Un vrai roman, même passablement mauvais, quand on le trouve aujourd’hui, est un genre d’événement positif. Tout l’agrément d’un Houellebecq, pour l’instant, tient à cela.
Il n’est pas du tout assuré, malgré les chiffres, que la position du roman soit littérairement préférable à celle du théâtre ou de la poésie ; on pare simplement n’importe quoi de ces noms hier prestigieux. Qui, publiant un essai, se souvient de Montaigne ? C’est une culture entière, et pas seulement littéraire, qu’il s’agit de n’en pas finir d’achever.
La production encore dite littéraire, essentiellement romanesque, est presque exclusivement devenue une manière de journalisme un petit peu supérieure – au moins quantitativement, si l’on tient pour première supériorité le simple fait de faire plus long –, qu’elle soit ou non le fait de journalistes patentés.
Il est aujourd’hui presque aussi vulgaire de publier un livre que de passer à la télévision.
(Cette petite chose écrite pourra être le début d’une plus longue.)
Commentaires
"ces noms hier prestigieux" : y-a-t-il une grande différence, dans un talk-show télé, entre parler d'un CD, d'un DVD, d'un roman ? Albums, films, papier : même niveau, même gens, même convention.
Demandons le martyre.
Demandons le martyre. Mais attendons-nous à ce qu'il soit sinon sympa, du moins vendu tel. L'époque est encore foutue d'en faire un sport olympique (attention aux chinois et autres tibétains, ils sont très entraînés, ce sont les nouveaux russes...)
Oui. Il parait que le dalaï lama a un BTS de force de vente en sari. Sa meilleure pote est Sophie Marceau.
Ca sent la jeunesse par ici et ailleurs ces derniers temps... En tout cas je ris bien à vous lire et c'est agréable.