Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

saint augustin

  • Respublica Nostra

    Obama.jpg
    Ahmadinejad.jpgmerkel.jpg
    Kouchner et Sarkozy.jpg

    Mais qu’importe aux serviteurs de ces misérables divinités, passionnés imitateurs de leurs crimes et de leurs débauches ; qu’importe à de tels hommes la corruption, la honte de la République ? Qu’elle soit debout, disent-ils, florissante par la force de ses armées, par l’éclat de ses victoires, ou mieux encore par la sécurité et la paix, il suffit ; que nous importe ? ou plutôt, il nous importe que chacun augmente ses richesses pour suffire aux prodigalités journalières, pour réduire le faible à la merci du puissant ; que le besoin soumette le pauvre au riche, et que le patronage de l’un assure à l’autre une tranquille oisiveté ; que les riches abusent des pauvres, instruments d’une fastueuse clientèle ; que les peuples applaudissent, non pas aux ministres de leurs propres intérêts, mais aux pourvoyeurs de leurs plaisirs ; que rien de pénible ne soit ordonné, rien d’impur défendu ; que les rois ne s’inquiètent pas de la vertu mais de l’obéissance de leurs sujets ; que les sujets obéissent aux rois non comme leurs directeurs de mœurs, mais comme arbitres de leurs fortunes, comme intendants de leurs voluptés, et que cet hommage trompeur ne soit que le criminel et servile tribut de la crainte ; que les lois protègent plutôt la vigne que l’innocence de l’homme ; que nul ne comparaisse devant le juge, s’il n’a entrepris sur le bien ou la vie d’autrui, s’il n’a été malfaisant et nuisible par violence ; mais que des siens avec les siens, avec quiconque le voudra souffrir, il soit permis de tout faire ; que les courtisanes abondent, au gré de qui veut jouir, et de qui surtout ne peut entretenir de concubine ! Partout des palais somptueux ! partout de splendides festins ! partout, à votre fantaisie, où vous pourrez, jour et nuit, fêtez le jeu, la table, le vomitoire, le lupanar ! Partout le bruit de la danse ! partout que le théâtre frémisse des clameurs d’une joie dissolue et des émotions de toute volupté cruelle ou infâme ! Que celui-là soit ennemi public à qui telle félicité complaît ! Que si, pour la troubler, quelque citoyen s’élève, que la libre multitude sans l’entendre le repousse, qu’il soit chassé, qu’il soit proscrit ! Qu’il n’y ait de dieux véritables que les auteurs et les protecteurs de cette félicité ! Qu’on les honore à leur volonté, qu’ils demandent tels jeux qu’il leur plaise, qu’ils les obtiennent avec ou de leurs adorateurs ! Qu’ils veillent seulement pour que ni la guerre, ni la peste, ni aucun désastre n’altère tant de prospérité ! Est-ce là, je le demande, à tout homme en possession de la raison, est-ce là l’Empire romain, ou plutôt n’est-ce pas le palais de Sardanapale, cet ancien roi, esclave des voluptés, qui fait graver sur son tombeau qu’il n’emporte rien dans la mort que ses débauches n’aient englouti pendant sa vie ? Ah, que nos adversaires ne jouissent-ils d’un tel roi, si complaisant à leurs désirs, et que nul vice ne trouve sévère ? A lui, de plus grand cœur que les Anciens à Romulus, ils consacreraient un temple et une flamine.

     

    Saint Augustin, La Cité de Dieu, livre II, § XX

     

     

     

    50 ans environ avant la chute de l’Empire romain d’Occident, en 476.    

    Saint Augustin.jpg
  • Rentrée littéraire (2), une tombe

    Tombe de Bossuet.jpg

    Le dix-septième siècle français, classique et baroque, s’éloigne lentement de nous. Molière et La Fontaine nous sont un peu plus proches, pour de mauvaises raisons peut-être, que Racine, ou pire : Corneille, ou pire encore : Bossuet. Attardons-nous quelques secondes sur ce dernier.

    Sa langue, plus accessible en apparence que l’alexandrin, est tout de même trop haute, sa parole trop irréductiblement chrétienne ; nous ne lisons déjà plus Bossuet. Si par extraordinaire vous ne me croyiez pas vraiment, ou trouviez que j’exagère, cherchez donc une édition récente des Œuvres Complètes du plus grand prosateur français : c’est bien simple, il n’y en a pas.

    Mais le dix-septième siècle français n’est pourtant pas sorti comme ça, par magie, tout armé, de la cuisse d’un Jupiter quelconque. Et le fait est que si nous ne lisons pas Bossuet, nous ne lisons pas davantage les excellents auteurs que Bossuet avait lus.

    Rendez vous donc dans la cathédrale Saint-Etienne de Maux, sur la tombe de Jacques-Bénigne Bossuet, vous y pourrez lire, gravée dans le marbre – stricto sensu –, une bibliographie succincte.

    Tel fut, apparemment, le vœu du défunt.

     

    A gauche :

    EXPOSITION            Athanasius

                                       Greg. Nazian

     

    Au centre :

    BIBLIA SACRA         Sanctum J.C. Evangilium

     

    A droite :

    VARIATIONS            Augustinus

                                       Hieronymus

     

    De part et d’autre de l’Evangile, en somme : Saint Athanase d’Alexandrie et saint Grégoire de Nazianze ; saint Augustin et saint Jérôme.

    L’Orient et l’Occident.

     

    – Merde, des saints…

    Conclut, peut-être, tel lecteur atterré.

     

    Bossuet et ses saints.JPG

     

    Notons toutefois que les œuvres de ses saints-là, pour la plupart, sont éditées ; on les peut trouver dans la collection « Sources chrétiennes » des éditions du Cerf, aux Belles Lettres (pour les poèmes de saint Grégoire de Nazianze), en livre de poche ou en Pléiade pour saint Augustin…

     

     

     

     

    Trouvée sur Wikimédia, la photographie est signée Vassil. Cliquez dessus pour l'agrandir.