Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

sacrifice

  • Une carte à jouer

    Charles, roi de coeur.png

    La catastrophe avance. Elle fond sur nous. Cela est plus précis qu’une science. Le futur vient s’impacter sur le présent. Pour tenir ces propos, il faut supposer certaine la catastrophe. Mieux, il la faut souhaiter, quoi qu’elle ne soit pas aimable. Cette catastrophe-là, plus souhaitée que souhaitable, ne nous laverait-elle pas, ne nous purifierait-elle pas à jamais, fût-ce par le feu ? Et de quoi nous pourrait-elle laver, sinon de cette autre catastrophe, étrangement plus incertaine à nos yeux, que nous-même, maintenant, sommes. Nous pouvons donc nous laver les mains des affaires de ce monde ; ne faut-il pas que la victime soit présentable, parée pour son sacrificateur, immaculée ? Tout tremblant déjà d’un effroi délicieux, nous nous rêvons à peu de frais bouc émissaire, agneau, saint ou même christ. Mais c’est pure lâcheté. D’ailleurs si la catastrophe ne daigne pas venir de notre vivant, elle finira bien quelque jour par venir égorger nos enfants. Le futur antérieur, quelque postérité délirante, nous donnera raison. Les bigots de la catastrophe à venir sont des lâches. Car elle est déjà là, et nous la sommes. Un peu de courage, quitte à se dégueulasser carrément, nous conduirait à nous-même accélérer, amplifier encore, mais maintenant, cette catastrophe que donc, sans aucun doute, nous sommes. Se tenir droit dans son tort. Carnage et fatigue. Seigneur.   

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Emouvez-moi, bande de...

    William Shakespeare.jpg

    Voilà le moment où sa femme, sa mère, son petit garçon et une autre dame encore viennent supplier l’inflexible Coriolan d’épargner sa Rome natale dont il veut se venger en la détruisant tout à fait (pour plus d’informations, lisez le bouquin), et voilà le moment véritable de la chute de Coriolan, car cette délégation porteuse d’une paix équitable fera bientôt sa perte, énoncée par lui-même en direct :

     

    Not of a woman’s tenderness to be

    Requires nor child nor woman’s to see.

    I have sat too long.

     

    Traduction de Jean-Michel Déprats et Gisèle Venet (Pléiade, Tragédies II) :

     

    Qui ne veut s’attendrir comme une femme

    Ne doit voir visage de femme ni d’enfant.

    Je suis resté assis trop longtemps.

    (Acte V, scène III)

     

    Ah, l’émotion est tout de même une foutue saloperie.

    Progrès oblige, nous en sommes même venus à nous émouvoir devant des machines.

    (Peut-être, d’une certaine manière – regardez la démographie –, que c’est dépassé en vrai les femmes et les enfants, les premières seraient-elles « libérées » et les seconds « sacrés »…)

    Lesquelles machines, nous émouvant comme de juste à grands coups humanisto-humanitaires de femmes, d’enfants et aussi de héros qui se battent à notre place, ne servent à rien d’autre qu’à nous maintenir assis, tous – hommes, femmes, enfants.

    Non sans succès, d’ailleurs.

     

    (Aux lecteurs qui ne comprendraient pas bien le sens de ce billet, ou qui ne goûteraient point ma mauvaise foi bon enfant – et toute menace physique sur cette page virtuelle étant évidemment plaisantatoire (why not ?) : le premier qui me parle de misogynie prend mon pied au cul, et la première ma main… Y a qu’à demander !)

     

     

     

  • Rions un peu...

     

     

    Juan Asensio a accepté de publier sur l’excellent Stalker ce court texte : Sacrifice.

     

     

     

    Liens sur Theatrum Mundi :

    Saturne, le Touriste et son Bébé

    Accélérer la catastrophe (1).

    Accélerer la catastrophe (2).

    Un conte de Noël : Zen U 20.

    Welcome to Bronzeculand ! (2) : Independance Day 

    Une clope de Pâques.

    La Guerre civile, par Henry de Montherlant.