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sollers - Page 2

  • Vide au centre

    (On ne me croira peut-être pas, je m’en contrefous d’ailleurs, mais hier soir, j’étais en train de lire et relire, pour des problèmes de théâtre, Théorie de la Constitution de Carl Schmitt. J’ai fait une promenade sur internet, et je suis tombé sur ce billet, consacré à Sollers et ses sbires, de Juan Asensio, puis sur sa controverse légère avec Elisabeth Bart. Du coup, ramassant à la va-comme-je-te-pousse tout ce bazar, je me suis délassé à écrire ça. Vers trois heures du matin, ayant relu le texte, je l’ai trouvé au moins bizarre – j’avais même l’impression de parler de moi à la troisième personne du singulier, alors que non, pas vraiment. Je ne l’ai pas mis en ligne. Je le fais maintenant. La page informatique, de plus en plus, me semble un paillasson.)

     

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  • Quantum of sollers

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    Imiter Joyce.

    Ce n’est pas une si mauvaise idée, après tout.

    Non pas l’imiter formellement, non pas l’imiter pour refaire du Joyce.

     

    1914-1921. Sept années pour écrire Ulysse.

    1922-1939. Dix-sept pour Finnegans Wake.

    Deux livres en vingt cinq ans. Mais lesquels.

     

    Imaginez qu’au bout de cinquante ans de « carrière », le quatrième roman de Philippe Sollers (par exemple, entre autres) vienne de sortir.

    Imaginez qu’en plus, il soit bon.

     

    On remettrait le Prix Goncourt tous les quinze ans ou vingt ans. On l’appellerait autrement, pour ne pas être ridicule.

     

    Evidemment, on ne fabriquerait pas des Joyce à la pelle pour autant. Mais on aurait un peu plus de bons romans et, du fait de la dissuasion, beaucoup moins de merdes nombriléennes.

     

    Au lieu de ça, on nous déverse chaque mois des tombereaux d’ineptie, et l’industrie délittéraire agence des carrières à des ahuris de troisième ordre… Pas à un oxymore près, les éditeurs, avec le pauvre cynisme de surface qui leur tient lieu d’esprit, parlent de « littérature jetable ». Alors quoi ? Il y a que les lecteurs de ces productions-là sont des éboueurs masochistes (ce sont eux qui paient pour évacuer les ordures et les stocker chez eux).

     

     

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    Rentrée littéraire 2008 sur Theatrum Mundi :

     

    1. Rentrée littéraire

    2. Rentrée littéraire (2), une tombe

    3. Rentrée littéraire (3), un peu de finesse

    4. Picouly, c’est la classe

     

     

     

     

  • Un vrai roman (Mémoires), de Philippe Sollers

    J’ai retrouvé aujourd’hui ce brouillon inachevé. A son titre près, je le publie tel quel. Son sujet n’en mérite pas davantage. (Le titre initial de ce billet était : Sollers, la compil ; mais n’ayant pas achevé de l’écrire, je préfère, plus simplement, donner le titre du bouquin.)

     

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    Peut-être, après tout, un écrivain de l’ampleur de Philippe Sollers ne pouvait-il ramener mieux, de ce demi-siècle à user ses indestructibles semelles dans les couloirs des rues Jacob et Sébastien-Bottin, qu’une apologie de lui-même et de ses changeantes lumières. Le fait est que notre admirateur de l’immense Saint-Simon, en ses mémoires, ne s’oublie pas du tout et mieux (puisqu’il serait évidemment odieux de reprocher à un mémorialiste de parler de lui) ne se remémore au fond que lui seul, avec une satisfaction méritée.

    Les changements des mœurs survenus dans la période de son activité littéraire, aussi énormes soient-ils, et que l’auteur en question en ait été sinon un acteur du moins un figurant, ne lui inspirent que quelques maigrelettes phrases génériques, fleurant cliché, d’une platitude effarante ; de sorte que cela qui eût fait les délices horrifiques et détaillées d’un Balzac, d’un Saint-Simon ou d’un Chateaubriand – pour, avec l’auteur, ne point trop ici discriminer mémorialistes et romanciers –, sert seulement chez Sollers élevant à sa gloriole une statuette éphémère, pas même de toile de fond, mais plutôt de papier peint pisseux, sur lequel se détache l’Exception, c’est-à-dire : lui-même.

    Car Sollers est l’Exception ; et tel processionne-t-il, et tel théorise-t-il. La preuve en est d’ailleurs qu’il ne cesse de le dire, et de le faire dire. Ce qui est très réussi. Il est exceptionnel en cela que, comme tout le monde à présent, il le dit lui-même de lui-même ; et mieux, notre tâcheron  exceptionne formidablement, faisant à sa propre exception exception, au moins en cela qu’il le dit et fait dire beaucoup plus que les autres commerciaux concurrents, pourtant désinhibés et revenus de tout eux aussi, ne l’osent ou, plus simplement peut-être, ne le peuvent.

     

    Le style de Sollers est plus alerte et fluide que jamais.

    Sollers, on l’apprend, n’est pas un pseudonyme : non, c’est un « pseudo ».

    Lisez Un vrai roman (Mémoires), mais seulement si vous êtes constipé.

    Le style de Sollers est très très laxatif.

     

     

     

    Nota : J'emprunte à Pierre Jourde, pour la photographie, l'idée de comparer Sollers à Catulle Mendès.

      

  • Sollers Imperator et sa bande d'éculés

    Yannick Haenul, qui est une sorte de Harry Potter pour de vrai, a reçu le Prix Décembre 2007 pour son roman idiot, Cercle.

    Cercle n’est pas un roman raté. Un roman raté, somme toute, est un roman qui aurait pu être réussi. Je ne sais trop si le cercle en question est vicieux, mais son auteur au moins se mord la queue ; et tel est bien son seul talent.

    Je ne ferai pas aux zurés de ce prix prestizyeux l'insulte de penser qu'ils ont vraiment trouvé la moindre intelligence dans le navet stérile de notre prosateur ridicule. Ils sont loin en-deçà de toute appréciation qui ne soit pas d'abord réticulée. Nos golden boys s'occupent de cotations en bourse, c'est tout. Je ne sache d'ailleurs pas qu'ils aient jamais prétendu à autre chose. 

    On ne peut tout de même pas reprocher à Philippe Sollers, éditeur et défenseur de Yannick Haenel, de manquer de cohérence au prétexte qu’il serait juré au Prix Décembre. D’autant que ce Professeur ès lui-même trône là entouré de ses vassaux, le bouffon Beigbeder, le crétinissime cryptocommuniste Viviant et je ne sais trop quels Garcin-Noguez de derrière les gogos… Ce serait de mauvais aloi, dans notre Peredelkino-sur-Seine.

    Peredelkino qui, du coup, tire violemment sur le Poudlard.

    Dans cet univers de sorcellerie minable, il est tout simplement étonnant que Yannick Haenul ne soit pas lui aussi juré du Prix Poudlard, pardon, Décembre.

    Je trouve, même, que ce prix devrait être rebaptisé Prix Sollers.

    Le Prix serait décerné chaque année au meilleur livre de Philippe Sollers.

    Et comme évidemment il n’y a plus de meilleur livre de Philippe Sollers, on pourrait, par extension, le décerner à un quelconque de ses poulains qu’il entraîne dans ses écuries de la rue Sébastien-Bottin. N’importe lequel.

    Yannick Haenul, par exemple.

    Potter Noster.

  • Ligne de risque

     

    De mauvaises langues rapportent que le projet de revue des funèbres Yannick Haenul et François Meyronnis s’était initialement intitulé : Anorexie mentale et qu’il avait fallu, pour dissuader nos larrons, rien moins que la vertigineuse puissance de persuasion d’un nommé Philippe S., l’écrivain le plus réticulé de France, lequel officie ordinairement sous la double casquette de chef de rayon aux éditions Point G (à Paris) et de Tête de Gondole (à Venise).

    Anorexie mentale ! Mais ça manque de poésisme ! Relisez Heidegger ! C’est trop con, trop temporain, trop contemporain, Anorexie mentale ! Non sans raison ! Et ça n’est pas assez daté ! Il faut un truc daté ! Vous savez à quel point j’aime les dates !

    – Moi, je préfère les figues…

    – Ta gueule, Yannick. Et écoute bien Papa.

    – Laissez, François, laissez… Bienheureux les pauvres d’esprit, les collections Point G sont à eux ! Relisez Jésus ! La poésie, c’est dans la vie ! Relisez Debord ! Donc, poétisons à la Rimbaud tout en plagiant Lautréamont ! L’anorexie ! Moi qui ai des problèmes de poids parce que je suis l’Ernest Hemingway des jardins du Luxembourg ! Relisez Sollers ! Garder la ligne, c’est prendre un risque ! Je garde ma ligne, je suis plein de courbes, je sinue et j’insinue, je suis un stratège chinois déguisé, tout est prévu, je sais tout, les risques sont calculés, leurs marges aussi, soyez marginaux c’est un ordre, émargez au système ! Là-dessus, bien sûr, les femmes délugent, l’Arche de Noé est un bordel, il faut mêler tout ça, relisez Breton ! Donc, voilà, et je crois cette fois que la démonstration est claire, ce sera : Ligne de risque !

    – Je n’ai rien compris, chef.

    – C’est parce qu’il y a un jeu de mots, Yannick.

    – Ah ? Pourtant personne ne rigole.

    – C’est pourtant simple, petit. Mais personne, bien sûr, ne veut comprendre. C’est là qu’est le complot, la grande surdité universelle. Je dis donc, moi : l’anorexie, la ligne, le risque. Et l’esprit ! Ah, l’esprit ! Soyez mentaux, relisez Hegel ! Bon. C’est pas tout ça : on reprend une omelette, les enfants ?

    – Il y a encore un jeu de mots, là ?

    – Ta gueule, Yannick.

    – Relisez l’Idiot ! Bon. Trois omelettes ! Sur ma note ! Avec des frites, oui ! Et de la mayonnaise, hein, plein ! C’est la guerre du goût ! C’est bon, les omelettes !... Dites donc, François, vous ne pouvez pas le calmer ! Qu’est-ce qu’il a, Yannick, à s’exciter comme ça ?

    – Rien, c’est normal. Il farfouille dans l’intégrale des Œuvres Trouées d’Alina Rayée pour voir si elle n’a pas un passage sur les omelettes !   

    – Fine équipe ! Ah, fine équipe !

     

     

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