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poème - Page 11

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    « Voilà », dit Dalroy, après que le dernier olivier eut été bruyamment englouti par la mer, « maintenant je vais m’en aller. J’ai fait connaissance aujourd’hui avec quelque chose de pire que la mort : et ça s’appelle la paix. »

    Gilbert Keith Chesterton, L’Auberge volante

     

     

    Passe difficile, stimulante.

    Concentration.

     

    Naviguer entre les censures. La sienne propre, barrant l’intime, aux deux sens. L’autre, politique, réputée sociale, à l’individu pourtant intégrée, gouvernant tous régimes – n’autorisant, non sans raison, que le service, quitte à dire le contraire.

    Liberté ? Longueur de longe ; cave canem.

     

    (Il avait une fois, affirmant qu’Homère était le nom du chien d’Ulysse, sidéré quelques gens, ignares et non.)

     

    Ainsi se trouvait-il situé.

    Latitude intime, longitude politique.

    Moyens, aussi, malgré eux-mêmes peut-être – mais qui sait ? –, de garder le cap, et de le garder tu.

     

    Certaines phrases n’ont pas à paraître…

    Et surtout pas ici.

     

    Par une matinée ensoleillée, il comprit qu’il lui faudrait désormais mentir aussi sur ses lectures – les protégeant ainsi.

    Heure de joie.

     

    (Ithaque mobile.)

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  • La Maison de Dieu, un poème

    L’incipit, déjà, en italiques comme une didascalie, est un petit chef d’œuvre. Le voici :

     

    Le Kilimandjaro est une montagne couverte de neige, haute de 6.021 mètres, et que l’on dit être la plus haute montagne d’Afrique. La cime ouest s’appelle le « Masai Ngàje Ngài », la Maison de Dieu. Tout près de la cime ouest il y a une carcasse gelée et desséchée de léopard. Nul n’a expliqué ce que le léopard allait chercher à cette altitude.

     

    Eh bien voilà, les poètes à la ligne déjà peuvent aller se rhabiller.

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  • Non poésie

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    De plus en plus souvent, je ne mets pas en ligne des billets écrits, tapés. Je les relis, et puis : à quoi bon ?

    Parfois, aussi, j’ai honte. Ils disent exactement ce que je veux dire, ce que je pense ; et donc, je ne les mets pas en ligne.

    Je me suis bien rendu compte de cela ; aussi ai-je cessé d’écrire des billets.

    La phrase atteint son but et le détruit.

     

    – Qu’est-ce que tu vas écrire, maintenant ? me demande une amie.

    – Je ne sais pas, moi. Des poèmes d’amour.

    Il touche le fond. Je l’ai clairement vu penser ça. Mais elle a juste dit :

    – Je crains le pire.

    Il y a eu un silence.

    – Tu es amoureux ?

    – Pour quoi faire ?

    D’ailleurs, je n’aime pas non plus la poésie.

    Des miniatures comme celle-ci ne méritent pas qu’on passe à les écrire plus de temps qu’à les lire.

     

    Je mens, bien sûr.

    Je sais très bien ce que j’écrirais si j’avais du courage.

  • Mon bieau poïème

    Voici donc, en exclusivité, le bieau poïème au titre évidemment très «  culutrel » que j’ai pour finir moi-même ôté du spectacle (mais non du texte) Ce que j’ai fait quand j’ai compris que j’étais un morceau de machine ne sauvera pas le monde (dixième pièce de l’ensemble romanesque Tout faut) interprété par Fabien Joubert. Les photographies sont de Thierry Robert.

    On voudra bien noter, j’espère, par nos temps de marketing intégral, que le titre du poïème est infiniment poétique…

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    DEMANDEZ LE PROGRAMME !

    Industrie pornographique de masse pour vous, messieurs. Réglage biotechnologique individuel des grossesses pour vous, mesdames.

    Publicité idéologique égalitaire et démocratique à tendance libertaire hédoniste.

    Horizon : Disparition de la différence anthropologique des deux sexes dans la création d’un troisième nécessitant pour sa reproduction toutes sortes de machines administratives, juridiques et technologiques.

     

    Développement capitalistique du vidéodrome mondial et du technicisme scientifique.

    Batterie de législations prohibitives et comportementalistes imposées au nom de la liberté.

    Transformation progressive et progressiste du monde en village, puis du village en camp.

    Mise en place compensatoire et hyperextensive du catéchisme citoyen, laïque et tolérant à forte teneur touristique et culturelle.

    Nos camps sont les camps du bonheur.

     

    Evacuation citoyenne éducative de la connaissance historique et extermination post-hitlérienne soft des sectes juive et chrétiennes.

    Utilisation attractive de l’islam à ces fins.

    Utilisation répulsive de l’islam en tant que prétendu vestige ultime de la barbarie humaine universelle.

    Démocratisme apparent de la machine préférant être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats.

    Transformation du langage en simple communication d’ordres à exécuter.

     

    Changement de fond : Recyclage normatif des vices humains par la machine sous le nom de progrès.

    Constante : Nous baisons religieusement sur des charniers, et c’est ainsi depuis la nuit des temps.

    Inversion de la perspective : Nous ne baisons plus sur les cadavres de nos pères, mais sur ceux de nos fils de l’un et l’autre sexe.

    Compensation religieuse idéologique : fascination de l’avenir, idolâtrie de l’enfant, pédophilie platonique considérée comme un des beaux-arts citoyens.

    Conséquence : Extrême infantilisation de l’espèce, destruction totale de la capacité critique.

    Conclusion : Suicide anthropologique, victoire de la machine.

    Fin de la première phase. Nom de code : Opération bonheur.

     

    – Vivement l’Asie !

     

    Périsse le jour où je suis né.

    Comme eût dit Job.