
Transi de René de Chalon, par Ligier Richier (église Saint-Etienne de Bar-le-Duc)
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Transi de René de Chalon, par Ligier Richier (église Saint-Etienne de Bar-le-Duc)

– Vous vous rendez compte que vous écrivez pour des gens qui n’existent pas ?
– Oui.
– C’est ce que je craignais.
– Ecrivez un roman, plutôt. Vous en lisez ?
– Trois ou quatre par ans.
– Et l’envie ne vous vient pas d’en faire ?
– Je n’ai aucune envie de rallumer ma télé. Et déguiser ma vie me désolerait.
– Forcez-vous, non ?
– C’est une tentation, savez-vous, à laquelle je m’efforce de ne pas céder.
– Vous n’aimez pas les romans ?
– Si. Pour ce qu’ils sont.
– Ah ? Et que sont-ils ?
– La forme la plus haute du journalisme, la forme la plus basse de la littérature.
– Que voulez-vous dire ?
– Ça ne se tait pas assez. Et…
– Et ?
– Se taire ne suffit sans doute pas.
–… Ne suffit pas à quoi, exactement ?

Il trouvait paisible cet état de n’espérer plus rien, espérait son maintien, comprenait sa dissolution, réprimait un rire.