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1984

  • Enfin Jan Fabre vint

    (Article initialement publié sur Ring : ICI)
    Voir aussi : Défendre Jan Fabre.
    Jan Fabre vint.jpg

    Enfin Jan Fabre vint.

    Et il ne vint apparemment pas pour rien.

    Il vint pour achever des beautés qui certes s’étiolaient ; pour les achever non parce qu’elles s’étiolaient, mais parce qu’elles étaient des beautés. Il vint pour défaire la critique et néantiser l’intelligence ; et lorsqu’il arriva elles étaient déjà tellement défaites et néantisées qu’elles lui firent allégeance de toute la bassesse dont elles étaient capables, et elles étaient capables. Il vint pour être lui-même un cadavre – un contemporain. Croyant vaincre, c’est en cadavre qu’il vint. Il s’auto-proclama, mais n’étant rien, il ne proclama rien.

    Et en définitive, il ne vint pas, ne vainquit rien ; mieux, ne fut pas.

    Son néant l’avait dès le départ vaincu tout à fait. C’est en tout cas la seule chose réjouissante qu’on puisse trouver chez Jan Fabre. Que maintenant des fonctionnaires ou assimilés tels, des journalistes de diverses polices, d’autres intrigants et concussionnaires encore, sans oublier la légion des suceurs de néant prétendument artistes lui laissent accroire le contraire est tout bonnement à se tordre de rire.

    C’est bien cela qui tend vers la perfection.

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  • Opinions sur rue

    Crayon-trottoir. C’est une enquête réalisée dans la rue sur un échantillon de population approximativement représentatif de lui-même.

     

    – Bonjour, monsieur. Puis-je vous poser quelques questions ?

    – Quoi t’est-ce qu’on gagne ?

    – Un morceau de gloire relative en kit à monter soi-même.

    – C’est pas trop long alors, j’espère, parce que j’ai encore des courses à faire pour le chat…

    – Non, non, c’est très court. C’est une enquête anonyme pour savoir où on est avec la mort.

    – Ça a l’air intello, vot’ truc, là, dites, non, hein ?

    – Meuh non… Bon, vous y êtes ? Première question : Etes-vous prêt à mourir pour Dieu ?

    – Ah bah c’te blague, Dieu… Pff… Vraiment, hein.

    – 2. Etes-vous prêt à mourir pour votre pays / patrie / nation (rayez les mentions pas choisies ou pas comprises) ?

    – Vous déconnez pas un peu, non ?

    – 3. Pour de l’argent ?

    – Ah oué oué oué… Bah non merde, parce que comment qu’on le claque après ?

    – 4. Pour vos parents ?

    – De toute façon, ’vont bientôt crever, les vioques. Place aux jeunes ! Même qu’on peut les aider à se magner un peu grâce à la dignité. C’est qu’y a le pavillon à récupérer…

    – 5. Pour vos enfants ?

    – Euh… Ça dépend : c’est filmé ?

     

    Résultat de l’enquête :

    Probant.

    L’échantillon est tout à fait émancipé, libéré de toute emprise libérale, idéologique ou religieuse.

    Son désir légitime d’être filmé nous conduit à lui proposer de pratiquer quelques activités artistiques citoyennes ouvertes à tous.

     

    Morale – car c’en est une :

    Mourir pour rien

    C’est vachement bien

    De toute façon on va crever

    Autant que ça soye pour rien

     

    – Et sinon, monsieur, je peux vous demander ce que vous faites dans la vie ?

    – Je m’emmerde.

    – Non mais, comme métier ?

    – Chui assistante sociale bac +5, pourquoi ?