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  • Obscur triomphe

     

     

    Journées d’échecs divers. Semble-t-il. Mais comment me plaindrais-je que la société que j’attaque se défende, fasse barrage, masquant un silence de mort d’une omniprésence de bruit ? En me refusant mollement une reconnaissance qu’elle ne peut absurdement que supposer enviable, la société m’épargne l’obligation de contracter une dette.

    Obscur triomphe.

    On me plaint donc de mes échecs, quand ils me consolident. Le téléphone ne cesse pas de sonner – sans ses contresens touchants, l’amitié ne serait pas… – et l’apitoiement, plus ou moins finement, pleut. J’ai l’impression étrange, pas même vraiment désagréable, d’assister à mon enterrement, et l’on voudrait que j’oublie que c’est encore à moi que les condoléances sont adressées. Il faudrait même – pour me le reprocher plus tard ? – que je pleure, ou étale des sentiments.

    Mais non.

    A quel point la société, qui sans doute n’a point, elle non plus, de substance propre, croit en elle !... Elle a bien tort, d’ailleurs. Je n’ai pour pleurer ni tristesse ni rage. Pas de tristesse. Mieux, je ne recharge pas les armes qui se sont montrées insuffisantes, j’en change.

    Comme aussi de distance et d’angle et d’axe.

     

     

  • Force manque

    Paroles d’un lâche :

    Sans cette veste, nous ne serions toi et moi qu’animaux ; et parce que tu portes cette veste à bon droit, mon frère, à bon droit je vais t’assassiner. Ta veste est identique à la mienne, je le sais bien : seuls y diffèrent les insignes de nos dieux. Je vois à présent ton visage, et dans l’instant de métal et de feu où je te tue enfin, mon frère, je crains que nos dieux ne nous soient pas insignes, mais leurs insignes nos dieux. Ô Christ, prends pitié. Ton corps est chu et le mien non, pourtant – mystère – le mien ne l’est pas moins. Et pour le reste, Seigneur, prie-toi toi-même car moi, je n’en ai plus la force, et dévale ma fuite.