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Theatrum Mundi - Page 103

  • Hamlet ou Hécube, de Carl Schmitt (3)

    Une tragédie attique est un morceau de la légende héroïque, formant un tout, poétiquement élaboré dans le style sublime pour être représenté par un chœur de citoyens attiques de deux ou trois acteurs, et destiné à être présenté comme une partie du culte de Dionysos.

    Ulrich von Willamowitz-Moellendorff, Euripides Herakles, 1889 – cité ici par Carl Schmitt

     

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  • Pendant ce temps, les ânes gueulent en massacrant des harpes

    Qui sages est nel deit celer,

    mais pur ceo deit son sen monstrer

    que, quant sera del siecle alez,

    en seit puis toz jours remembrez.

    Si danz Homers et danz Platons

    et Virgiles et Citherons

    lor sapence celasant,

    ja ne fut d’els parlé avant.

    Por ce ne voil mon sen taisir,

    ma sapience retenir,

    ainz me delite a conter

    chose digne de remembrer.

    Tous se taisent cil del mestier

    si ne sont clerc ou chivalier :

    ensement poent escouter

    come li asnes a harper.

     

    Celui qui est sage ne doit pas le cacher,

    mais doit au contraire montrer son savoir

    pour que, quand il aura quitté ce monde,

    on se souvienne toujours de lui.

    Si maître Homère et maître Platon,

    et Virgile et Cicéron

    avaient caché leur sagesse,

    jamais depuis lors on n’aurait parlé d’eux.

    Qu’ils se taisent tous, ceux de ma profession,

    s’ils ne sont clercs ou chevaliers :

    ils sont tout aussi capables de m’écouter

    qu’un âne de jouer de la harpe.

     

    Anonyme, Le Roman de Thèbes, vers 1 à 16, milieu du XII° siècle.

    Traduction de Francine Mora-Lebrun

     

    Roman de Thèbes.jpg

     

    Quatrième de couverture :

    « Libre adaptation de La Thébaïde de Stace – épopée latine qui raconte le conflit fratricide des deux fils d’Œdipe – composé vers le milieu du XII° siècle, Le Roman de Thèbes est le tout premier roman rédigé en français. Il a sans doute vu le jour à la cour brillante de Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine, qui était alors le centre cultivé le plus attractif de tout l’Occident. Le clerc cultivé qui en est l’auteur, en pratiquant un anachronisme concerté, nourri notamment par des souvenirs de la Première Croisade, s’efforce de faire revivre l’Antiquité dans les consciences médiévales. Encore tributaire à certains égards des chansons de geste, et surtout de La Chanson de Roland à laquelle il se réfère plusieurs fois, il procède aussi à leur remise en question en élaborant les principes d’une nouvelle écriture narrative, la « mise en roman ». »

     

  • Hamlet ou Hécube, de Carl Schmitt (2)

    A peine avons-nous reconnu dans la culpabilité de la reine et la figure du vengeur deux irruptions de l’époque contemporaine dans le drame que nous voici confrontés à la dernière question : est-il permis d’intégrer une argumentation historique à l’étude d’une œuvre d’art ? Où la tragédie va-t-elle chercher l’action tragique dont elle vit ? Quel est en ce sens, d’un point de vue général, la source du tragique ?

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