Magritte, La lunette d'approche, 1963
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Magritte, La lunette d'approche, 1963
L’ambiguïté ne peut naître que de phrases, de situations explicites.
Formation :
– Ne mens que lorsque c’est inutile.
– Expliquez-moi.
– Non.
Il a mis très longtemps à comprendre.
Et d’abord il a compris des choses fausses.
Et ce qu’il a aujourd’hui compris ne l’est sans doute pas moins.
Il a maintenant un éventail de réponses.
Un ami :
– Tu sais ce que c’est, ton problème ?
– Non. Mais je sens que tu vas m’éclairer.
– C’est que tu es beaucoup trop intelligent.
– Ça, ce serait plutôt ton problème avec moi, non ?
– Connard.
Il n’aime pas le pouvoir ; et son intelligence doit demeurer inemployée.
Personne ne triche autant que celui qui croit pouvoir, de ce qu’il pense de lui et de ce qu’on dit de lui, se connaître ; et devient ainsi à lui-même son phantasme, finissant même par imaginer ce qu’on eût dit, en son absence, de lui. Combien de romans ?
En son absence, donc :
– C’est un garçon auquel il n’est pas difficile de comprendre l’adversaire.
Le nombre de nos motivations est extrêmement limité.
– Demandez-lui d’écrire des rapports, alors.
– Nous l’avons fait. Ils sont très simples. Mais nous les lisons mal.
– Et dans l’action ?
– Ou il désarme l’adversaire comme on retire à un enfant son jouet ; ou il prend toute la charge pleine gueule.
– Et dans le second cas ?
– Eh bien, il s’en fout.
– Il s’en fout vraiment, ou bien est-ce affecté ?
– Je ne sais pas.
– De toute façon, ça revient au même.
– Oui.
– Bloquez-le dans des tâches subalternes. Humiliez-le doucement.
Ceci est un autoportrait triché.
Par exemple, il ne contient pas de dialogue avec des femmes.
J’ai déjà donné.