Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

la chanson d'amour de judas iscariote

  • De quoi "droite" et "gauche" sont-ils les adjectifs ?

     

     

     

     

     

    J’ai écrit la phrase qui suit (mais elle est longue !) en manière de contribution aux billets de Bartleby Les Yeux Ouverts (Eric Bonnargent), Paméla Ramos, Pierre Jourde (et à certains de leurs commentaires…), tous évoquant, au moins pour partie, telle « actualité » de Juan Asensio qui n’est hélas pas seulement celle de son livre

     

     

     

     

     

     

     

    L’homme trouve à l’ordinaire davantage de confort à vivre courbé, quelque fois même couché, se rassurant toujours de ces nombreux autres alentour affaissés à la même attitude et qui lui ressemblent en effet jusqu’à trouver criminelle la plus inoffensive velléité de se séparer d’eux – ne sont-ils pas les détenteurs avérés du bien commun ? et peut-on prouver son ouverture au monde autrement qu’en psalmodiant entre soi, les yeux aux pieds, quelque « je suis super ouvert et ça c’est hyper bien » faisant office de stupéfiant ? ; et il est réellement si peu fait, cet homme, pour une station verticale qui ne soit pas seulement physique, si peu fait pour tendre à la droiture et l’aimer que toujours quelque latérale gaucherie – hésitation ou violence, honte ou détestation – vient rendre émouvante la tentative d’un seul de se mettre debout, de se désempêtrer de cette glu boueuse, merdique humus, que lui sont ses congénères attachés à le maintenir avec eux par tous moyens, argent, séduction, calomnie, amour, procès – toutes choses dont on ne se défait réellement pas d’un simple claquement de doigts littéraire.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les commentaires sont ouverts.

  • La Chanson d'amour de Judas Iscariote, de Juan Asensio

    Judas, Asensio.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il nous paraîtrait lourdement préférable, pour différents motifs qui ne lésinent pas à se contredire entre eux, de ne pas parler de ce livre. Témoigner de la lecture de ce livre, si c’est bien cela qu’un critique doit faire, nous obligerait à admettre d’emblée que nous ne pouvons honnêtement témoigner, ou pour le dire autrement, d’une manière apparemment paradoxale, que notre lecture est incapable de témoigner d’elle-même ; pire, que notre lecture avoue seulement que nous ne savons pas lire. Ce qui n’est pas chose très plaisante. Nous allons donc, en assumant notre peu reluisante malhonnêteté, ne surtout pas nous demander en quoi ce livre pourtant lu nous ferait admettre que nous ne savons pas lire, et banaliser, comme on dit badiner, c’est-à-dire parler à côté, ne serait-ce que pour le plaisir pervers, qui ne compense au fond rien, qu’une critique, même débile, en existe quand même. Il ne s’agit bien sûr, de façon passablement ordurière, par un tel exercice, que de faire porter au livre en question le chapeau de notre incapacité, de reporter sur lui notre entière responsabilité. Le silence, donc, eût été préférable. Mais banalisons, donc. Et poussons notre évidente lâcheté jusqu’à mettre en situation, à notre convenance, notre propre lecteur, c’est-à-dire : vous.

     

     

    Lire la suite

  • De la lecture

     

     

    Judas, Asensio.jpg

     

     

     

    Voici l’image la plus nette de l’état de damnation, sous la plume de l’errant chérubinique :

     

    « Vraiment pauvre est celui qui ne tend plus vers rien.

    Que Dieu même se donne à lui, il ne Le prend. »

     

    On m’objectera que, dans l’esprit de Silesius, il n’y a là rien d’autre que la nécessité extatique d’abolir, pour trouver Dieu, toute volonté propre. Rien d’autre encore qu’un paradoxal distique dont l’énormité de la proposition, en offrant à l’esprit du lecteur l’ascension du rugueux avers de la déraison, veut suspendre le fade processus de cristallisation de son contraire, et faire souffler sur la raison le vent froid de la folie.

     

     

     

    Juan Asensio, La Chanson d’amour de Judas Iscariote