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  • Dramaturgiques 1-3, précédé de Couple avec interrupteur hystérique #1

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    En guise d’amuse-gueule, d’abord ce texte poétique écrit pour « illustrer » une œuvre d’art contemporain de l’Américain Jerome Jeden dans un luxueux catalogue à paraître :

     

     

     

     

    COUPLE AVEC INTERRUPTEUR HYSTERIQUE #1

     

    Il est là, elle l’engueule, le méprise, l’humilie ; il n’est pas là, elle pleure, vacille, s’effondre ; elle le rappelle et il revient. Il est là, elle l’engueule, le méprise, l’humilie ; il n’est pas là, elle pleure, vacille, s’effondre ; elle le rappelle et il revient. Il est là, elle l’engueule, le méprise, l’humilie ; il n’est pas là, elle pleure, vacille, s’effondre ; elle le rappelle et il revient. Il est là, elle l’engueule, le méprise, l’humilie ; il n’est pas là, elle pleure, vacille, s’effondre ; elle le rappelle et il revient. Il est là, elle l’engueule, le méprise, l’humilie ; il n’est pas là, elle pleure, vacille, s’effondre ; elle le siffle, il revient.

     

     

    *

    Je ne saurais trop prier ceux de mes chers lecteurs qui pourraient s’accorder à ne point trouver trop futiles les petits travaux que j’ai pris l’habitude de leur présenter ici même, de porter une bienveillante attention aux trois petits dialogues qui suivent, modestement intitulés Dramaturgiques 1-3, et se trouvent être en abrégé le fruit de mes travaux dramaturgiques (donc) de ces dernières années…

     

     

     

     

     

     

     

    DRAMATURGIQUES 1-3

     

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    Tous les arts contribuent au plus grand de tous les arts, l’art de vivre. 

    Brecht

     

    1.

    L’homme. – Je cherche une occasion de mourir ; donnez-moi le prétexte.

    La société. – Pourquoi te donnerais-je cela ?

    L’homme. – Je n’ai pas peur de me battre.

    La société. – Ah, tu veux servir.

    L’homme. – Disons ça, alors.

    La guerre éclate. Issues également incertaines.

     

    2.

    L’homme. – Je cherche une occasion de mourir ; donnez-moi le prétexte.

    La société. – Pourquoi te donnerais-je cela ?

    L’homme. – Je n’ai pas peur de me battre.

    La société. – Je t’interdis de te battre.

    L’homme se tue. La société meurt.

     

    3.

    L’homme. – Je cherche une occasion de mourir ; donnez-moi le prétexte.

    La société. – Pourquoi te donnerais-je cela ?

    L’homme. – Je n’ai pas peur de me battre.

    La société. – J’aime la paix.

    L’homme attaque la société. Issues également incertaines.

     

    *

     

    Commentaires

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    Il est extrêmement agréable, lorsque l’on ne sait pas trop quoi écrire et que cette oisiveté même nous presse, de se livrer brièvement, volontairement à l’imbécillité la plus crasse.

    L’imbécillité consiste ici à fabriquer récréativement quelques dialogues faussement intelligents, profonds comme un trompe-l’œil, contrefaçon dégueulasse et méprisant la vie, et dont je puis seulement souhaiter, avec une pédagogie de carnaval, qu’ils servent à démasquer ceux de mes contemporains criminels qui les pratiquent sérieusement, appuyant leurs crevures ineptes d’un vernis propagandiste quand il n’est pas philosophe, sinon pire (ici, Brecht)…, lesquels contemporains sont ordinairement, mais cette fois dans la vie, de très jolies ordures, ce qui leur permet donc de très artistement se pavaner et de prendre de haut l’ordinaire péquin n’entendant fort logiquement rien à leurs carabistouilles à la con. Fabriquer ces trois dialogues idiots m’a pris exactement douze minutes, saisie incluse.

    Quant à la première pièce, Couple…,  elle m’a pris beaucoup moins de temps encore ; elle signale d’un dièse bienvenu son exemplaire modernité et devrait en droit être accompagnée d’une citation de Freud ; Jerome Jeden, lui, n’existe carrément pas.