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métaphysique

  • Nulle clameur, de Emilie Weiss

     

    C’est un dessin, un tableau… une « gribouille » comme dit Emilie… une de celles qu’elle poste souvent le matin, juste après les avoir faites très vite, sur le réseau Facebook, dans l’album « gribouilles au réveil » – et cette générosité, que l’époque trouve peut-être insensée, permet, avec d’autres choses tout de même, que cette réticulation planétaire ne sombre pas dans la pure et simple imbécillité.  

    Ce matin, 23 septembre 2013, c’était Nulle clameur 

    J’ai tout de suite aimé. Beaucoup. Je dirais : spontanément, avant même d’y penser, avant même d’avoir le temps d’y penser. C’était évident, j’étais chez moi dans cette gribouille, dans ce théâtre enfin vrai, doucement donné à voir dans sa violence même et ses cris tus – peut-être même y étais-je, où il n’y a personne.  

    En y pensant, après donc, je me suis dit que se trouvait là en effet, sur la feuille, sur cette feuille devenue virtuelle, saisissable à l’instant, d’un coup d’œil pour ainsi dire, immédiatement, une grande part, qu’un peu aventureusement je dirais métaphysique, de ce qui m’intéresse et que parfois je cherche à écrire, assez laborieusement. (Je crois que je ne vais pas m’expliquer ou gloser ici en long, en large et en travers ; vous regarderez ce Nulle clameur et vous verrez, comprendrez… ou pas.)  

    Et donc, j’ai simplement demandé à Emilie si je pouvais publier sa gribouille ici, c’est tout.

     

     

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    Support : feuille de papier machine.

    Matériaux : crayons de papier, craies grasses et sèches, mines graphites.

    Complément : réajustement d'intensités sur logiciel basique de graphisme.

     

     

     

     

    Emilie Weiss exposera le dimanche 6 octobre 2013, de 9h à 17 h, dans le parc naturel du Pilat (expo randonnée avec plusieurs exposants dans différents lieux), vernissage le samedi 5 octobre à 18 h à Sainte-Croix-en-Jarez (département de la Loire), magnifique village à 45 minutes de Lyon et Saint-Etienne.

     

     

     

    Rappel : On trouvera dans ce billet les dessins que la laisse XIII de mon Fatras avait inspirés à Emilie.

     

     

     

     

     

  • Scène perdue

     

     

     

    La gueule pleine de sang plus ou moins vrai, il parle encore :

     

     

    Vous savez ou vous ne savez pas mais la scène, c’est l’endroit où nous les morts, on est chez nous

    On a débarqué de tous les siècles depuis qu’on s’en souvient

    On est bigarrés en diable, couverts de sang et plein d’amours tordues, et les plus fieffés salopards d’entre nous, même s’ils n’ont pas vécu en vrai

    N’ont pas vécu en vain et d’ailleurs vivent encore

     

     

    Ici nous les morts on est hantés par les vivants ou prétendus vivants, ils se la jouent un peu acteurs mais ne nous survivent pas !

    Mais fondamentalement oui c’est chez nous ici, oui

    Puisque c’est le seul lieu de cette civilisation où les morts reviennent, l’ultime où ils reviennent encore !

     

     

    Et ici, nous, on vous reçoit, braves gens

    Même si pour venir vous avez besoin de croire que c’est l’inverse et que sans vous on n’existerait pas

    Alors qu’en vrai, quand vous n’êtes pas là, parce que vous croyez être vivants ailleurs, on est là quand même, nous les morts

    A tel point que s’il n’y a plus de scène jamais, eh bien, ce n’est pas grave !

    Parce que, public ou pas, acteurs ou non, gens importants ou point, nous sommes les fantômes sans quoi plus rien

    Une armée de ressuscités pas saints du tout et qui se paient le luxe de n’être jamais morts même une fois, et pour nombre de ne s’être jamais donnés la peine de naître dans ce que vous appelez la vie – mais bon, c’est normal, de votre point de vue

    Car en vérité je vous le dis, nous sommes le principe qui vous parle

    Comme a presque dit Christ qui n’est pas celui que vous croyez

    Puisque, que vous croyez croire ou que vous croyez ne pas croire, vous y croyez toujours, d’une façon ou d’une autre, et même si c’est plutôt d’une autre

    Et donc, que je vous dis, nous sommes le principe qui vous parle et le commencement de toute chose

    Parce que primo au sens le plus banal nous vous parlons et parce que secundo vous êtes parlés par nous

    Car nous, morts, avons la voix active et vous, vivants, la voix passive et c’est ainsi depuis la nuit des temps

    Et pour les siècles des siècles.