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Emilie Weiss aussi est au Mort-Homme

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Mort-Homme.

C’est le titre de la laisse XIII de mon Fatras.

Ça fait 94 vers et ça se dit à voix haute en cinq minutes exactement.

Et le dire, c’est ce que je ferai, en somme, les 15, 16 et 17 juillet, en soirée, en Avignon, dans le If (ni In ni Off), au Délirium, en compagnie de je ne sais qui au juste, mais en compagnie nombreuse, et je le présume de ce que je sais de Laurent Schuh et des Arts et mouvants qui organisent, bonne.

(Je me suis longtemps refusé sur ce blog toute forme d’auto-promotion ; mais je n’étais pas libre, alors.)

Dans Mort-Homme, il est question, pêle-mêle, de fantôme, de prestidigitation, de morts, du Mort-Homme près de Verdun au jour du 29 juin 1917, de viscères, de l’art de l’acteur, de la guerre, d’une mère, d’amours et de cauchemars, d’écrivains, de nos contemporains – dont nous sommes –, et, en définitive, de personne, oui, de personne, mais d’un personne aussi qui serait une Personne.

Bref, il est surtout question de fantôme et de Mort-Homme.

(D’ailleurs, c’est bien après avoir écrit ce texte que je me suis ressouvenu, d’un coup, que Heiner Müller était l’auteur d’un texte intitulé Spectres du Mort-Homme ; mais je ne suis pas allé le relire. Les voies de la digestion et de l’assimilation littéraires sont impénétrables.)

 

 

Ce matin, c’était dimanche et j’errais sur Facebook.

Je suis tombé en arrêt, une nouvelle fois, devant les dessins de mon amie Emilie Weiss.

Je lui ai demandé vers 13 h si je pouvais lui envoyer un court texte – ma laisse XIII, comme vous l’avez compris – en ajoutant que s’il lui évoquait quelque chose, elle pouvait faire un dessin…

A 17 h, Emilie avait partagé sur Facebook le troisième dessin…

Le principe les régissant, dirais-je en espérant ne pas me tromper, est celui de la réaction immédiate au fil de la lecture, sans prendre une vue d’ensemble.

(Je note en souriant que mon lecteur d’ici, lui non plus, faute que je publie ma laisse, n’a pas tellement une vue d’ensemble – tout ça est très harmonieux.)

 

 

Evidemment, les dessins d’Emilie Weiss m’ont dérouté.

Avant d’écrire, pendant l’écriture et depuis, en essayant d’apprendre à dire mon propre texte, je me suis fait bien des images, bien des imaginations. Avec une sorte de vue d’ensemble, aussi subjective demeure-t-elle. Et tout à coup, l’imagination d’Emilie, avec son art de réagir immédiatement, venait leur rentrer dedans, les défaire, les appuyer, les rencontrer. Par exemple, le soldat qui meurt est toujours nu (en tenue d’Adam, quoi), sur ces dessins… c’est une chose dont je n’ai jamais eu l’imagination ; en revanche, le rouge, sa présence ou sa domination, quoique rien dans le texte ne s’y réfère nommément (mais il y a le sang, mais il y a la mort), m’était très familier…

 

 

Je vais donc ci-dessous publier ces trois dessins magnifiques et violents (acrylique, craies grasses, crayons de couleur et mine graphite), avec les clés qu’Emilie a bien voulu me fournir, prises pêle-mêle à mon propre texte. Et je ne ferai pas d’autres commentaires, sinon cet énorme MERCI que je t’adresse, Emilie !

 

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 1 « un vrai enfantement, douleur et délivrance, mais avec moins de sang, mais avec moins de transe, un peu plus drôle aussi, quoique la joie en moins »

 

 

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2 les mots : éventration, boyaux, guerre, incrédulité

 

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3 « poires de salauds glandouillant dans les bars », « et je suis là quand même, ombre portée du Verbe, étendu mort et blême », « souvenirs incarnés mitraillant la mémoire », « parvenu malgré moi à cette vie seconde dans un corps incongru »

 

 

[Addendum du 3 juillet 2013:]

Voici le quatrième dessin, exécuté hier par Emilie.

 

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4 « La mère »

 

[Addendum 2 du 3 juillet 2013 :]

Le cinquième dessin, fait ce jour :

 

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5 « Effacement »  

 

 

 

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