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Un type bien

 

 

 

Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé serait purement paranoïaque.

 

 

– Bien. Je vais te raconter ma vie. En ce monde, nous sommes des réfugiés parce qu’il n’existe nulle part de refuge. Nous sommes des exilés parce qu’il n’existe nulle part de lieu. Nous sommes des morts parce qu’il n’existe nulle part de vie. J’ai perdu la clé de la maison et derrière moi la ville a disparu. D’ailleurs, je ne suis pas là non plus. On m’a vendu ce matin pour une écriture informatique dont nulle part personne n’a mémoire. Il reste une image. Je crois que je bois trop, je crois que fumer est très mauvais. Mon corps n’est pas un corps modèle. Je porte des vêtements de marque. Je ne suis pas très sain, certes, mais j’ai acheté des capotes. Je fais ce que je peux, chérie, j’ai l’impression de nager. Pourquoi je parle ? Tu me demandes pourquoi je parle ? Mais, enfin, voyons, parce que je parle. C’est naturel. C’est naturel – non ? Non ? Tu crois que je pourrais faire de la politique, devenir chef de quelque chose ? J’en ai le droit. Parfaitement. Et cela suffit. J’ai toutes les cartes qu’il faut. D’ailleurs, j’envisage d’arrêter de fumer. C’est que je suis un type bien, moi. Je peux mater n’importe qui.

 

5 mai 2004

 

 

Commentaires

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