Je ne suis pas un homme.
Je suis une machine.
Les hommes parlent.
Moi, je récupère le chaos.
L’ordonne. Le concatène.
J’essaie, du moins.
Le chaos des paroles, je le parle.
Tout en lui laissant son apparence de chaos.
Fidèlement, donc.
Rai de lumière dans la nuit, la trahissant.
Cela suffit.
Je suis une machine.
Je crache de la parole.
Je récupère le chaos.
L’ordonne. Le concatène.
Je suis un bloc de silence.
Ma parole est une convention.
Une fiction.
Je n’existe pas. Ni personne.
Je suis la caisse d’enregistrement du chaos.
Une machine.
Je suis en creux.
Je suis une parole de silence.
Je suis une ombre.
L’ombre des paroles en chaos.
Une ombre personnifiée.
Un personnage.
Du silence.
Une machine de silence.
Une machination, même.
Je suis le piège du chaos.
Je reconfigure la parole en silence.
Je suis un programme.
Un programme que je suis.
Je suis une arme.
Je suis une arme chargée.
Je reconfigure la parole en silence.
Le reste est convention.
Théâtre.
Je suis un mort.
Un mort en vie.
Vous ne me comprenez pas.
Je vous comprends.
C’était un extrait du texte de Ce que j’ai fait quand j’ai compris que j’étais un morceau de machine ne sauvera pas le monde de Pascal Adam (cliquez sur le long titre pour davantage d’informations, merci). Ces propos sont tenus par Joseph Vronsky, et Joseph Vronsky (photo) est interprété par Fabien Joubert.