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duo comique pour homme seul

  • 8 minutes (pause)

     

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    Tu te fais peur, parfois ?

    Je ne crois pas.

    Tu n’es pas sûr ?

    En effet.

    Tu penses aller plus vite que tout le monde ?

    Non.

    Je suis étonné, tu permets.

    Je ne joue plus.

    Zone d’indécision ?

    Ou d’indécidabilité.

    C’est subjectif.

    Quoi d’autre ?

    Tu te trouves abject ?

    C’est fugace.

    Pas de mise au point.

    Aucune vraiment.

    Des illusions ?

    Tant. Elles s’annulent.

    Tu penses penser ?

    Peu.

    Tu es en vente libre, c’est ça.

    Je facilite l’accès.

    Ça donne sur quoi ?

    Sur rien.

    Tu pleures ?

    Non.

    Tu dors ?

    Non.

    Tu es mort ?

    Non.

    Ta vie est comment ?

    Rien.

    Tu t’énerves parfois ?

    Très rarement.

    Pourquoi ?

    Je n’aime pas assez.

    Tu mens ?

    J’essaie que non.

    Tu dis la vérité ?

    Pas moyen.

    Tu es un salopard.

    C’est possible.

    Des gens que tu aimes ?

    Peu.

    Comment t’aimes-tu ?

    Peu.

    Je suis ton miroir ?

    Non.

    Des questions ?

    Non.

    Des réponses ?

    Aucune.

    Une volonté ?

    Factice.

    Donner le change ?

    A moi seul.

    Tu tiens debout ?

    Mal mais oui.

    Je voulais dire physiquement.

    Moi aussi.

    Tu vas faire quoi ?

    Attendre.

    Attendre ?

    Attendre.

    Tu es un type fatigué.

    Pas assez.

    Dors !

    Non.

    Insomnie ?

    Constance de la veille, plutôt.

    A qui crois-tu parler, là ?

    A différentes personnes.

    Tu les connais ?

    Pas toutes.

    Tu les aimes ?

    Pas toutes.

    Tu les désires ?

    Non.

    Tu te mens ou leur mens ?

    C’est idem.

    Pourquoi ?

    Pas assez d’amour, je l’ai dit déjà.

    Une exception ?

    Traitement des données en cours.

    Tu rassures ou inquiètes, d’après toi ?

    Les deux.

    A qui parles-tu ici ? Réponds.

    Je ne sais pas.

    Tu es seul ?

    Non.

    Tu crois que tu es une machine.

    Ce que je crois n’importe pas.

    Tu décides des questions et des réponses.

    Oui.

    Et…

    Et je ne maîtrise rien.

    Temps écoulé depuis l’ouverture du fichier ?

    Trois minutes et quelques. Quatre.

    Tu réfléchis.

    Plus maintenant.

    Ça va mieux ?

    Oui, je suis abruti.

    Tu t’aimes plus, là ?

    Un peu plus.

    L’abrutissement te sied.

    Pas seulement.

    Quoi ?

    Il me sert.

    Je répète : tu parles à qui ?

    Je ne sais pas.

    Tu te trouves intelligent.

    Pas assez. Très.

    Tu veux souffrir encore.

    Non. Ça arrivera. C’est tout.

    Je fais quoi de tous ces signes sur la page.

    Balance.

    Tu es obligé de te parler.

    Personne d’autre.

    Tu veux quoi.

    Aucune idée.

    Tu es paumé.

    J’ai fait pire.

    C’était bien.

    Non.

    Tu te regardes écrire.

    Oui.

    Tu triches.

    A fond.

    Dis ce que tu penses.

    Non.

    Jamais ?

    Parfois.

    Indécidable à l’autre.

    Voilà. Petite soupape.

    Tu as confiance en qui ?

    Confiance ?

    Oui.

    Aux morts.

    Parce qu’ils se taisent.

    Oui.

    Et qu’ils répondent ce que tu veux ?

    Sans doute.

    On s’arrête là.

    On n’a rien commencé.