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Asensio

  • La Chanson d'amour de Judas Iscariote, de Juan Asensio

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    Il nous paraîtrait lourdement préférable, pour différents motifs qui ne lésinent pas à se contredire entre eux, de ne pas parler de ce livre. Témoigner de la lecture de ce livre, si c’est bien cela qu’un critique doit faire, nous obligerait à admettre d’emblée que nous ne pouvons honnêtement témoigner, ou pour le dire autrement, d’une manière apparemment paradoxale, que notre lecture est incapable de témoigner d’elle-même ; pire, que notre lecture avoue seulement que nous ne savons pas lire. Ce qui n’est pas chose très plaisante. Nous allons donc, en assumant notre peu reluisante malhonnêteté, ne surtout pas nous demander en quoi ce livre pourtant lu nous ferait admettre que nous ne savons pas lire, et banaliser, comme on dit badiner, c’est-à-dire parler à côté, ne serait-ce que pour le plaisir pervers, qui ne compense au fond rien, qu’une critique, même débile, en existe quand même. Il ne s’agit bien sûr, de façon passablement ordurière, par un tel exercice, que de faire porter au livre en question le chapeau de notre incapacité, de reporter sur lui notre entière responsabilité. Le silence, donc, eût été préférable. Mais banalisons, donc. Et poussons notre évidente lâcheté jusqu’à mettre en situation, à notre convenance, notre propre lecteur, c’est-à-dire : vous.

     

     

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  • De la lecture

     

     

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    Voici l’image la plus nette de l’état de damnation, sous la plume de l’errant chérubinique :

     

    « Vraiment pauvre est celui qui ne tend plus vers rien.

    Que Dieu même se donne à lui, il ne Le prend. »

     

    On m’objectera que, dans l’esprit de Silesius, il n’y a là rien d’autre que la nécessité extatique d’abolir, pour trouver Dieu, toute volonté propre. Rien d’autre encore qu’un paradoxal distique dont l’énormité de la proposition, en offrant à l’esprit du lecteur l’ascension du rugueux avers de la déraison, veut suspendre le fade processus de cristallisation de son contraire, et faire souffler sur la raison le vent froid de la folie.

     

     

     

    Juan Asensio, La Chanson d’amour de Judas Iscariote

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Une phrase de Malraux...

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    J’ai lu quelque chose sur internet qui m’a fait penser à une phrase de Malraux. Et comme je n’ai lu de Malraux que Le Miroir des Limbes (c’est-à-dire les Antimémoires et La corde et les souris), j’ai passé une après-midi à rechercher dans ce bon millier de pages la citation exacte et quand je l’ai finalement retrouvée, j’avais déjà oublié quelle était cette chose internetique qui me l’avait évoquée.

    La voici tout de même, tirée de Lazare (1974), le dernier des livres composant ce fabuleux (dans tous les sens, d’ailleurs) Miroir des Limbes :

     

     

    Le deuil disparaît, on écarte les enfants du cimetière, mais à la télévision, un jour sans meurtre serait un jour sans pain.

     

     

    Evidemment, en écrivant ceci, alors même que je suis résolu à ne livrer ici que ce rapide constat malrucien, la référence oubliée me revient, je retourne lire le billet, et maintenant certain que c’est bien cette lecture-là qui m’avait évoqué Malraux, je peine à comprendre par quels méandres ma soi-disant pensée est passée et plus encore à expliquer quel lien s’est fait entre ce beau billet stalkérien sur Cendrars, Chessex et McCarthy et cette citation-là – en réalité, j’entrevois, mais vous donner ce cheminement de pensée-là me mènerait dans des sortes de fictions auxquelles, faute de temps, et de courage sans doute, je me refuse.

    Mais vous trouverez peut-être…

     

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    *

     

    Un mot encore, pour dire qu’il y a ces temps-ci une sorte de mode à dégueuler Malraux – je ne dis pas critiquer, ce qui serait tout à fait légitime, mais bien dégueuler – que je ne parviens à expliquer que par une sorte de jalousie métaphysique – et stylistique. Yann Moix, par exemple, qui est liftier (1) au Figaro et cinéaste à Radio Nostalgie s’est illustré dans cette mode, et l’on peut lire, dans un quelconque de ses ouvrages, quelques pages d’une bassesse presque infranchissable. Le sympathique Basile de Koch, qui est demoiselle d’honneur dans tout un tas de coteries mondaines, a livré aussi au tout début de Causeur un article assez  répugnant de facilités. Et au-delà, ou en-deçà – comme vous voudrez – de la jalousie métaphysique ou stylistique, il se peut aussi que Malraux, même « menteur », même amplifiant ou exagérant quelques faits, fabriquant en conscience sa légende, ait eu une vie d’homme passionnante, point exempte de bassesses sans doute mais pas dénuée non plus de grandeurs, croisant maintes fois l’Histoire, et que ceci soit insupportable aux amateurs de boîtes de nuit et autres cloportes germanopratins. (Même Houellebecq, pourtant le plus intéressant des romanciers français aujourd’hui, s’est livré, me souffle-t-on à l’instant, je ne sais pas où non plus, a un exercice de ce genre.)

     

    (1) C’est un garçon qui travaille dans les ascenseurs, à grands coups de renvois – qu’il écrit.

     

     

     

     

     

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    Lien : Sur La Route, de Cormac McCarthy

     

  • Vide au centre

    (On ne me croira peut-être pas, je m’en contrefous d’ailleurs, mais hier soir, j’étais en train de lire et relire, pour des problèmes de théâtre, Théorie de la Constitution de Carl Schmitt. J’ai fait une promenade sur internet, et je suis tombé sur ce billet, consacré à Sollers et ses sbires, de Juan Asensio, puis sur sa controverse légère avec Elisabeth Bart. Du coup, ramassant à la va-comme-je-te-pousse tout ce bazar, je me suis délassé à écrire ça. Vers trois heures du matin, ayant relu le texte, je l’ai trouvé au moins bizarre – j’avais même l’impression de parler de moi à la troisième personne du singulier, alors que non, pas vraiment. Je ne l’ai pas mis en ligne. Je le fais maintenant. La page informatique, de plus en plus, me semble un paillasson.)

     

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  • Rions un peu...

     

     

    Juan Asensio a accepté de publier sur l’excellent Stalker ce court texte : Sacrifice.

     

     

     

    Liens sur Theatrum Mundi :

    Saturne, le Touriste et son Bébé

    Accélérer la catastrophe (1).

    Accélerer la catastrophe (2).

    Un conte de Noël : Zen U 20.

    Welcome to Bronzeculand ! (2) : Independance Day 

    Une clope de Pâques.

    La Guerre civile, par Henry de Montherlant.