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parole - Page 5

  • Banalités

     

     

     

     

     

     

    Souvent – parfois ne serait pas assez –, marchant au hasard de la ville et de ses rues, des bribes de dialogues, étrangement désarrimées de toutes personnes, personnages ou même visages, flottent dans ma tête. (Peut-être que j’entends leurs voix, ou bien leur prête mentalement la mienne ; quoiqu’il me semble parfois songer à des voix féminines… Non, je ne suis pas cinglé, merci.)

    Celle-ci, par exemple, l’autre jour :

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  • Divagation

    Je viens de passer une demi-heure devant une page blanche virtuelle ; et maintenant, elle est foutue.

    Ou plutôt, ce moment-là est fini.

    Et vous n’en saurez rien.

     

    Je regrette mes machines à écrire et les feuillets nombreux que personne ne lisait.

    – Et tu écrivais  quoi ?

    – Des dialogues.

    – Et tu les faisais lire ?

    – Très rarement.

    – Représenter ?

    – Non plus.

    J’avais plus de personnages que de lecteurs.

    C’était du luxe.

     

    Je vivais seul alors. Environné de livres. J’écrivais pour les morts.

    Directement.

     

    Une nuit, j’ai écrit une histoire. Assez longue. Chaque fois que je retirais une feuille de la machine à écrire, je la foutais directement à la poubelle.

    Je ne sais plus du tout ce que racontait cette histoire, mais j’en ai un très bon souvenir.

     

    A quelques exceptions près, j’ai toujours écrit des dialogues.

    Des paroles.

    La voix humaine me demeure un mystère.

    Je me demande ce que c’est qu’une prière.

     

    J’écris encore des dialogues. Je ne sais pas pourquoi.

    (Par dialogues, je n’entends rien de cinématographique.

    Quant à la voix humaine, je songe surtout au chant.)

    Quand je respecte certaines règles (en vente libre), j’appelle ça du théâtre.

    Du rituel, si vous voulez. Mais les rites sont perdus…

     

    J’aime bien la solitude. Elle n’exige aucune sincérité et ne permet pas vraiment la contradiction.

     

    La vie sociale est faite d’hypocrisie, la solitude de lâcheté.

    Le courage parfois les zèbre.

    Ne rêvons pas.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Adresse

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le spectacle pourrait commencer comme ça.

     

    L’acteur entre en scène, s’assoit au bord du plateau et dit gentiment au public :

     

    – Vous êtes venus écouter ce que je dis, mais ce n’est pas à vous vraiment que ce que je vous dis pourtant s’adresse ; ce que je vous dis est indifférent à qui vous êtes, individuellement ou collectivement – je ne vous connais pas et j’aurais dit à d’autres exactement la même chose ; et non plus ce n’est pas à moi que ce que je dis s’adresse. Ce que je dis, par ailleurs, n’est pas de moi. Alors quoi ?