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  • Cadeau de Noël

    [Attention : le texte qui suit ne contient aucune ironie et ne fait preuve d’aucun second degré ; il est aussi sincère, honnête et droit qu’il a été possible de le faire.]

     

     

     

     

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    D’un côté, Stéphane Guillon écrit plutôt mal ; mais de l’autre, pour compenser, il ne pense rien du tout ; comme vous voyez, l’ensemble est assez harmonieux. Son bouquin, qui semble fait tout exprès pour flatter publiquement les gens que vous méprisez en secret, est donc une espèce de cadeau de Noël idéal, c’est-à-dire neutre (subversif), impersonnel (original), et d’une vulgarité à bonne réputation (service public de la radio et Canal+) ; au même titre, et pour à peu près les mêmes raisons, que les Prix Goncourt et Médicis 2009. On sait maintenant à quoi servent les maisons d'édition.

     

     

    Mais j’imagine que vous non plus n’avez pas davantage de temps à perdre, et m’arrête là.

     

     

     

     

     

     

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  • Ethique

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    « Quand on tire, on raconte pas sa vie », dit un personnage d’un célèbre western. Eh bien, quand on écrit, c’est pareil. Et même, on n’est pas obligé de raconter ses lectures, fût-on français. (Je sais, il y a le roman, ah, le roman…) Philippe Sollers, qui est un monstre de fatuité, a dit quelque part, sans doute en pensant à lui-même (quoi d’autre ?), je cite de mémoire : s’il y a quelque part un poète, il s’abstiendra d’écrire de la poésie. Pourquoi pas, en effet ? A ce compte-là, s’il y a quelque part un écrivain, il s’abstiendra de publier des livres… C’est d’ailleurs ce que je me suis dit cet après-midi, en flânant chez des marchands patentés de livres qui débitaient des beigbeders et autres mangas à la chaîne, joyeux Noël avec des femmes puissantes ! Mais je ne vais pas vous raconter ma vie, même si ce blog n’est pas autre chose qu’une poubelle…

     

    En rangeant mon portefeuille, j’ai jeté des tas de tickets de carte bleue. Au dos de l’un d’eux, ces phrases, que je ne me souviens pas avoir écrites. (J’imagine que ça parle sinon des dialogues du moins de mon rapport à eux ; mais c’est reconstruit après coup, incertain, pure hypothèse…)

     

    1. Ne pas mentir. 2. Ne pas chercher à dire la vérité. 3. Etre précis. 4. Remercier.

     

    Remercier est souligné deux fois. Je ne sais plus non plus pourquoi. Je trouve néanmoins que ce billet mérite vachement bien son titre.

     

     

     

     

  • Code

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    « Voilà », dit Dalroy, après que le dernier olivier eut été bruyamment englouti par la mer, « maintenant je vais m’en aller. J’ai fait connaissance aujourd’hui avec quelque chose de pire que la mort : et ça s’appelle la paix. »

    Gilbert Keith Chesterton, L’Auberge volante

     

     

    Passe difficile, stimulante.

    Concentration.

     

    Naviguer entre les censures. La sienne propre, barrant l’intime, aux deux sens. L’autre, politique, réputée sociale, à l’individu pourtant intégrée, gouvernant tous régimes – n’autorisant, non sans raison, que le service, quitte à dire le contraire.

    Liberté ? Longueur de longe ; cave canem.

     

    (Il avait une fois, affirmant qu’Homère était le nom du chien d’Ulysse, sidéré quelques gens, ignares et non.)

     

    Ainsi se trouvait-il situé.

    Latitude intime, longitude politique.

    Moyens, aussi, malgré eux-mêmes peut-être – mais qui sait ? –, de garder le cap, et de le garder tu.

     

    Certaines phrases n’ont pas à paraître…

    Et surtout pas ici.

     

    Par une matinée ensoleillée, il comprit qu’il lui faudrait désormais mentir aussi sur ses lectures – les protégeant ainsi.

    Heure de joie.

     

    (Ithaque mobile.)

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  • Enfin Jan Fabre vint

    (Article initialement publié sur Ring : ICI)
    Voir aussi : Défendre Jan Fabre.
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    Enfin Jan Fabre vint.

    Et il ne vint apparemment pas pour rien.

    Il vint pour achever des beautés qui certes s’étiolaient ; pour les achever non parce qu’elles s’étiolaient, mais parce qu’elles étaient des beautés. Il vint pour défaire la critique et néantiser l’intelligence ; et lorsqu’il arriva elles étaient déjà tellement défaites et néantisées qu’elles lui firent allégeance de toute la bassesse dont elles étaient capables, et elles étaient capables. Il vint pour être lui-même un cadavre – un contemporain. Croyant vaincre, c’est en cadavre qu’il vint. Il s’auto-proclama, mais n’étant rien, il ne proclama rien.

    Et en définitive, il ne vint pas, ne vainquit rien ; mieux, ne fut pas.

    Son néant l’avait dès le départ vaincu tout à fait. C’est en tout cas la seule chose réjouissante qu’on puisse trouver chez Jan Fabre. Que maintenant des fonctionnaires ou assimilés tels, des journalistes de diverses polices, d’autres intrigants et concussionnaires encore, sans oublier la légion des suceurs de néant prétendument artistes lui laissent accroire le contraire est tout bonnement à se tordre de rire.

    C’est bien cela qui tend vers la perfection.

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