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théâtre - Page 55

  • Tout faut : Sommaire

    Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé serait purement paranoïaque.

    Ouverture

    I – Les Provinces de l’Ennui, panorama, 2005

    II – Deus ex machina, essai, 2006

    III – Pour une Culutre citoyenne! farce, 2005

    IV – Spéculations, perspectives, cauchemar, comédie, 2006

    V – Sépulture sans sépulture, oratorio, 2007

    VI – Absolute Wonderland, morceaux, 2006

    VII – CDC, dialogues, 2006

    VIII – Territoires de la merde, farce, 2006

    IX – CQFD, notes sur la commande d’un texte et son refus par ses commanditaires mêmes, 2006

    X – Ce que j’ai fait quand j’ai compris que j’étais un morceau de machine ne sauvera pas le monde, fin, 2006

  • Fable, par La Porte et Chamfort

    Je donne ici l’article Fable du Dictionnaire dramatique de La Porte et Chamfort, datant de 1776, sans toucher bien sûr à la graphie ou à la ponctuation originales ; et précise qu’on peut accéder en ligne à l’intégralité de ce dictionnaire. Le portrait ci-dessous est celui de Sébastien-Roch-Nicolas Chamfort.

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    C'est, dans la Poëtique d'Aristote, une des six parties de la Tragédie. Il la définit, la composition des choses. Il divise les Fables, en Fables simples & en Fables implexes. Il appelle simples les actions qui étant continues & unies, finissent sans reconnoissance & sans révolution. Il appelle implexes, celles qui ont la révolution ou la reconnoissance, ou mieux encore toutes les deux.

    Dans la Fable simple, il n'y a point de révolution décisive. Les choses y suivent un même cours, comme dans Atrée. Celui qui méditoit de se venger, se venge. Celui qui dès le commencement étoit dans le malheur, y succombe, & tout est fini. L'inconvénient de ces sortes de Fables, c'est qu'elles ne portent pas assez loin la terreur & la pitié.

    La Fable implexe, dit M. Marmontel, est à révolution simple, ou à révolution composée. Dans le premier cas, s'il n'y a qu'un Personnage principal, il est vertueux, ou méchant, ou mixte ; & il passe d'un état heureux à un état malheureux ou au contraire. S'il y a deux Personnages principaux, l'un & l'autre passent de la bonne à la mauvaise fortune, ou de la mauvaise à la bonne ; ou la fortune de l'un persiste, tandis que celle de l'autre change ; & ces combinaisons se multiplient par la qualité des Personnages, dont chacun peut être méchant ou bon, ou mêlé de vices & de vertus.

    La Fable à révolution composée, ou double, doit avoir deux Personnages principaux, bons, ou mauvais, ou mixtes, & la même révolution doit les faire changer de fortune en sens contraire.

    Dans la Fable unie & simple, si l'on représente le malheur du méchant, ce malheur n'inspire ni pitié ni terreur ; nous le regardons comme la juste punition de son crime. Si c'est l'homme de bien qu'on nous retrace dans le malheur & la disgrace, son malheur à la vérité nous afflige & nous épouvante ; mais comme ce malheur ne change par aucune révolution, il nous attriste, nous décourage, & finit par nous révolter. Il ne reste donc à la Fable simple, que le malheur d'un personnage mixte, c'est-à-dire qui ne soit ni tout-à-fait bon, ni tout-à-fait méchant.

    Dans les Fables à double révolution, il faut éviter de faire entrer deux principaux Personnages de même qualité ; car si de ces deux hommes également bons ou mauvais, ou mêlés de vices et de vertus, l'un devient heureux & l'autre malheureux, l'impression de deux événemens opposés se contrarie & se détruit. On ne sait plus si l'on doit s'affliger ou se réjouir, ni ce qu'on doit craindre ou espérer. Il faut éviter aussi d'y faire périr l'homme de bien, & prospérer le méchant. Mais il faut observer la régle contraire, c'est-à-dire, que le méchant tombe dans l'infortune ; & que le Juste, le Vertueux, pour qui on s'intéresse, passe du malheur à la prospérité. C'est ainsi que la vertueuse Iphigénie, qu'on tremble de voir immolée selon l'Oracle de Calchas, se trouve sauvée ; & Eriphile sa Rivale, injuste & méchante, se trouve, par la même révolution, être la malheureuse victime désignée par l'Oracle ; & elle s'immole elle-même de rage & de dépit.

    La Fable tragique, selon Aristote, peut se combiner de quatre manieres différentes : la premiere, lorsque le crime s'achéve ; la seconde, lorsqu'il ne s'achéve pas ; la troisieme, quand il est commis sans connoissance, & comme involontairement ; la quatrieme enfin, quand il est commis de propos délibéré. Dans toutes ces combinaisons, le Poëte habile peut trouver de l'intéressant & du pathétique. Dans OEdipe, le crime est commis avant d'être connu, & la connoissance qu'en ont ensuite ceux qui l'ont commis, cause la plus grande terreur dans le Dénouement. Dans Mérope, & dans Iphigénie en Tauride, le crime est reconnu avant d'être commis, Mérope reconnoît son fils Egiste sur le point de l'immoler : Iphigénie reconnoît de même Oreste, son frère, au moment où elle va le sacrifier. Cette reconnoissance empêche le crime de se consommer. Mais le Spectateur n'en a pas moins frémi sur le sort d'Egiste & d'Oreste ; & le but de la Tragédie est également rempli dans ces Fables.

    Le grand Corneille a inventé une autre combinaison pour la Fable tragique, ou, si l'on veut, un autre genre de Fable ; c'est celle où le crime, entrepris avec connoissance de cause, ne s'achève pas. La fin de ces sortes de Fables n'a rien de touchant ; mais elles ne laissent pas de donner lieu, dans le cours du Spectacle, au plus grand pathétique & aux plus fortes émotions de l'ame, par les combats que doit éprouver celui qui a médité le crime. Il faut observer dans cette sorte de Fable, que celui qui a entrepris la [sic] crime, ne l'abandonne pas par un simple changement de volonté, mais qu'il en soit empêché par une cause étrangère.

    La Fable de la Comédie consiste dans l'Exposition d'une action prise de la vie ordinaire, dans le choix des caractères, dans l'intrigue, les incidens, &c; au moyen desquels on parvient à faire sortir le ridicule d'un vice quelconque, si le sujet est vraiment Comique ; ou à développer divers sentimens du coeur, si le sujet n'est pas véritablement comique.

    La Fable, soit Tragique, soit Comique, est ce qu'on appelle ordinairement le Roman de la Piéce.

  • Critiques

    – Mais, me dit en substance un lecteur, vous parlez de théâtre et ne critiquez pas de spectacles…

    – Il vaut peut-être mieux. J’en vois tout de même un certain nombre, hélas.

    – Vous avez peur de vous faire des ennemis ?

    – Non. Je n’ai pas le temps, simplement. Mais si jamais je vois un spectacle intéressant, j’en parlerai, promis.

     

    No private joke. Pour comprendre ce que j'appelle Culutre.

  • Technokrisis II : Parricides haut-débit

    Le théâtre est écrit ; le théâtre est en langues.

    Il utilise donc, pour parler idiot, le même medium que l’histoire, la philosophie, la politique, le droit et la loi, toutes choses aujourd’hui méprisées, et par ceux-là d’abord, bien souvent, qui en ont charge. Le théâtre n’échappe pas à cet effondrement.

    Avant d’être ruiné par les catéchistes analphabètes du multimédia spectaculaire, il est ruiné par ses prétendus défenseurs mêmes, au premier chef les auteurs dramatiques ; au point que pour éradiquer ou défendre cet art ancien et vénérable, il ne semble plus à personne nécessaire d’arguer d’une autre logique que celle, misérable, de son bon droit

    *

    La machine médiatique est une machine à hacher les discours ; elle ne  demande in fine que l’efficace du slogan et les hommes politiques la lui servent d’abondance. De l’ancienne raison explosée demeurent seulement d’épars fragments utilitaires. Du journalisme. Parce qu’ils ne pensent pas plus loin que leurs quotidiens et magazines préférés, les auteurs dramatiques appartiennent à cette même porcherie et dialoguent du journalisme idéologique au kilo ou, en guise de traduction dramatique, de la bouillie poético-diarrhéique.

    (Je ne parle pas ici des metteurs en scène ; ce sont désormais des journalistes comme les autres, tenus par l’économie de commercialement formater leur idéologie d’avant-ringarde.)

    *

    Le pouvoir culturel, lui aussi au seul spectacle réduit, conscient que cette nauséeuse surenchère de bonnes intentions peut lasser, mais convaincu que son fond est le bon, demande instamment au théâtre de passer à l’acte et d’employer enfin pour elles-mêmes ces merveilleuses technologies prétendument nouvelles.

    La machine est en marche, et sur le mode de la plus infâme mimétique.

    *

    En affirmant comme une évidence admise que ces technologies sont langages, et non pas possiblement des outils au service du langage, ce pouvoir aberrant vise seulement à mettre sur un absurde pied d’égalité tous ces prétendus langages. Il s’agit rien moins que d’oblitérer le fait que le langage, la parole, est ce qui fonde et institue l’humain ; il s’agit rien moins que de parachever la destruction du langage humain constitué et partant, d’en finir enfin avec la logique, la raison, la représentation du monde, le sens, le Verbe.

    *

    S’il est tellement question de langages, c’est au fond pour qu’il ne soit plus question de langue.

    *

    La plus infâme mimétique consiste donc à interdire au théâtre de faire avec ses outils mimétiques propres la critique du monde tel qu’il s’effondre ; et à lui imposer, en lieu et place critique, un effondrement parallèle. Ce qui est ici interdit, c’est tout bonnement l’écart mimétique, la dimension réflexive, la possibilité spéculaire. Ce qui est ici interdit, c’est la parole.

    La survie du théâtre à l’ère de la machine supposerait en somme qu’il abandonne volontairement tout ce qui, précisément, fait du théâtre qu’il est du théâtre ; non seulement la parole mais la transmission de la parole ; et le rapport au conflit qui directement en provient.

    *

    Supposant un nivellement total des singularités, l’uniformisation corporatiste des auteurs dramatiques, cette imbécillité providentiellement surgie au moment d’en finir avec l’art théâtral, finit elle-même par plaider en faveur du zoo technologique industriel. Pourquoi continuer de parler pour ne rien dire en fatiguant tout le monde ? Pourquoi ce long suicide pathétique ? Quand il serait si simple de « créer » de jolies images magiques parsemées de slogans poétiques et citoyens ? Quand il serait si simple de faire de la publicité en luttant contre ? Puisque la seule bonne publicité est en définitive celle qu’un « créateur » se fait à soi-même.

    *

    Et voilà pourquoi votre spectacle est muet.

    De toute façon.

     
  • Ouverture : 3. Placet beau

     

    Dans tout ce qui suit ce texte, à l’inverse, les personnages sont plus intelligents que leurs modèles. Ainsi leur bêtise paraît mieux.

    L’ÔTEUR. – Ce placet beau, très beau, est vidament dédiécassé au Citoyen Suprême, lequel bien sûr ek-siste ainsi que tout le monde le suce. Faut-il le dire que le Citoyen Suprême c’est je-tu-vous dès lors qu’il n’y en a plus rien du tout de l’individuel dedans, c’est n’importe lequel des qui qui ne se l’envoie pas dire et le dit lui-même de lui-même que c’est lui. Ou toi. Mais surtout moi. Parce que l’Etat c’est moi et que moi, l’Etat je lui chie sur sa gueule.

    Voilà pourquoi que TOUT FAUT, beau comme ma semence, en même temps c’est vachement digne de se faire recevoyer par vous, ô Citoyen Suprême ! Et donnez-moi seulement du popognon et je serai guéri de pas recommencer encore. J’espère que vous me comprendez. D’autant que j’y ai droit à le pognon, vu la rage de révolte dedans que j’ai. Car parce que c’est là que je la fais, ma référence humblement. Car en tant qu’artisteur globalisé je me comprends moi-même déjà pas mal. Oué.

    Mais que je vous dise un peu de quoi je cause que : TOUT FAUT si tu veux, c’est une sorte d’espèce de hépopeye sociétale en gestationnement interdit, tu vois quoi ? C’est nonqu’enmoins une sorte d’espèce d’ensemble rototomanesque décomposé de popoèmes dramaticules de théâtrage antérieur, ô les temps morts qui sont passés. Si. Même que j’en ai causé avec des amis à moi qu’ils étaient bien d’accord après des bières que mon teste il est génial. Quant à le siècle épouvantable, une fois sa réalité bel et bien évacuée par profits et pertes, je le ressuscite avec un glaive nu en carton-pâte de destruction massive (virus IHSV). Non, je déconne.

    *

    Pour la suite à ce volume One de TOUT FAUT, si que y en a un, on verra bien plus tard si que je vis encore.

    Bref, tout ça le théâtre c’est que pour dire que les artistes ils sont comme les citoyens, je veux dire unis ensemble mais avec des grumeaux de communautés rouges plein partout dedans quand même en plus, comme les morceaux de fruits dans les yaourts je sais plus lesquels. Car c’est du yaourt superpositif oué, la Républicité de la démocrasse. Mais aussi que si les artistes ils sont comme les citoyens alors aussi l’inverse c’est vrai que les citoyens ils sont comme les artistes, y a pas de raison. Bref quoi, ici c’est suprême qu’il est le Citoyen, surtout qu’il lutte contre. Car parce que c’est un rebelle avant tout, tu vois ? que le citoyen sans rien, en fait il a tout dedans qui fait qu’il est pareil que les autres, quoi. C’est un artiste, si tu veux. Comme nous tous si qu’on veut, merde. Et on va tout niquer le pays comme une pétasse dans la tournante.

    Voilà, Citoyen Suprême, c’est pour toi ce placet beau subversé, et puisque c’est kif-kif c’est aussi de toi un peu qu’il est, ce placet ; et si que je le dis c’est pour dire merci comme quoi tu nous a éduqués bien dans ta sorbonne  d’où qu’on vient. Qu’on est là nous aussi pour les péter les enculés de gens pas-qui-résistent, oué, et faire sur les trottoirs des flaques de sang comme une grosse et virginique œuvre d’dard. Oué. Merci. Casse-toi, Président de mes couilles et merci pour les susventions de la culutre.