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Christianisme - Page 4

  • Contre Novarina

    En écrivant tout à l’heure, sans crayon ni papier, dans un café perdu au milieu des déambulations des acheteurs de Noël, le billet qui précède, j’ai repensé à quelque boutade que j’ai pris l’habitude d’opposer à quiconque me demande ce que je pense du théâtre, ou de la poésie, de Valère Novarina, lequel, pour tout vous dire, m’attire et me repousse également :

    – Et tu penses quoi de Novarina ?

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  • Adresse

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le spectacle pourrait commencer comme ça.

     

    L’acteur entre en scène, s’assoit au bord du plateau et dit gentiment au public :

     

    – Vous êtes venus écouter ce que je dis, mais ce n’est pas à vous vraiment que ce que je vous dis pourtant s’adresse ; ce que je vous dis est indifférent à qui vous êtes, individuellement ou collectivement – je ne vous connais pas et j’aurais dit à d’autres exactement la même chose ; et non plus ce n’est pas à moi que ce que je dis s’adresse. Ce que je dis, par ailleurs, n’est pas de moi. Alors quoi ?

     

     

     

     

     

     

  • Nihil novi sub sole

     

     

     

     

     

     

    Une des consolations de ce métier tordu, et non la moindre, tient dans le fait de fréquemment rouler seul dans ces campagnes séparant deux villes. J’aime partir en avance, éviter les nationales, traverser des villages trop tranquilles. Les paysages banals, un peu tristes, lavent mon cœur de l’électrique saloperie des villes. J’aime, au retour souvent, le temps d’une sèche ou deux, visiter quelque cimetière parsemé d’inconnus. Et puis rouler encore, sans musique. La solitude ici ne semble pas trafiquer sur son genre ; toutes les saisons me plaisent au moment qu’elles sont là.

     

     

     

     

    Le théâtre, fertile en censeurs pointilleux,

    Chez nous pour se produire est un champ périlleux.

    Un auteur n’y fait pas de faciles conquêtes ;

    Il trouve à le siffler des bouches toujours prêtes.

    Chacun le peut traiter de fat et d’ignorant ;

    C’est un droit qu’à la porte on achète en entrant.

    Il faut qu’en cent façons, pour plaire, il se replie ;

    Que tantôt il s’élève, et tantôt s’humilie ;

    Qu’en nobles sentiments il soit partout fécond ;

    Qu’il soit aisé, solide, agréable, profond ;

    Que de traits surprenants sans cesse il nous réveille ;

    Qu’il coure dans ses vers de merveille en merveille ;

    Et que tout ce qu’il dit, facile à retenir,

    De son ouvrage en nous laisse un long souvenir.

     

    Boileau, Art poétique, chant III

     

     

     

     

     

     

     

  • Bonjour

    Michel-Ange, Sixtine.png

     

     

    Je n’ai jamais bien compris au nom de quelle saloperie l’humour devrait être drôle.

     

    Evidemment, adolescent, j’ai dû trouver, au moins quelques heures, que la politesse était de l’hypocrisie ; ce qui est d’un crétin parfaitement convenu, le crétinisme non plus que l’intelligence n’échappant à la convention.

     

    Mais finalement, que deux personnes puissent se dire bonjour sans penser à mal, c’est-à-dire, le plus souvent, sans penser à rien, m’apparaît une forme supérieure d’humour.

     

     

     

     

    Quand je pense, Dieu rit – dit un proverbe juif.

    Il doit donc beaucoup pleurer.