forêt
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C'est le printemps...
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Pause
Il a cessé de courir, brutalement. Et comme les chimères qu’il courait, elles, n’ont pas cessé, elles se sont éloignées de lui le plus simplement du monde. Oh, sans doute pas pour longtemps, il le sait. S’il le pouvait, il se retirerait volontiers de la ville et de ses saloperies et il irait vivre au milieu des arbres et sous la flotte, dans une longue maison de plain-pied, en compagnie des quelques personnes qui lui font, chaque jour, l’honneur de partager sa vie. Là, par exemple, calfeutré dans le manteau du temps, il lirait chaque matin un beau morceau de Bible et prendrait le temps, après chaque déjeuner, de fumer sur son banc de très gros cigares, ouais. Et il irait à la chasse. Et tout ça. Mais il sait bien qu’il y a la réalité et qu’il ne va pas faire ça ; non plus que plaquer tout pour aller livrer je ne sais où une très probable guerre et crever en pissant le sang. Le plus certain est qu’il reste là, toujours plus écartelé par ses contradictions chéries, mais pourrissant de compromis variés, sourd de douleur, insupportable à qui l’aime et trahissant tout ce qu’il peut. Mais vous avez compris : il est déjà reparti à courir. Du coup, cette nouvelle est trop longue.
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Un retour...
Je roule lentement au travers de la forêt immense tandis que la radio crache des appels rythmés au meurtre de flics. Je descends maintenant vers ma ville et elle n’est pas encore à feu et à sang ; j’arrête la radio. Je me souviens brutalement du crucifix taggé, tout à l’heure, dans les vignes. Les temps vont concorder bientôt, parfaitement, dans le chaos. Du moins, il m’est loisible de l’espérer. Quand j’ouvre les yeux, je comprends que je me suis arrêté et allongé au bord de la route. J’entre enfin dans ma ville, le long d’interminables barres d’immeubles, en écoutant L’art de la fugue. Pluie fine, à présent. Ensuite, j’ai gardé quatre jours cette musique en moi, et l’ai beaucoup fredonnée.
C’est la guerre…déjà. Contrairement aux apparences, je n’exagère jamais. Mais chut…