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Spectacle

  • Atéhéisme (sic ?)

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    L’anecdote du jour.

    De laquelle, d’ailleurs, je ne conclus rien.

     

     

     

     

    Assis à une table en terrasse au café, deux hommes, un petit garçon de trois ans.

    Je ne sais pas de quoi parlent ces deux gars, mais l’un d’eux tout à coup s’exclame :

    – Nom de Dieu !

    L’autre homme se tourne alors vers son fils (ils se ressemblent encore) :

    – Tu sais c’est qui Dieu ?

    – ’est la téhé.

    Rires.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • De l'inutilité du théâtre, tout court

    Ma bibliothèque est un monstre presque vivant. Depuis quatre ou cinq ans, elle déborde, craque, ne peut plus contenir tous mes livres. Mieux, elle les fait disparaître derrière des empilements de fortune toujours menaçant ruine. Tout classement est aboli – on en retrouve parfois vaguement la trace alphabétique. Reposer un livre dedans ou plus généralement dessus, c’est prendre le risque qu’elle en vomisse plusieurs autres. Une vingtaine parfois dégringolent, découvrant d’autres livres en désordre, oubliés – forces présentes en seconde ligne, voire en troisième. Il y avait deux ans que j’étais infoutu de remettre la main sur mon Folio d’Ubu et voilà que le monstre l’a recraché hier. Je l’ai trouvé au sol, en rentrant. Je ne sais pas d’où il est tombé. Peu importe.

     

    Pour fêter ces retrouvailles, je vous recopie ici le paragraphe inaugurant un texte intitulé « De l’inutilité du théâtre au théâtre », paragraphe dans lequel beaucoup de choses ont seulement fait semblant de vieillir ou, plutôt, n’ont vieilli qu’en termes journalistes d’actualité :

     

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    Je crois que la question est définitivement tranchée de savoir si le théâtre doit s’adapter à la foule ou la foule au théâtre. Laquelle, antiquement, n’a pu comprendre ou faire semblant de comprendre les tragiques et comiques que parce que leurs fables étaient universelles et réexpliquées quatre fois en un drame, et le plus souvent préparées par un personnage prologal. Comme aujourd’hui elle va à la Comédie-Française entendre Molière et Racine parce qu’ils sont joués d’une façon continue. Il est d’ailleurs assuré que leur substance lui échappe. La liberté n’étant pas encore acquise au théâtre de violemment expulser celui qui ne comprend pas, et d’évacuer la salle à chaque entracte avant le bris et les cris, on peut se contenter de cette vérité démontrée qu’on se battra (si l’on se bat) dans la salle pour une œuvre de vulgarisation, donc point originale et par cela antérieurement à l’originale accessible, et que celle-ci bénéficiera au moins le premier jour d’un public resté stupide, muet par conséquent.

     

     

    Depuis Jarry, celui qui peut comprendre s’est lui-même, doucement, expulsé des théâtres – ainsi d’ailleurs que tous ceux que la société ne saurait plus contraindre à devoir faire semblant ; quant à la foule, elle fait les mises en scène devant des publics clairsemés. L’absence totale de substance a de longtemps abattu le mur invisible, parfois dit « quatrième », séparant les personnages des spectateurs –  les personnages, jugés trop dangereux, ayant été évacués, on a pu ensuite ôter les barreaux de la cage de sorte que le rien puisse donner sur lui-même

    On ne se bat plus dans les salles.

    Ouf.

     

     

  • Enfin Jan Fabre vint

    (Article initialement publié sur Ring : ICI)
    Voir aussi : Défendre Jan Fabre.
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    Enfin Jan Fabre vint.

    Et il ne vint apparemment pas pour rien.

    Il vint pour achever des beautés qui certes s’étiolaient ; pour les achever non parce qu’elles s’étiolaient, mais parce qu’elles étaient des beautés. Il vint pour défaire la critique et néantiser l’intelligence ; et lorsqu’il arriva elles étaient déjà tellement défaites et néantisées qu’elles lui firent allégeance de toute la bassesse dont elles étaient capables, et elles étaient capables. Il vint pour être lui-même un cadavre – un contemporain. Croyant vaincre, c’est en cadavre qu’il vint. Il s’auto-proclama, mais n’étant rien, il ne proclama rien.

    Et en définitive, il ne vint pas, ne vainquit rien ; mieux, ne fut pas.

    Son néant l’avait dès le départ vaincu tout à fait. C’est en tout cas la seule chose réjouissante qu’on puisse trouver chez Jan Fabre. Que maintenant des fonctionnaires ou assimilés tels, des journalistes de diverses polices, d’autres intrigants et concussionnaires encore, sans oublier la légion des suceurs de néant prétendument artistes lui laissent accroire le contraire est tout bonnement à se tordre de rire.

    C’est bien cela qui tend vers la perfection.

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