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Emouvez-moi, bande de...

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Voilà le moment où sa femme, sa mère, son petit garçon et une autre dame encore viennent supplier l’inflexible Coriolan d’épargner sa Rome natale dont il veut se venger en la détruisant tout à fait (pour plus d’informations, lisez le bouquin), et voilà le moment véritable de la chute de Coriolan, car cette délégation porteuse d’une paix équitable fera bientôt sa perte, énoncée par lui-même en direct :

 

Not of a woman’s tenderness to be

Requires nor child nor woman’s to see.

I have sat too long.

 

Traduction de Jean-Michel Déprats et Gisèle Venet (Pléiade, Tragédies II) :

 

Qui ne veut s’attendrir comme une femme

Ne doit voir visage de femme ni d’enfant.

Je suis resté assis trop longtemps.

(Acte V, scène III)

 

Ah, l’émotion est tout de même une foutue saloperie.

Progrès oblige, nous en sommes même venus à nous émouvoir devant des machines.

(Peut-être, d’une certaine manière – regardez la démographie –, que c’est dépassé en vrai les femmes et les enfants, les premières seraient-elles « libérées » et les seconds « sacrés »…)

Lesquelles machines, nous émouvant comme de juste à grands coups humanisto-humanitaires de femmes, d’enfants et aussi de héros qui se battent à notre place, ne servent à rien d’autre qu’à nous maintenir assis, tous – hommes, femmes, enfants.

Non sans succès, d’ailleurs.

 

(Aux lecteurs qui ne comprendraient pas bien le sens de ce billet, ou qui ne goûteraient point ma mauvaise foi bon enfant – et toute menace physique sur cette page virtuelle étant évidemment plaisantatoire (why not ?) : le premier qui me parle de misogynie prend mon pied au cul, et la première ma main… Y a qu’à demander !)

 

 

 

Commentaires

  • "(pour plus d’informations, lisez le bouquin)"

    Ah ah, maintenant je peux dire que ce genre de parenthèses me font bien rire Pascal. Avant je n'osais pour une raison que vous devinez.

    J'espère vous envoyer un mail bientôt, mais ce sera visiblement en fin de semaine ou en début de semaine prochaine. Et d'un cyber café miteux. Mais je crois que ce genre de répulsif à l'illusion romantique n'est pas pour vous faire peur.

    A bientôt.

  • Excellent, votre développement sur la guerre civile, chez Stalker.
    Me rappelle la manière dont certaines mères se protègent des bus, bagnoles et autres, derrière les tanks à l'intérieur desquels sont placés leurs enfants.

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