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politique - Page 15

  • 54. Instants

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    Il est tout en haut du gratte-ciel.

    Il va sauter.

    Hésite.

    Saute.

    Déjà il regrette.

    Il voudrait remonter.

    Voudrait n’avoir pas sauté.

    Trop tard.

    Accélération terrible.

    Regrets aussi.

    Il n’atteint jamais le sol.

    Le sol à toute vitesse se creuse.

    Se refuse.

    Aucun impact.

     

     

    Anonyme (2007)

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • 53. Brouhaha

     

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    Bien avant d’écrire sa République dans laquelle il plaide avec une certaine logique pour l’exclusion des poètes de la Cité, Platon a eu l’excellente idée de faire disparaître lui-même ses tragédies. Il a finalement fallu attendre quelques néo-platoniciens de basse fosse pour, en défendant un prétendu théâtre des idées, parvenir aujourd’hui sous l’apparence inverse au résultat visé.

     

     

     

    Exercice 1. Vous vous demanderez pourquoi l’auteur a qualifié de nouvelle son paragraphe.

    Exercice 2. Vous garderez pour vous votre réponse.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Fouquet's

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    Ce fut alors que je crus devoir mettre sérieusement la main au rétablissement des finances, et la première chose que je jugeai nécessaire, fut de déposer de leurs emplois les principaux officiers par qui le désordre avait été introduit. Car depuis le temps que je prenais soin de mes affaires, j’avais de jour en jour découvert de nouvelles marques de leurs dissipations, et principalement du surintendant. La vue des vastes établissements que cet homme avait projetés, et les insolentes acquisitions qu’il avait faites, ne pouvaient qu’elles ne convainquissent mon esprit du dérèglement de son ambition ; et la calamité générale de tous mes peuples sollicitait sans cesse ma justice contre lui.

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  • Elites

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    Comme la plupart des gens, et dans presque tous les domaines de la vie, un trop grand désordre me fait souhaiter davantage d’ordre et de rigueur, un ordre trop pesant davantage de désordre et de fantaisie ; comme s’ils étaient tous deux, ordre et désordre, nécessaires et insupportables. Je suis un partisan du juste milieu et bien sûr, je ne m’y tiens jamais, faute de jamais le reconnaître.

    Notre monde mondial, qui croule sous des kilotonnes de lois et règlements, est en proie au chaos, à la confusion. Certaines idéologies, cyniques et naïves, mais devenues banales, voudraient qu’ultimement les différentes composantes de ce monde se fondent, fusionnent en une seule, qu’elles rêvent ou délirent enfin humaine, et même : humanité. Comme s’il nous fallait en fin finale un monde tout à la fois confus et fondu ; et qu’au surplus, ce gros flou-là nous serve tout uniment d’ordre et de désordre – selon, j’imagine, le réglage de la focale.

    Mais la question demeure, qui peut faire son grabuge, de qui règle la focale.

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  • Catastrophe, de Samuel Beckett

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    Il y a longtemps maintenant que j’entends de prétendus créateurs, interprètes incultes tombés en mégalomanie d’autant plus facilement que l’institution a fait de cette mégalomanie une de ses nécessités objectives, se plaindre que Samuel Beckett aie rendu impératives ses didascalies ; à lire ce très bref chef d’œuvre, dix petites pages, qu’est Catastrophe, on comprend à quel point son écriture même justifie – et elle seule, par-delà les arguties juridiques, le peut au fond – cette décision radicale qui doit demeurer incompréhensible à pléthore d’artistes illettrés ignorant l’être. Ceux mêmes d’entres ces créateurs en peau de lapin qui, tout en pestant contre je ne sais quel sectarisme, montent néanmoins les textes de Beckett ne résistent que très rarement, sauf pour les œuvres de taille standard comme En attendant Godot ou Oh les beaux jours, à l’idée de grouper plusieurs dramaticules afin de produire un spectacle d’une durée commercialement exploitable ; l’idée ne leur vient pas, peut-être, que chacun de ces dramaticules est en lui-même une œuvre, et que sa brièveté aussi ressortit d’une réelle volonté esthétique.

     

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