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Librairing people (2)

J’écris parfois à mon bureau, le plus souvent dans les cafés. Circulant les mains dans les poches, j’utilise les tickets de caisse. Format idéal. Que je retrouve parfois, au soir, ou quelques semaines plus tard, vidant ces mêmes poches… Aussi ai-je retrouvé à l’instant ce papier que j’avais peut-être initialement prévu d’inclure dans le billet précédent – mais où ? [1]

 

flaubert gustave.jpg

 

Flaubert avait encore la charité de s’identifier à Madame Bovary, qu’il moquait. C’est elle, quel que soit par ailleurs son sexe [2], qui écrit désormais et, baignant dans son jus ses lecteurs, elle ne lésine pas de se prendre pour Flaubert. Ou pour tout autre grand écrivain. Ou pour tout autre grand personnage. Qu’il s’agit en somme de ramener à soi, en rapetissant, écrabouillant ; de ramener à son propre rapetissage, son propre écrabouillage. Pour ensuite, si possible, le dominer de toute sa hauteur supposée, phantasmée. Pour duper d’autres gens, en se dupant soi-même. Orgueil, indifférence, haine, mépris, etc. ; après tout, les antonymes de charité sont légion.

 

 

 

 

 

 

 

[1] Je serais alors revenu plus souvent à la ligne, histoire de ne pas rompre l’esthétique (toute relative) de la chose…

[2] Une telle précision, de nos jours toujours un peu suspecte, eut été évitée si Flaubert était connu pour avoir dit, par exemple, « Pécuchet, c’est moi ».

Commentaires

  • Tiens, c'est drôle. L'autre jour, les commentaires étaient fermés sur "librairing people 1" (ils le sont toujours, je vois). Mais ils ont ouverts sur 2.
    Cela me fait penser à ces maisons de Rouen ou d'ailleurs, aux volets ouverts à une fenêtre, fermés à une autre. A quel endroit du précédent auriez vous pu inclure ce billet-ci, en effet ?... Juste après ça, peut-être : "Faire son roman. Devenir normal ; se mépriser." Ou bien, juste au moment crucial où vous parlez de Corneille, encore que cela ferait là, entre gens de Rouen, un peu téléphoné.

Les commentaires sont fermés.