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passion

  • Illusion

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    … et puis il y a eu ce moment, à ma grande surprise, où tout cela n’a plus eu la moindre importance. La paix vient brutalement. Ce qui m’avait tenu presque vingt ans, vingt ans de colère, d’effondrement et d’espérance, ne pesait tout à coup plus rien ou un sourire. Une passion s’évanouissait et pour une fois, une autre ne l’avait pas déjà relayée. C’est une manière étrange de commencer, j’en ai bien conscience, mais en réalité je finis.

     

    Evidemment, ça n’a pas duré, cette espèce d’éclair de ciel bleu dans un ciel de tourments, pour prendre une image idiote.

     

    Ou bien…

     

     

     

     

     

     

  • 56. Vieux homme

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il dit : – A un moment, c’est douloureux parce que vous n’avez plus rien à lui dire, ni elle à vous, et que ça vous pèse, avec la sensation du gâchis alors que c’est seulement que la passion, cette chose ridicule, peut-être inévitable, mais qui m’a l’air forcée quand même aujourd’hui, on ne s’en souvient plus assez pour s’y faire encore croire et tout le semblant qui suit ; et puis, eh bien, un moment après, quand cette bascule-là elle a passé vraiment, je veux dire si vous êtes capable de renoncer même à la frustration, vous commencez à trouver que c’est reposant, d’être là, et qu’elle soit là, avec ce silence entre vous de ceux qui n’ont rien à se prouver – en tout cas à l’autre. Oh, ça n’empêche pas de s’engueuler, heureusement. Pour savoir qui descend les poubelles, ou autre chose, par exemple. On reste des humains quand même. A un moment, on se disputait même à savoir qui resterait en dernier. Et puis voilà, hein.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Avis de décès

    – En somme, me dit une amie traductrice, vous ne trouvez plus guère de raison d’écrire en français…

    – Sinon que j’aime le français.

    – Certes. Mais ce n’est pas une raison, ça : c’est une passion.

     

    Très juste.

    J’ai moins de raison que je n’aimerais.

     

    D’ailleurs, même si enfant je n’ai pu les étudier, j’ai toujours eu un goût prononcé pour les langues mortes. C’est donc une grande chance que de vivre ici ces temps d’effondrement et de désespoir : la possibilité m’est offerte d’écrire chaque jour dans ma langue maternelle morte – ora pro nobis…

     

    – Et maintenant que vous avez fini Tout faut, vous avez d’autres projets ?

    – Oui, mais je ne suis pas en capacité encore de les avouer…

     

    Elle comprend. Silence.