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évangile

  • Acte III...

    Remis le nez (les yeux et la main, en fait) dans mon manuscrit en cours.

    Impression, en fin de troisième acte, que la pièce est finie. Du moins qu’elle est montée. Et qu’il va maintenant falloir la démonter – ce qui, d’un coup, me paraît beaucoup plus difficile. Comme une opération complexe et minutieuse d’horlogerie, dont dépendrait l’utilisation future de l’objet. Je me sens des moufles. Evidemment.

    Tout se noue, paraît-il, au quatrième acte (quelqu’un m’a gentiment rappelé ça il y a peu de temps). Parce que c’est en fait le premier. Le grand démontage commence. Tout ce qui a été amené là, l’a été pour être démonté (c’est peut-être ça qui est le plus drôle, d’ailleurs).

     

    J’ai été tellement lent à écrire, et tellement lourd et pénible, que je me dis que je devrais foncer maintenant, démolir tout à grande vitesse, comme un type qui, étant parvenu au sommet, jouerait à se casser la gueule dans la descente.

    (C’est idiot. Le début de la phrase me concerne et sa fin la pièce – enfin, j’espère.)

     

    Quoi que cela n’ait rien à voir, cette histoire de troisième acte me rappelle Tartuffe.

     

    Tartuffe est une pièce qui finit à l’acte III, le personnage éponyme victorieux. C’est cela que certains, sans doute, ont pu voir, un seul soir, en 1664. Scandale. Les deux derniers actes, ajoutés ensuite pour défaire ce Tartuffe devenu Panulphe, n’y changeront rien : la pièce, en 1667, ne peut encore jouer qu’un soir (l’interdiction de police, assez bellement, dit que « ce n’est pas au théâtre de prêcher l’Evangile » ; l’archevêque de Paris, quant à lui, menace d’excommunication…). Ce n’est pas tant le sort final de Tartuffe, mais que simplement soit révélée son existence dans le miroir du théâtre, qui fait scandale (au demeurant et quant au monde, il est sans doute plus réaliste que Tartuffe soit vainqueur). La pièce est autorisée en 1669, les temps ont changé.

    Tartuffe était peut-être cette étrangeté-là : un secret mondain.

     

    Cela ouvre des perspectives (pour une autre fois et pour une autre pièce, qui sait ?).

     

     

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