Un vrai roman, même passablement mauvais, quand on le trouve aujourd’hui, est un genre d’événement positif. Tout l’agrément d’un Houellebecq, pour l’instant, tient à cela.
Il n’est pas du tout assuré, malgré les chiffres, que la position du roman soit littérairement préférable à celle du théâtre ou de la poésie ; on pare simplement n’importe quoi de ces noms hier prestigieux. Qui, publiant un essai, se souvient de Montaigne ? C’est une culture entière, et pas seulement littéraire, qu’il s’agit de n’en pas finir d’achever.
La production encore dite littéraire, essentiellement romanesque, est presque exclusivement devenue une manière de journalisme un petit peu supérieure – au moins quantitativement, si l’on tient pour première supériorité le simple fait de faire plus long –, qu’elle soit ou non le fait de journalistes patentés.
Il est aujourd’hui presque aussi vulgaire de publier un livre que de passer à la télévision.
(Cette petite chose écrite pourra être le début d’une plus longue.)