Le pape Innocent X par Velasquez, en 1650.
Commentaire d’Innocent X :
– Trop vrai.
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Le pape Innocent X par Velasquez, en 1650.
Commentaire d’Innocent X :
– Trop vrai.
Je suis plutôt contemplatif, comme garçon ; mais la contemplation ne se dit pas en mots.
Le monde a besoin de se soûler de mots ; et il fait ce qu’il faut pour ruiner ma contemplation.
J’oscille alors entre effondrement et colère, préférant la colère que je ne quitte qu’effondré.
La contemplation, vrai repos, moment volé au monde, souvent la nuit, quand la technique a fini ses hurlances.
Emitte Spiritum tuum, et creabuntur : et renovabis faciem terrae. Alleluia.
(La première Note de travail s’ignorait telle ; elle fut donc publiée sous le titre Du jour des Morts comme point de départ.)
Au téléphone avec un membre de la famille, et tout en préparant un café, ce matin vers onze heures :
– Comment ça va ?
– Ca va, ça va…
(Je ne suis généralement pas expansif avant la quatrième cafetière.)
– Et le boulot ?
– J’en ai eu plein jusqu’à y a pas longtemps. Là, c’est calme. Mais bon, c’est bien aussi.
– Et l’avenir, vu la conjoncture ?
– L’avenir est un plat qui se mange froid.
Il rit.
Tiens, moi aussi, allez.
De profundis clamavi ad te, Domine : Domine exaudi vocem meam.
*
Théâtre.
La tragédie a basculé tout entière dans la comédie.
Laquelle, considérablement surchargée, s’est effondrée sur elle-même.
Restent ces ruines d’époques mêlées, qu’on industrie à tout va, pour personne, et que ça se vende ou pas.
Alors ? Alors il y a ce qui, aujourd’hui, d’une façon ou d’une autre, est interdit :
La farce aristophanienne, c’est-à-dire le pamphlet le plus violent.
Le mystère médiéval, tout à réinventer.
Deux choses peu solubles dans le cinéma, et tant mieux.
J’appelle ça faire le point (au moins le mien).
Whisky. Clope.
*
En guise de dessert, ce passage de Bloy, auquel ma note, étrangement, m’a fait songer :
Laissez-moi donc tranquille ! criait-il à Clotilde, qui ne le tourmentait guère, pourtant, il n’y a que deux philosophies, si l’on tient absolument à ce mot ignoble : la spéculative chrétienne, c’est-à-dire la théologie du Pape, et la torcheculative. L’une pour le midi, l’autre pour le nord.
Léon Bloy, La femme pauvre