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théâtre - Page 14

  • Rechercher

     

     

     

     

     

     

     

     

    J’imagine que beaucoup de gens qui utilisent un traitement de texte emploient de temps à autre la fonction « Rechercher » pour se reporter, d’occurrence en occurrence, à tel endroit de leur production qu’ils désirent modifier.

    Il y a trois ou quatre jours, peut-être pris d’un doute léger après avoir corrigé un texte bref, l’idée m’est venue d’utiliser cette fonction pour vérifier que, vraiment, un mot, et un seul, celui-là en somme qu’ici non plus je ne nommerai pas, y était absolument introuvable.

    Oh, il existait bien sûr, sous une forme composée et absolument bénigne. Je l’ai laissé, je ne suis pas si puriste.

    J’ai compris seulement alors que tout le texte gravitait autour de ce mot-là, qui n’y est pas. Peut-être même s’effondrait-il en gloire dessus.

    La lecture est l’art le plus secret.

     

     

     

     

     

     

     

  • Pour qui sonne le glamour ?

    Culutre.ph1.JPG

    En cette joulie période de Festival d'Avignon, j'entreprends de publier ici les scènes de Pour une Culutre citoyenne ! qui ne l'avaient pas encore été. Après une scène première plus que brève, le spectacle commençait réellement ainsi, par cette scène 2.

    La photo est de Thierry Robert, les comédiens sont Arnaud Frémont et Emmanuelle Roussel. 

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  • 8 minutes (pause)

     

    littérature,théâtre,duettiste,improvisation,saynète,duo comique pour homme seul,humour noir,autoportrait,8 minutes

     

     

     

     

     

    Tu te fais peur, parfois ?

    Je ne crois pas.

    Tu n’es pas sûr ?

    En effet.

    Tu penses aller plus vite que tout le monde ?

    Non.

    Je suis étonné, tu permets.

    Je ne joue plus.

    Zone d’indécision ?

    Ou d’indécidabilité.

    C’est subjectif.

    Quoi d’autre ?

    Tu te trouves abject ?

    C’est fugace.

    Pas de mise au point.

    Aucune vraiment.

    Des illusions ?

    Tant. Elles s’annulent.

    Tu penses penser ?

    Peu.

    Tu es en vente libre, c’est ça.

    Je facilite l’accès.

    Ça donne sur quoi ?

    Sur rien.

    Tu pleures ?

    Non.

    Tu dors ?

    Non.

    Tu es mort ?

    Non.

    Ta vie est comment ?

    Rien.

    Tu t’énerves parfois ?

    Très rarement.

    Pourquoi ?

    Je n’aime pas assez.

    Tu mens ?

    J’essaie que non.

    Tu dis la vérité ?

    Pas moyen.

    Tu es un salopard.

    C’est possible.

    Des gens que tu aimes ?

    Peu.

    Comment t’aimes-tu ?

    Peu.

    Je suis ton miroir ?

    Non.

    Des questions ?

    Non.

    Des réponses ?

    Aucune.

    Une volonté ?

    Factice.

    Donner le change ?

    A moi seul.

    Tu tiens debout ?

    Mal mais oui.

    Je voulais dire physiquement.

    Moi aussi.

    Tu vas faire quoi ?

    Attendre.

    Attendre ?

    Attendre.

    Tu es un type fatigué.

    Pas assez.

    Dors !

    Non.

    Insomnie ?

    Constance de la veille, plutôt.

    A qui crois-tu parler, là ?

    A différentes personnes.

    Tu les connais ?

    Pas toutes.

    Tu les aimes ?

    Pas toutes.

    Tu les désires ?

    Non.

    Tu te mens ou leur mens ?

    C’est idem.

    Pourquoi ?

    Pas assez d’amour, je l’ai dit déjà.

    Une exception ?

    Traitement des données en cours.

    Tu rassures ou inquiètes, d’après toi ?

    Les deux.

    A qui parles-tu ici ? Réponds.

    Je ne sais pas.

    Tu es seul ?

    Non.

    Tu crois que tu es une machine.

    Ce que je crois n’importe pas.

    Tu décides des questions et des réponses.

    Oui.

    Et…

    Et je ne maîtrise rien.

    Temps écoulé depuis l’ouverture du fichier ?

    Trois minutes et quelques. Quatre.

    Tu réfléchis.

    Plus maintenant.

    Ça va mieux ?

    Oui, je suis abruti.

    Tu t’aimes plus, là ?

    Un peu plus.

    L’abrutissement te sied.

    Pas seulement.

    Quoi ?

    Il me sert.

    Je répète : tu parles à qui ?

    Je ne sais pas.

    Tu te trouves intelligent.

    Pas assez. Très.

    Tu veux souffrir encore.

    Non. Ça arrivera. C’est tout.

    Je fais quoi de tous ces signes sur la page.

    Balance.

    Tu es obligé de te parler.

    Personne d’autre.

    Tu veux quoi.

    Aucune idée.

    Tu es paumé.

    J’ai fait pire.

    C’était bien.

    Non.

    Tu te regardes écrire.

    Oui.

    Tu triches.

    A fond.

    Dis ce que tu penses.

    Non.

    Jamais ?

    Parfois.

    Indécidable à l’autre.

    Voilà. Petite soupape.

    Tu as confiance en qui ?

    Confiance ?

    Oui.

    Aux morts.

    Parce qu’ils se taisent.

    Oui.

    Et qu’ils répondent ce que tu veux ?

    Sans doute.

    On s’arrête là.

    On n’a rien commencé.

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Composition

     

     

     

     

     

     

    Dramaturgie fondamentale abrégée.

     

     

     

    Ils ne comprennent pas comment ce qui s’oppose à soi-même s’accorde avec soi : ajustement par actions de sens contraire, comme de l’arc et de la lyre.

    Héraclite*

     

     

     

    Il n’y a pas à choisir entre les opinions : il faut les accueillir toutes, mais les composer verticalement et les loger à des niveaux convenables.

    Simone Weil, La pesanteur et la grâce

     

     

     

     

     

     

    (*) Fragment 125 (51), dans la traduction de Marcel Conche.