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Femmes en vrac

Femmes en général.jpg

A presque quarante ans, je m’aperçois soudain que je n’ai rien à dire des femmes. Sauf des blagues. Ce qui, régulièrement, me vaut d’être traité de misogyne – c’est déjà ça. On ne fait pas des blagues pour dire du bien, que je sache. Mais enfin, l’humour n’a jamais eu autant de censeurs et les modèles de subversion officielle nous rétrogradent dangereusement vers Oui-Oui (ah, sanctifions nos saints enfants, préparons-les au sacrifice !)… Sans compter que philogyne est un mot atroce, qui ne doit donc concerner que des gens de la même qualification.

Et donc, disais-je, je m’aperçois soudain que, très probablement, je ne pense rien des femmes. Ni du bien, ni du mal, rien. Ce n’est pas un sujet de conversation sérieux, les femmes. Ce n’aurait jamais dû cesser d’être un sujet de comptoir, je le dis sans mépris aucun pour le comptoir : les hommes, qui avaient au moins le goût de ne faire de concessions qu’à la mauvaise foi, causaient là en experts désabusés de l’hélas éternel féminin, et disaient  comment et par quoi les femmes étaient séduisantes, comment et combien elles étaient emmerdantes.

Même le superfétatoire Jacques Lacan, pourtant pas avare en définitions très absconses, s’était exceptionnellement fendu d’une définition claire et concise de l’hystérique : «  L’hystérique cherche un maître sur lequel régner ». Quitte à laisser entendre ici que j’identifie femme et hystérie – ce qui me fait assez rire –, je vous épargne le non moins fameux : « La femme n’est pas toute », ce qui, pour signifier qu’il lui en manque un bout, produit tout de même une définition plus imbittable que ce dont elle s’occupe, ce qui est assurément une faute de goût.

Tout cela ne m’empêche naturellement pas de penser le plus grand mal du féminisme à la con – on frôle le pléonasme, ici – qui pourrit notre pays trop humide, ainsi que de son infémination artificielle subséquente ; c’est-à-dire de penser le plus grand mal des discours sociaux sur les femmes, discours si positifs, si peu mélangés, qu’ils en sont devenus publicité. Et si publicité pour les femmes il y a, c’est bien qu’elles sont devenues des marchandises. Qu’il s’agit de promouvoir. On n’arrête pas le progrès. Peut-être. Mais le progrès de quoi ?

Ceci dit, je ne pense toujours rien des femmes en général. Je n’ai jamais rencontré de femmes en général. Bizarrement, et contre toutes les propagandes sociales je ne sais quoi, je n’ai jamais rencontré que des individus. Des « individues », en l’espèce (comme disent les juristes), corrigeront les abrutis. J’ai donc rencontré des chics filles, des connasses, des chieuses, des emmerdeuses, des putes, des femmes vachement bien, des imprenables, des incompréhensibles, des intellectuelles, des ridicules, des prêtes à tout pour pas grand-chose, etc. Et même des bonnes sœurs. Pas moyen de faire une généralité. Sauf pour rire. Avec des blagues. Des blagues qui sont devenues suspectes depuis que les délateurs et autres législateurs n’ont plus rien d’autre à foutre que de nous casser les couilles (et autant casser d’abord celles des mecs, qui sont tout de même plus faciles à trouver, mais gare au turn-ovaire dès qu’il y en aura faute).

Bon, puisqu’on en est à ce noble mot-là de couilles, je voudrais dire tout de même – on n’est pas de bois – que certaines femmes, mais pas toutes, sont tentantes. Si l’on appelle tomber amoureux, le fait d’avoir envie de baiser, je tombe souvent amoureux. Mais par bonheur, je me relève vite – bah oui, quand vous tombez, vous, vous restez vautrés au sol de gaîté de cœur ?

Dans un pot, probablement après une représentation spectaculaire quelconque et très originale, un ami me présente la blondinette qui, se coir-là, l’escorte :

– Vous vous connaissez ?

– Pas bibliquement, non.

N’allons pas déduire, bizarrement, a contrario, ou je ne sais quoi, que les femmes, littérairement, m’intéressent. Je ne supporte que très mal les descriptions fascinées, les poèmes échevelés, tout le bazar de fête macabre du romantisme, ce délire. En revanche, les relations entre homme et femme m’intéressent. La vision des couples – et l’endroit où l’auteur, s’il se débrouille correctement, ou son représentant, est en position réelle de tiers. Hors champ, de préférence. Parce qu’ici, nous sommes déjà dans la critique.

Commentaires

  • Je laisse lâchement Sophie faire le premier commentaire.

  • Quelle galanterie.

  • Je fais comme Solko, respect des ainés (sans faire de généralité sur les ainés non plus)...

  • Tang, arrêtez de copier !

  • @ Tang & Solko : Vous allez voir que du coup, elle va ne rien dire. Bonne année à vous deux !

  • Mais elle nous aura compris Pascal...
    Bon allez, je vais copier encore un petit bout de Stevenson, lui ne vient pas se plaindre (ou alors à Sophie mais elle ne m'en a rien dit!)
    Bonne année à vous Pascal, et vous donc Solko!

  • "Et même des bonnes sœurs"

    Le mot exact est : religieuse. Il n'y a de bonne soeur que pour les athées.

    A part ça, intéressante note.

  • Merde, merde et merde.

  • Eh oui, binh merde alors...

  • Pourquoi penser "quelque chose " de particuliers de LA femme ?
    Puisque 'UNE femme n'est finalement qu'un humain...La nature/ le genre humain finit toujours par faire son chemin inexorablement, de toute façon . Testostérone ou pas .
    Moi j'ai pris un parti en ce qui concerne les relations humaines , un truc tout " con" : m'attacher à une personnalité ou pas selon...

  • @ ellesurlalune : Mais c'est bien ce que je dis ! Ce sont les discours sur "les femmes" ou les théories sur "la femme" qui me sortent par les yeux.

  • ben j'avais bien compris !
    moi aussi je sais faire des points d'exclamation :)
    `poupoupidou

  • "chics filles, des connasses, des chieuses, des emmerdeuses, des putes, des femmes vachement bien, des imprenables, des incompréhensibles, des intellectuelles, des ridicules, des prêtes à tout pour pas grand-chose, etc. Et même des bonnes sœurs"
    Mais qui sont ces gens-là ?Ce portrait de la femme nous mène à des portraits de femmes- sous une forme un peu superficielle ;-)
    Il manque la suite "les rapports entre hommes et femmes", distillée dans d'autres textes...

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