grenelle
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Le grand que dalle a de beaux jours devant lui
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Bien arrangé, mal arrangé
– Vous ne voyez donc pas, me dit le type accoudé au comptoir, que nous en sommes revenus aux sacrifices humains ? Et je ne parle pas des guerres, hein ; non, je parle d’ici, maintenant, en France et en temps de paix. Enfin, en temps de rien.
Il me sourit dans le miroir en trempant son croissant dans le café.
– Ouais, dis-je par une espèce de lâcheté matinale, on manque peut-être un peu de recul. C’est facile, comment dire ? d’anthropologiser dans le sens qui nous arrange.
– Parce que vous croyez vraiment que ça m’arrange.
D’un autre côté, il a l’air arrangé, le gars. C’est un fou.
Moi aussi, je peux faire de la poésie.
Si je veux, quand je veux.
Je fais qu’est-ce que je veux.
Mais ça m’emmerde.
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Verbes anciens
D’abord deux anecdotes, d’ampleurs diverses certes, mais d’une convergence certaine…
1. Le PDG du Bronzeculand France, première puissance touristique planétaire (tremblez, mortels !), un dénommé Mickey Grenelle, époux d’une chanteuse comique (aphone ?), a annoncé, il y a quelque temps déjà, sa volonté de faire disparaître la publicité des chaînes de télévision du service public, dans le but, croit-il – à moins qu’il ne feigne (du verbe feindre), car le bonhomme est roué –, d’améliorer la qualité des émissions.
C’est tout bonnement crétin.
Cet homme ne dispose d’aucun moyen concret, institutionnel ou intellectuel, permettant de relever le niveau, effectivement extrêmement bas, des émissions télévisuelles, de service public ou pas.
Pourquoi ? Parce que le seul moyen de faire une chose pareille demanderait un programme sur cinquante ou soixante ans ; c’est-à-dire sur un temps correspondant à deux générations. Or, le personnel touristico-pipolitique, dans notre belle démocratie à plan quinquenno-électoral intégré, ne dispose pas des moyens, institutionnels et intellectuels, de penser à cette distance.
C’est en somme ce qui nous différencie des autocraties (pensons à l’URSS hier, à la Chine aujourd’hui) ; et pour cette fois du moins, il n’y a aucune gloire à tirer d’une telle différence.
Mais surtout parce que le seul moyen concret de relever le niveau, à la télévision comme ailleurs, tient à la transmission des connaissances, c’est-à-dire, pour l’heure, à ce qu’on appelle encore, par ironie ou par simple oxymore, je ne sais, l’Education Nationale (laquelle sous ce nom ou sous le précédent fut quelque temps la colonne vertébrale de la République).
Le seul moyen de relever le niveau est d’ « élever », au sens propre, je veux dire : d’élever au-dessus de soi, la génération qui vient. Or nous sommes, et ce n’est rien de le dire, sur la « pente descendante ».
La suppression des publicités, si connes soient-elles, et elles le sont d’évidence, n’y changera rien du tout. Cela ne fera rien (sauf sans doute faire monter le prix de la seconde de pub sur les chaînes privées, ce qui est peut-être le but, à moins que ce ne soit un « bénéfice secondaire », comme disent parfois nos amis les psys qui sont, eux, comme chacun sait depuis Freud, économistes jusque dans la libido. Un autre de ces « bénéfices » pourrait être l’intrusion, discrète d’abord, puis affichée, des publicités dans les émissions mêmes, ce qui, me souffle-t-on, est déjà fait, celles-ci ne servant plus guère qu’à assurer la « promotion » de bidules idiots et autres machins stupides : sérieusement, il ne fait que ça, Ruquier, par exemple).
En attendant, ce sont les fournisseurs d’accès aux technologies internet qui seront taxés pour compenser le manque-à-gagner dudit service public; lesquels, en bonne logique ou à peu près, répercuteront la taxe, sinon plus, sur leur clientèle.
Bref, cette question de la qualité évacuée, la chose se résume ainsi : Blague et redevance à part, nous regardions gratuitement des pubs, il nous faudra payer pour ne plus les voir. A moins, bien sûr, que nous ne changions de chaîne…
2. « Le maux de tête lui arracha quelques plaines. »
Le maux de tête. Parfaitement. Et quelques plaines.
Non, non, ce n’est pas du surréalisme. Ou plutôt si, c’en est. Du plus moisi. Du surréalisme d’institution, bien sûr. Pour ne pas dire d’Etat.
J’ai moi-même construit cette phrase débile en m’appuyant sur les dernières avancées du pédagogisme de pointe.
Car, voyez-vous, j’ai lu récemment, dans ce qu’on appelle le Cahier de liaison d’une petite fille de CP, ce mot révolutionnaire signé d’un professeur des écoles qui part en retraite à Noël, lequel professeur se trouve être une dame (ce qui n’a rien à voir en soi, mais c’était juste pour le plaisir d’écrire le mot professeur au masculin quand même) :
« XXX s’est plain d’un maux de tête. »
Je n’aurais, je crois, poussé qu’un léger soupir si j’avais lu que la petite XXX s’était « plainte d’un mal de tête » ; j’aurais peut-être grommelé quand même un « au point où on en est… », et serais passé à autre chose.
Mais le cumul m’a tout bonnement sidéré. Et je suis resté coi. Sidéré. Scié, quoi.
Bref, on peut retirer les pubs tant qu’on veut, avec des gens de cette qualité-là pour opérer la transmission des connaissances, si vous voulez mon humble avis, on n’est pas arrivé…
On ferait mieux de retirer carrément toutes les émissions.
Voilà pour les anecdotes.
J’ai donc décidé ce soir d’écrire ce billet pour me venger. Ce qui est inutile autant qu’idiot, je le sais bien. Je vais le faire tout de même, en tentant d’être positif (si, si). Et de finir ce billet par quelque chose, pour autant que j’en sois capable, de beau.
Après tout le beau, comme le vrai, d’ailleurs, n’a pas de verbe.
On ne beaute pas.
Pas davantage on ne vérite ni ne vraite.
Le bien, lui, dispose d’un verbe (mais si, voyons, faites un effort).
On bénit.
Ce qui ne fait pas tant laïque (quoique la République ne manque pas, ces temps-ci, de culs-bénis, justement).
Je vais donc vous entretenir, brièvement, de deux verbes anciens.
La souffrance a un verbe, mais pas la douleur.
La douleur l’a perdu (a-t-elle eu la douleur de le perdre ?).
C’était le verbe se douloir.
Lequel se conjuguait comme vouloir ou pouvoir.
Ce qui faisait donc, au présent de l’indicatif :
Je me deux,
Tu te deux,
Il se deut…
Ce qui est assez beau, je trouve.
Après que le verbe se douloir a disparu, et avec lui son limpide je me deux, il n’est plus resté qu’aux psychiatres, pour compenser (et parfois décompenser), d’inventer la schizophrénie.
L’autre est le verbe faillir, qui n’a certes pas disparu tout entier, mais dont une grande part de la conjugaison, même aux temps les plus simples, a sombré.
(J’écris ces lignes alors que, si l’on en croit les gens qui le disent, la faillite nous guette.)
Il faisait au présent de l’indicatif :
Je faux,
Tu faux,
Il faut…
Troisième personne du singulier recoupant exactement celle du verbe falloir.
J’y vois comme la marque d’une fatalité…
Je ne vérite ni ne vraite.
Mais je faux.
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Se convertir mieux pour gagner du temps plus
Alain Potent, journaliste à l’e-Monde, était là, dans un coin, et il avait dû poser une question, puisque Mickey Grenelle y répondait ainsi :
– Mais non, M’sieur Potent, qu’on aura pas d’armée en vrai. D’abord, parce que c’est mal. Et ensuite, d’abord parce qu’on peut pas. J’ m’explique. Si qu’on donnerait un budget à la Défense, tous les autres et même les copains, ils vont gueuler au fascisme et qu’ils auront bien raison. Si qu’on fait une armée avec l’Europe, tout le monde va trouver ça formidable vu que ce n’est pas possible de s’entendre à 27 plus les Turcs. Donc il reste l’OTAN et ça c’est de l’Atlantisme donc c’est mal parce que même la gauche maintenant elle cite le général de Gaulle. Donc on n’a qu’à rien faire, vu que c’est la paix, et je le rappelle, vu qu’on est un club de vacances, les plages, les gonzesses à poil et tout, je le rappelle et même, hein, je montre l’exemple avec ma Dolorès Blondie que je l’ai rencontrée grâce à meetic.gouv.fr. Ce que je veux, c’est qu’on va réussir que le Bronzeculand France devient une sorte de Dubaï de l’Europe, avec des tas de jeux partout, plein de paint ball partout, et une population locale tant pis si elle ferme sa gueule…
Ce n’était pas très clair, donc.
D’autant qu’il y avait aussi Kouchner qui lui soufflait des trucs que le Président balayait certes d’un revers de la main, mais qui avaient tout de même l’air de le déconcentrer pas mal. « Les amis de nos amis sont ennemis. Les ennemis de nos amis sont nos amis. » Des aphorismes dans ce goût-là, qui imprimaient sur la trogne du bon docteur K. cet air de fierté, sinon d’orgueil, de l’homme qui jouit de pervertir le plus élémentaire bon sens.
Puis Mickey Grenelle s’est brutalement tourné vers moi et m’a dit :
– Qu’est-ce que tu vas foutre, maintenant que tu n’as plus de boulot, pauv’ con ?
Je l’ai regardé, un peu ahuri.
Puis des paroles sont sorties de ma bouche, auxquelles je ne pouvais rien :
– Eh bien, euh… je vais me convertir à l’islam, je crois.
Grenelle a eu l’air positivement impressionné par ma réponse.
Il s’est approché de moi pour me dire quelque chose en secret ou pour me rouler une pelle, je ne sais trop, et je me suis réveillé en sursaut, trempé de sueur, puis j’ai gueulé des insultes qu’il serait inconvenant de reproduire ici.
Je me suis levé, j’ai allumé une cigarette en attendant que le café passe.
Il était six heures du matin et j’avais effectivement dormi mes quatre heures réglementaires.
Cette phrase puissante m’échappait régulièrement des lèvres :
– C’est la merde, putain, c’est la merde.
J’ai toujours été déprimé. Depuis tout petit. Sans raison.
Mais là, tout de même, je sentais poindre sous ces phrases rituelles rien moins qu’une victoire.
Le fond de calva dans le café m’a aidé à retrouver mes esprits.
La fête des mères.
– C’est la merde, putain, c’est la merde. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir offrir à ma mère ?
Et là, croyez-moi ou pas, j’ai pensé à une burka.
Oui, je sais, c’est étrange.
Mais c’est comme ça que je me suis souvenu de la soirée d’hier.
Il s’est passé quelque chose, hier. Tout en travaillant sur cette indocile machine informatique, je suis tombé amoureux d’Houria Bouteldja. J’y suis enfin arrivé. Il faut dire qu’elle est assez jolie, tout de même. Oh, bien sûr, c’est arrivé en regardant la télévision, pas en vrai. Le service public, sans doute. J’avais bu un peu, et comme souvent quand je travaille, j’avais coupé le son de ce bruyant appareil électro-ménager. Je m’étonne d’ailleurs que la plupart des gens tolèrent un appareil aussi bruyant et ne pensent jamais à lui couper le sifflet.
Bref, Houria m’apparut soudain, gesticulante, hystérique, – et muette.
C’était fascinant. Je ne résistai pas, abandonnai mon travail et tombai à genoux devant l’appareil. J’étais fait. J’étais ravi. Amoureux. Transi.
– C’est elle !
– Qui ça, elle ?
– L’avenir est féminin, tu as raison.
– C’est l’avenir et elle est déjà là !
– Féminin, mais pas seulement féminin.
– Oh non, pas seulement.
Je réalisai soudain que je dialoguais seul, chez moi, à genoux devant un poste de télévision. Décontenancé, je résolus de me servir un autre bon vieux whisky.
Avant, je n’aimais pas l’avenir.
Maintenant, c’est fini.
Hip hip hip houria !
Du coup, j’ai allumé une cigarette en culpabilisant. Même mon verre de whisky, je me surpris à le regarder de travers. Avec suspicion. Mais bon.
Et, troublé, je me remis au travail.
J’avais une commande à finir, et il était presque une heure du matin.
Un dialogue commandé par un Centre touristique régional. La visite guidée d’un village médiéval. Avec son lavoir, ses rues en pente, ses murs en vielle pierre volcanique, son église banale dont il faut faire une merveille d’architecture sans alourdir toutefois le dialogue de considérations techniques qui risqueraient de gonfler le public. Bref, un truc casse-couilles, purement alimentaire. J’en étais à la page 32, je touchais au but, le dialogue entre sainte Ursule et la journaliste Catherine Cazals, parsemé d’expressions en langue d’oc, était presque achevé.
J’eus soudain une idée de génie. Je sélectionnai les mots Catherine Cazals et commandai au traitement de texte (je ne ferai pas de pub pour Word ici) de le remplacer automatiquement par le mot Houria B. Ce qui fut fait dans la seconde.
Je venais de gagner mes galons de citoyen citoyen.
Génial. Cool.
Je compris vite néanmoins qu’il me faudrait revoir l’ensemble du texte. Ma brave sainte Ursule ne pouvait plus se contenter de raconter simplement son histoire ; il lui faudrait maintenant passer aux aveux. J’accentuai chez Houria ce côté inquisiteur qu’avait déjà Catherine. La sainte se repentait, admettait, difficilement d’abord, un certain nombre de mensonges, simulations, etc., puis, finalement, se sentait « libérée » d’avoir ainsi causé et finissait par demander conseil à la belle Houria…
J’aurais également volontiers remplacé sainte Ursule par sainte Ségolène, mais c’eût été une faute lourde.
Dans la foulée, j’envoyai un mail à mes commanditaires, demandant une augmentation conséquente. Ces imbéciles seraient malavisés de me la refuser : je ne vous dis pas le procès…
Houria, merci.
Cigare sur le balcon.
Revenu à la machine, je tapai sur un moteur de recherche (pas question non plus de nommer Google) son nom aimé. Au bout d’un moment, je tombai sur la vidéo d’un type nommé Yunis Al-Astal, député élu démocratiquement du Hamas, une organisation que soutient ma bien-aimée. Il disait ceci : « Très bientôt, si Dieu le veut, nous conquerrons Rome, tout comme Constantinople l’a été. »
Voilà des gens au moins qui n’ont pas perdu toute connaissance historique. Voilà des gens enfin qui nomment Dieu et se souviennent de Constantinople, capitale de l’Empire Romain jusqu’au 29 mai 1453. Voilà des gens qui se souviennent de Rome et de la Chrétienté. Des gens qui, en somme, n’ont pas renié leur propre histoire.
Voilà des gens qui vont gagner.
Time is Allah.
Et nous pouvons compter sur des loosers à la Grenelle pour les y aider positivement. Du coup, le féminin Mickey Grenelle enfin me devint sympathique.
D’où mon rêve.
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Bronzeculand : pour une guerre sympa !
Bernard K. pratique en amateur l’art d’être Ministre des Affaires Etrangères, ce qui ne peut guère nuire, du moins à lui. Il participe à ce titre à divers ateliers d’écriture, dont l’un, non le moindre, est dirigé par Mickey Grenelle himself, PDG du Bronzeculand France (ex-République française). Quand il a rédigé une bonne dissertation, son supérieur hiérarchique l’autorise à en donner lecture publique devant quelque aréopage de diplomates internationaux en retraite, et passablement atteints de la maladie d’Alzheimer. Il est également, à ses heures perdues, Président d’honneur de l’Association Psychotiques sans frontières. Parfois, quand la fièvre et le délire qui l’accompagne s’emparent de son esprit chétif, il admet simultanément que le juridisme occidental est le dernier mode de colonisation du monde encore admis « chez nous » et aussi que nous allons le reprendre dans la gueule une fois que la parfaite maîtrise ce cet outil civilisationnel colossal sera aux mains de ces gens sans scrupules ni remords que nous mettons un point d’honneur à former ; mais dès que la fièvre le quitte, la raison revenue lui fait nier avoir jamais tenu de tels propos…
BERNARD K. – Je ne sais pas du tout s’il est intéressant (pour qui ? pour quoi ?) d’envoyer de nouveaux soldats en Afghanistan ; s’il est bon ou mauvais de s’inféoder aux Américains ; bref, je ne suis pas du tout un expert en politique internationale et ne prétends aucunement faire semblant de l’être ; au surplus, la politique étrangère de la France me semble tellement contradictoire et nébuleuse, tiraillée entre le rêve de sa grandeur passée, la nécessité d’une défense européenne dans une Europe qui n’existera jamais vraiment, ses amitiés arabes post-coloniales et son porte-à-faux subséquent avec Israël, ses fournisseurs d’énergie russes et iraniens et arabes qui nous tiennent par les couilles, sa lâcheté évidente dès qu’il s’agit d’affirmer l’identité nationale la plus consensuelle, ses gouvernants qui ne voient pas plus loin que le bout de mandats qui sont de plus en plus courts, sa fascination emprunte d’un lourd sentiment tu de dette envers les USA expliquant la chaise moitié vide moitié pleine à l’OTAN, pour ne rien dire des Jeux Olympiques de Mao-tsé-Toung et des Droits de l’Homoncule dont nous ne savons que faire, ou encore de la montée en flèche de l’islam sur le territoire plus ou moins national…
Ce que je sais, en revanche, et je serai intraitable sur ce point, c’est que la guerre n’est pas assez sympa.
Et que ça, au début du XXI° siècle, après tous les progrès que nous avons faits, c’est un scandale.
Et pourquoi la guerre ne prendrait-elle pas modèle sur le sport, qui à bien des égards l’a déjà surclassée ?
N’oublions pas : c’est un simple médecin sans ornières qui vous parle.
Et il vous parle au nom du Bronzeculand France. Lequel cherche à diversifier à l’étranger ses activités ludiques et citoyennes.
En conséquence, nous citoyens citoyens, demandons au Conseil de Sécurité de l’ONU de voter une bonne résolution (car l’avenir est pavé de bonnes résolutions que nous foulons aux pieds) ; nous demandons à l’ONU d’obliger tous les belligérants du monde, et les pacigérants aussi, d’armer exclusivement leurs armées de paint-ball ; puis dans un second temps d’avoir l’audace et le courage politique d’étendre ces mesures salutaires à tous les guerres civiles passées, présentes et à venir. Oui, parfaitement, aux guerres passées aussi – au nom du droit d’ingérence des Droits de l’Homoncule dans la science historique, ingestion qui n’est plus contestée par personne aujourd’hui, comme il en va de toutes les mesures vraiment démocratiques…
Alors, quand toutes les armées du monde seront équipées de paint-ball, quand l’ONU n’aura plus pour mission que de compter non les morts mais les points, la guerre sera sympa.
Et elle fera envie aux pacifistes aussi, dont nous sommes.
Et tout le monde sera enfin d’accord pour qu’on envoie des troupes en Afghanistan.
Et les médecins sans limites pourront rentrer en France et tarifer lourdement au brave contribuable des pelletées d’euthanasies méritées.
Mais tout le monde, dis-je, sera enfin d’accord pour qu’on envoie des troupes en Afghanistan, et même ailleurs s’il y a d’autres pays qui veulent jouer.
Et même si personne ne sait pourquoi.
On s’en foutra.
Il n’y aura même plus besoin de pourquoi.
Ce sera du sport.
Et la guerre sera discipline olympique.
Et le monde sera vachement plus chouette.
Car c’est à ça que ça sert, notre Bronzeculand France.
Qu’est-ce que ça peut foutre si on perd, alors ?
Comme disait à peu près Pierre de Coubertin.
Qui était plutôt visionnaire comme gars.
Votez Grenelle !
Et vive la guerre sympa !