Samedi matin 22 novembre, par froid coupant, soleil ras et lumière hivernale magnifique, nous nous sommes rendus, mon automobile et moi, jusqu’au village d’Auxon, situé quelque part sur la route vallonnée entre Troyes et Auxerre, encore dans l’Aube, en Champagne, pas encore dans l’Yonne, en Bourgogne, ou moins administrativement, dans ce pays d’Othe dont les frontières se rient des napoléoniennes divisions. A côté de l’église de ce village, dans le petit parc la jouxtant, on trouve cette incongruité-là : un manège d’auto-tamponneuses, en parfait état de marche et fermé au public. Comme je me rendais en ce village, aussi improbable que cela puisse paraître, pour assister et participer à ce que ses organisateurs nomment, avec une pompe des plus naïves, un convent d’auteurs (dramatiques), on me posa cette embarrassante question, à laquelle j’avais deux heures pétantes pour « répondre » : « Que vient faire ce manège d’auto-tamponneuses fin novembre à Auxon ? ». Quoique je doute fortement de l’intérêt intrinsèque de l’exercice, m’y étant plié d’assez bonne grâce, Chablis aidant, je ne répugne pas à livrer ici ma prétendue « réponse ».
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