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Enfin Jan Fabre vint

(Article initialement publié sur Ring : ICI)
Voir aussi : Défendre Jan Fabre.
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Enfin Jan Fabre vint.

Et il ne vint apparemment pas pour rien.

Il vint pour achever des beautés qui certes s’étiolaient ; pour les achever non parce qu’elles s’étiolaient, mais parce qu’elles étaient des beautés. Il vint pour défaire la critique et néantiser l’intelligence ; et lorsqu’il arriva elles étaient déjà tellement défaites et néantisées qu’elles lui firent allégeance de toute la bassesse dont elles étaient capables, et elles étaient capables. Il vint pour être lui-même un cadavre – un contemporain. Croyant vaincre, c’est en cadavre qu’il vint. Il s’auto-proclama, mais n’étant rien, il ne proclama rien.

Et en définitive, il ne vint pas, ne vainquit rien ; mieux, ne fut pas.

Son néant l’avait dès le départ vaincu tout à fait. C’est en tout cas la seule chose réjouissante qu’on puisse trouver chez Jan Fabre. Que maintenant des fonctionnaires ou assimilés tels, des journalistes de diverses polices, d’autres intrigants et concussionnaires encore, sans oublier la légion des suceurs de néant prétendument artistes lui laissent accroire le contraire est tout bonnement à se tordre de rire.

C’est bien cela qui tend vers la perfection.

 

*

 

Ce dont je vais vous parler date de 1984, fut alors un spectacle. Cela s’appelle Le Pouvoir des folies théâtrales et les excellentes éditions de L’Arche viennent de publier autour de cette chose disparue un livre bilingue (français-anglais) accompagné d’un DVD [1].

Il faut en premier lieu noter que ces deux supports, mêmes conjoints, échouent tout à fait à produire une œuvre d’art, même ratée. On peut tout au plus dire qu’ils l’évoquent ou renvoient à elle, mais pas davantage. Mais cela même à quoi nous sommes renvoyés est passé et n’existe plus, et nous sommes en définitive renvoyés à rien du tout. C’est que l’œuvre, si elle fut, fut le spectacle lui-même, tel qu’il fut conçu pour être vu et entendu à un certain moment et en un certain lieu, et qu’il n’est plus : c’est chose morte, disparue. Le prétendu « spectacle vivant », sitôt passé, devient chose disparue. Ce à quoi nous avons affaire, en somme, et précisément parce que l’ « œuvre » était éphémère, uniquement éphémère, et ne contenait rien qui pût réellement lui survivre, c’est à des documents. Et à rien d’autre. Des documents de première main, bien sûr. Mais simplement des documents.

Et ces documents de première main sont absolument passionnants, en premier lieu parce qu’ils sont une charge terrible contre cela même à quoi ils voudraient renvoyer ; en d’autres termes, ils sont absolument passionnants parce qu’ils sont en eux-mêmes absolument sans intérêt et formidablement rébarbatifs. Et que l’atroce vacuité éclate enfin de toute cette entreprise « Jan Fabre » ! (Et si je mets ici des guillemets au nom de Jan Fabre, c’est que je ne parle en réalité ni de la personne de Jan Fabre ni même de son « œuvre » mais de la marque, à l’intersection des deux, qu’à force de réticulations et cotations insensées ce nom a fini par devenir.)

Car si le livre est proprement illisible – c’est un aide-mémoire technique où sont scrupuleusement notés, scène à scène, les allées et venues, les mouvements et les accessoires des acteurs et danseurs –, le DVD est lui proprement irregardable, non parce que la qualité du film serait datée (comment, au demeurant, ne le serait-elle pas ?), mais parce que, écrasé en deux dimensions, la « restitution » de ce spectacle a perdu tout pouvoir de fascination et que, comme ce dernier jouait presque exclusivement sur la fascination, il ne reste littéralement rien à voir ; ou plus exactement, il ne reste plus à voir que le rien.

Car « Jan Fabre » est cela : une bulle de néant. Une grosse bulle si l’on y tient, mais une bulle de néant.

Et là est en définitive la bonne, la jubilatoire nouvelle.

Qui compense largement le fait que les 4 h 15 de néant empaquetés dans le DVD soient tout de même foutument interminables (le film réalise même cette prouesse d’être interminable dès le départ) ; et justifie tout à fait la publication de ces « œuvres » – oui, c’est une grande chose de disposer de ce témoignage puissant, à charge, et qui serait dérisoire s’il n’était le fait même de celui qui prétend s’en prévaloir.)

La fascination qu’exercent les spectacles de Jan Fabre ne passe absolument pas. Il n’y a rien à lire dans le livre et rien à voir dans le DVD. C’est extraordinaire. C’est magnifique. Car entendons-nous bien : ce n’est pas la fascination, qui ne passe pas, car la fascination appartient en propre à celui qui est fasciné ; c’est la machine à produire cette fascination qui est cassée.

Le « fascinisme » ne passe pas, et, ne passant pas, paraît pour ce qu’il était en effet : du néant.

Et l’on peut voir enfin, calmement, sereinement, ce qu’était réellement ce que notre époque tient officiellement pour l’un de ses sommets culturels.

En même temps, il faut le noter, cela donne aussi raison à Jan Fabre, ainsi qu’à tous ceux qui pensent comme lui : tout se joue dans le moment de la représentation réelle, le théâtre comme entreprise critique et métaphysique fondée sur la parole et donc, antérieurement et postérieurement, sur un texte ayant son propre sens et sa propre cohérence, est terminé ; il faut fasciner ou « mourir ».

Mais tout cela permet au moins qu’il ne reste rien, mais alors rien, d’un spectacle de Jan Fabre. Ou son titre. Fabre a épuisé dans son titre toute la beauté dont il était capable.

 

*

 

Le livre et le DVD, tout ensemble, ont donc pour seule fonction de béquiller le néant.

Le texte français fait à peine plus de cinquante pages. Feuilletez le livre, voilà sur quoi vous tombez, au hasard, scène 11 :

 

« Après un moment, l’Acteur 1 déplace sa jambe gauche. L’Acteur 7 la remet en place. L’Acteur 1 déplace sa jambe droite. L’Actrice 2 reprend le mouvement en faisant volter ses mains au-dessus de sa tête. Lorsque l’Acteur 8 les ramène vers le bas, elles repartent directement en l’air. Il doit maintenir les bras de l’Actrice 2 le long de son corps. L’Actrice 2 se dresse sur la pointe des pieds et regarde par-dessus son épaule, à droite et à gauche. 

L’acteur 6 commence à twister. L’Acteur 3 doit l’aplatir contre lui pour qu’il s’arrête.

Progressivement, les tentatives de danse sont de plus en plus fréquentes et violentes ; les empêcheurs n’arrivent plus à réellement maintenir les danseurs en place.

Ils tirent alors violemment leur danseur par les cheveux. Le danseur s’immobilise. Chacun dit son texte :

Acteur 1 : 1978. Kontakthof, Pina Bausch, Wuppertaler tanztheater, Wuppertal.

Actrice 2 : 1947, Night Journey, Martha Graham, Martha Graham Dance Compagny, New York.

Acteur 8: 1960, Boléro, Maurice Béjart, Ballet du XX° siècle, Bruxelles.

Acteur 6 : 1971, Accumulation, Trisha Brown, New York.» [2]

 

Par exemple.

Là, fatalement, tout semblant de cet acabit, vous placez le DVD dans le lecteur.

Et ça commence – Dieu merci, il y a encore une logique –, par la scène 1.

Onze personnages vêtus à peu près identiquement (le texte détaille ces différences) sont en ligne en fond de scène, au pied d’un écran de projection. Toute la scène va consister à faire, selon un ordre savant et rigoureux, descendre ces onze acteurs à l’avant-scène, non sans que chacun et chacune ait annoncé une date (laquelle, je l’ai compris dans le livre, se trouve être son année de naissance), date qui peut-être répétée, chantée, etc.

Je vous compile exhaustivement ici ce qui se dit :

 

1963. 1963. 1958. 1963. 1958. 1962. 1963. 1958. 1962. 1960. 1962. 1960. 1964. 1964. 1963. 1960.

 

Formidable. Cette scène première dure exactement : 21 minutes. C’est immensément long. Il y a là, en fait de fascination, de quoi hypnotiser jusqu’aux animaux mêmes…

Forcément, vous vous demandez où Fabre veut en venir. Vous vous demandez ça parce que vous ne voyez pas du tout.

Pour « gagner » du temps, vous revenez au livre, tout en laissant filer le DVD, et vous essayez, par lui, de comprendre où, mais merde, où va la scène 2 qui débute à l’écran.

Et quand vous comprenez, vous êtes instantanément foudroyé par une telle inconcevable puissance de bêtise !

Oui, où Jan Fabre veut-il donc en venir avec ces putains de dates ?

Là. Exactement là :

La scène 2 commence. Le tableau Allégorie de la victoire de Le Nain est projeté sur l’écran. On comprend assez vite (mais tout est relatif) qu’une actrice laissée au proscenium essaie de monter sur la scène, qui est surélevée ; elle en est empêchée par un acteur, qui à chaque essai, la repousse violemment en disant :

 

1876.

 

La fille ne répond rien. Essaie plus de choses pour monter, se fait rejeter de plus en plus violemment. A la fin, tout de même, épuisée, elle répond :

 

Der Ring des Nibelungen, Richard Wagner, Festspielhaus, Bayreuth.

 

Après quoi, elle peut enfin monter sur scène.

La scène 2 a aussi duré 20 minutes. 20 minutes monstrueusement chiantes, il faut bien l’avouer.

 

*

 

Rassurez-vous, je ne vais pas vous raconter les seize scènes du spectacle.

(Je vous avouerai même que j’ai regardé en accéléré quelques passages de ce DVD ; et que l’accéléré, contrairement à ce qu’il fait toujours, ne produit ici aucun effet comique : tout reste identique.)

Toutes ces scènes auront en gros leur récitatif de dates, une musique de scène, une peinture projetée, une chorégraphie mécaniste et déshumanisée zébrée d’éclats de violence (etc.), leurs mecs et filles à poil ou presque, leurs lots de dates et de listes afférentes de spectacles célèbres, c’est-à-dire encensés par les médias – autant dire par rien. Le tout fondé sur ce qui est manifestement un « vol d’ancêtres » : Le formidable Ring de Wagner.

Ce que fait Jan Fabre, donc, dans Le Pouvoir des folies théâtrales, c’est fixant une origine, en l’espèce la première représentation du Ring à Bayreuth, dérouler toute l’histoire (selon lui) de l’émancipation [3] du spectacle « vivant ». De Wagner à nos jours.

Non, pas de Wagner à nos jours.

De Wagner à Jan Fabre. Je vous jure.

Voilà le fil conducteur, si j’ose dire. C’est d’une misère à pleurer.

Même s’il est doublé, ce fil conducteur. Il y aurait également l’histoire d’une Empereur nu (version fabrienne d’un conte d’Andersen) dans le spectacle, représentant comme dit le préfacier (j’y reviendrai, à celui-là), « un regnum au bout du rouleau ».

Ici, je ne me lasse pas d’admirer la puissance politique de Jan Fabre. Quoi, il y aurait un essoufflement politique, historique de l’Europe ? de l’Occident ? Quelle audace. Et rien ne le représenterait mieux qu’un acteur à poil, avec sceptre et couronne tentant d’impressionner des sujets qui se refusent peu ou prou à l’imiter ? C’est évident. (Jan Fabre, depuis l’époque déjà lointaine de ce spectacle, a d’ailleurs su s’attirer le soutien inconditionnel de la Reine Paola de Belgique, ce qui prouve bien que ce brave garçon n’est pas du tout sectaire : voilà bien un regnum (!) qui n’est pas au bout du rouleau !)

Nous touchons là au génie. C’est certain.

Quelle pensée, tout de même.

Un listing de dates et de spectacles, une assez bonne bande-son, une série de tableaux de maîtres projetés, un conte d’Andersen tout à fait « dénudé » de son sens ; et avec ce bric à brac d’éléments hétéroclites, rapportés, soudés ensemble par une idéologie de café du commerce compensant un néant dramaturgique – à la différence, tout de même, de l’œuvre de Wagner ! –, mais que « fédèrent » (parlons moderne) une presque douzaine (Judas a dû être viré) d’acteurs-danseurs auxquels il faut concéder précision et abnégation, ce pseudo-Christ en toc de « Jan Fabre » (marque déposée) à grands coups d’hypnose fasciniste veut nous refaire le coup de l’art total ! Misère. C’est la version Ikéa de l’art total : c’est en kit, à monter soi-même, et il n’y a pas de mode d’emploi…

Il n’y a pourtant là qu’une sombre défaite, et l’apologie d’un effondrement de tout sens ; non pas la défaite du vieux théâtre, mais bien visible et bien lisible entre le livre et le DVD, la défaite, l’anéantissement en elles-mêmes de toutes ces prétendues œuvres de spectacle vivant ; ce qui donne finalement raison à notre artiste en simili-danse d’inclure mégalomaniaquement en elles ses propres œuvres encensées.

C’est une boursouflure de néant, en effet ; et il eût presque été regrettable que Fabre ait joué la fausse modestie en ne s’y incluant pas.

 

*

 

Je vois tout de même, dans la toute fin du spectacle, une manière bien compréhensible de mesquinerie :

Nous sommes à la scène 16 et dernière.

L’Actrice 3 dit :

 

1982. C’est du théâtre comme c’était à espérer et à prévoir, Jan Fabre, Théâtre Stalker, Bruxelles.

 

Bien sûr, le titre de Fabre de 1982 est mensonger ; mais là n’est pas l’important.

L’important, c’est la phrase énigmatique qu’ajoute ensuite l’Acteur 10 :

 

Peut prendre l’un pour l’autre.

 

Ce que je comprends comme signifiant que le spectacle qui s’achève est interchangeable avec le précédent cité de 1982.

Mais ce n’est pas par modestie, on s’en doute, que Fabre ne cite pas comme ultime jalon de l’histoire selon lui commencée avec Wagner son spectacle Le Pouvoir des folies théâtrales.

Non, c’est, à mon avis, parce que la date 1984 ne peut pas lui appartenir ; elle appartient beaucoup trop à George Orwell. Et puisque j’en suis arrivé là, notons que Fabre aura au moins réussi à « dépasser » les sinistres prévisions orwelliennes en matière de novlangue : il n’y a chez lui plus de langue du tout, et les chiffres prédominent. Si ce n’est pas de l’avant-garde !

 

*

 

En somme, le spectacle « Jan Fabre » en effet s’est parfaitement émancipé de toute intelligibilité : il n’existe plus que comme référence connectée à d’autres références, références en aucun cas données au spectateur (comment comprendre, par exemple, le sens de la présence à la scène 2 d’une représentation de l’Allégorie de la victoire de Le Nain, puisque celle-ci n’est finalement justifiée – et encore – que par son titre) et seulement adressé aux personnes en charge du référencement ; et, accessoirement, à ceux qui croient ces derniers aveuglément. Un sommet normal de réticulation, quoi.

 

Puisqu’un tel néant d’ensemble est difficilement niable, il ne reste plus qu’à le glorifier ; puisque le livre est illisible, le DVD irregardable, il faut donner en préambule – et, ayant commencé par la conclusion, je finirai sur ce préambule – la parole à quelque intellectuel aux ordres, ici un dénommé Luk Van den Dries, justifiant la « démarche artistique » et la hissant à coups de concepts et métaphores vaseux à quelque improbable sommet [4]:

 

Le titre ressemble à une pose solennelle sur l’autel du théâtre (certes). La grandeur passée du théâtre y est célébrée avec de nombreux froufrous, des fauteuils carmin et des dorures clinquantes (la grandeur du théâtre n’a évidemment jamais été là, mais dans les textes de Shakespeare, Corneille, Schiller, Tchekhov, Brecht et tant d’autres). […] Le théâtre du dix-neuvième siècle y est montré comme le délassement de choix de la bourgeoisie que ces hallucinations enchanteresses agréent (voilà qui revient en effet à volontairement confondre un art avec sa dégénérescence ; après quoi, bien sûr, il est moins difficile de prétendre se situer au-dessus). Les illusions présentées ne sont plus théâtrales, elles sont theater-lijk, un néologisme fabrien qui, en néerlandais, s’annonce comme un service funèbre : le cadavre du théâtre est exposé sur l’autel de la salle de spectacle (cette dernière proposition est la seule intéressante, et vraie : le sacrifice est terminé ; notons toutefois que l’autel du théâtre de la première phrase citée ici s’est symptomatiquement changé en autel de la salle de spectacle). Dans ce funérarium, nous lui disons adieu avec une ode qui à la fois chante les louanges du défunt et le bannit pour l’éternité dans son caveau (le problème, donc, c’est que c’est le contraire : Shakespeare a de beaux jours devant lui et c’est l’œuvre « Jan Fabre » dont il ne reste rien et qui finit dans le caveau).

 

 R. I. P.

 

 

 

[1] Je ne sais pas si une édition du Pouvoir des folies théâtrales existe en néerlandais ; mais je vois un symptôme de mondialisation dans le fait que le livre soit publié en français et en anglais et que l’ « auteur » fasse en somme l’impasse sur sa propre langue. En même temps cela s’entend : la langue n’a aucune importance ici.

[2] Je me suis permis ici d’écrire les dates en chiffres ; elles sont présentées dans le livre en toutes lettres et dans la langue de « création » du spectacle auquel elles se réfèrent. J’appliquerai cela aussi aux autres extraits.

[3] « Le principe de l’émancipation est en effet l’émancipation sans fin, il lui faut toujours « de nouveaux quanta d’émancipable ». Ce ne sont pas seulement la religion et la coutume, mais presque immanquablement aussi la capacité de souvenir de la poésie qui sont sacrifiés au radicalisme du progrès – à la domination de Cronos qui avale ses enfants. » Botho Strauss, à propos de Rudolf Borchardt, dans Le Soulèvement contre le monde secondaire, L’Arche.

[4] Mes commentaires sont entre parenthèses en caractères romains.

 

 

 

 

Jan Fabre Pouvoir folies.jpg

 

 

 

 

 

 

Commentaires

  • C'est vraiment très clair quand vous dites: ni l'"oeuvre" ni la personne, mais la "marque". Merci. Très intéressant. J'ai tout lu.

  • On ne peut pas être bon partout: il fait un excellent café.

  • On ne peut pas être bon partout: son café est excellent.

    (je corrige, c'est cela qu'il fallait réellement écrire)

  • Vous jubilez, Pascal. Et vous avez raison. Il doit y avoir quand même quelque chose de jubilatoire dans la production d'un tel spectacle (je ne connaissais absolument pas) que je sens dans votre compte-rendu de spectateur. Donnez à voir la jubilation intérieure qu'on éprouve en jouant sans qu'elle soit jamais confondue avec le personnage mais tout en jouant le personnage a toujours été le nec plus ultra du grand art théâtral. Le faire sans personnage réellement et même sans texte voire sans pièce, cela relève j'imagine, en effet, du fascinant. C'est peut-être pour cette raison qu'il est possible de jubiler avec le néant de la non-langue (-prélude si je comprends bien l'allusion que vous faites aux deux ans qui séparèrent 1982 de 84 - mais qu'est-ce que je foutais pendant ce temps-là, bon dieu, je ne m'en souviens plus ..) prélude, disais-je - ou plutôt disiez-vous - de la novlangue. Bon. Un café à présent ?

  • Ouh là! La dernière charge de la cavalerie légère!...
    On en apprend chez vous: un théâtre Stalker à Bruxelles, le theater-lijk... Paola branchée, vraiment? J'ignorais tout ça.
    J'adore " la version Ikea de l'art total: c'est en kit, à monter soi même et il n'y a pas de mode d'emploi". Moi qui ne suis pas très manuelle, qu'est-ce que je fais, alors?

  • @ Elisabeth : Oui, la version Ikéa, et en plus, il manque des morceaux et on ne sait pas du tout à quoi peut bien servir le meuble !

    @ Tanguy : Gringo !

    @ Sophie : Merci à vous.

    @ Solko : Un café, d'accord.

  • Tout lu! Extraordinaire, mais suis au tapis, K.O.!
    "20 minutes monstrueusement chiantes".
    Vite un café, serré!

  • Magnifique.
    Merci.
    Il faut du talent pour dévoiler définitivement le vide abyssal de l'imposture qui triomphe au sein de "l'institution ".!!
    Ch .Datnowsky.

  • Merci à vous.

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