendis pas entrer mon amie F., qui, me voyant au travail, me photographia à deux reprises avec son téléphone portable.
Puis elle vint me saluer et me montra les deux photographies qu’elle venait de prendre. Je lui demandai si elle avait moyen de me les envoyer par e-mail.
– Oui, quand j’aurai retrouvé le cordon reliant mon téléphone à mon ordi.
Ce qui peut prendre du temps.
Une autre fois, peut-être un mois plus tard, je lui demandai si elle avait retrouvé ce foutu cordon.
Non.
Et puis, au tout début de cette année 2010, le 3 janvier pour être précis, je reçois un e-mail de F. auquel sont jointes ces deux photos :
Je les regarde et me demande ce que je pouvais bien être en train d’écrire ce jour-là. C’est une question que je me pose souvent en regardant des photos d’écrivain en train d’écrire – sauf si elles sont vraiment trop « posées ». Quel livre ? ou quelle lettre ? Mais surtout, plus précisément, quelles phrases ?
Je renvoie donc un e-mail à F. en lui demandant si elle a moyen – par son téléphone ou son ordinateur, donc – de connaître la date de ces photographies.
La réponse est : le 16 octobre à 15 h 48 min 25 s et 15 h 48 min 53 s.
Je préfère la seconde, prise de plus près, et moins floue :
Voilà.
Qu’est-ce que je pouvais bien écrire le 16 octobre 2009, dans mon petit café de quartier toujours plus vide que plein ?
Je me le demandais vaguement lorsque j’eus l’idée – ce qu’on est con, parfois – de regarder sur mon propre blog – celui-ci, oui – si je n’avais pas, par le plus grand des hasards, une publication en date du 16 octobre.
Si.
C’est celle-ci.
Point de salon, ni personne.
Je suis donc bien un menteur.
Commentaires
Walou. Ceci ne prouve rien du tout, mais si vous le dites que vous êtes un menteur...
Pas besoin d'en arriver aux preuves... On te croit sur parole, menteur
Vraiment?
PS: Votre bistrot, son carrelage, ses radiateurs saumon, sa boiserie peinte, le tout exquisément désuet, parfaitement pas contemporain. Sans mentir, vous avez bon goût.
Oui, et puis, il est presque désert !
Il en a l'air et de surcroit il fait tabac si j'en crois le reflet du miroir. Nous pourrions encore l'enfumer comme jadis et ce serait presque le paradis sur terre...
Ah ah... Bonne soirée à vous.
Vous êtes surtout un sacré farceur.
Un farcisseur, même.
écrire, finalement, c'est toujours un peu mentir