Le dix-septième siècle français, classique et baroque, s’éloigne lentement de nous. Molière et La Fontaine nous sont un peu plus proches, pour de mauvaises raisons peut-être, que Racine, ou pire : Corneille, ou pire encore : Bossuet. Attardons-nous quelques secondes sur ce dernier.
Sa langue, plus accessible en apparence que l’alexandrin, est tout de même trop haute, sa parole trop irréductiblement chrétienne ; nous ne lisons déjà plus Bossuet. Si par extraordinaire vous ne me croyiez pas vraiment, ou trouviez que j’exagère, cherchez donc une édition récente des Œuvres Complètes du plus grand prosateur français : c’est bien simple, il n’y en a pas.
Mais le dix-septième siècle français n’est pourtant pas sorti comme ça, par magie, tout armé, de la cuisse d’un Jupiter quelconque. Et le fait est que si nous ne lisons pas Bossuet, nous ne lisons pas davantage les excellents auteurs que Bossuet avait lus.
Rendez vous donc dans la cathédrale Saint-Etienne de Maux, sur la tombe de Jacques-Bénigne Bossuet, vous y pourrez lire, gravée dans le marbre – stricto sensu –, une bibliographie succincte.
Tel fut, apparemment, le vœu du défunt.
A gauche :
EXPOSITION Athanasius
Greg. Nazian
Au centre :
BIBLIA SACRA Sanctum J.C. Evangilium
A droite :
VARIATIONS Augustinus
Hieronymus
De part et d’autre de l’Evangile, en somme : Saint Athanase d’Alexandrie et saint Grégoire de Nazianze ; saint Augustin et saint Jérôme.
L’Orient et l’Occident.
– Merde, des saints…
Conclut, peut-être, tel lecteur atterré.
Notons toutefois que les œuvres de ses saints-là, pour la plupart, sont éditées ; on les peut trouver dans la collection « Sources chrétiennes » des éditions du Cerf, aux Belles Lettres (pour les poèmes de saint Grégoire de Nazianze), en livre de poche ou en Pléiade pour saint Augustin…
Trouvée sur Wikimédia, la photographie est signée Vassil. Cliquez dessus pour l'agrandir.