De plus en plus souvent, je ne mets pas en ligne des billets écrits, tapés. Je les relis, et puis : à quoi bon ?
Parfois, aussi, j’ai honte. Ils disent exactement ce que je veux dire, ce que je pense ; et donc, je ne les mets pas en ligne.
Je me suis bien rendu compte de cela ; aussi ai-je cessé d’écrire des billets.
La phrase atteint son but et le détruit.
– Qu’est-ce que tu vas écrire, maintenant ? me demande une amie.
– Je ne sais pas, moi. Des poèmes d’amour.
Il touche le fond. Je l’ai clairement vu penser ça. Mais elle a juste dit :
– Je crains le pire.
Il y a eu un silence.
– Tu es amoureux ?
– Pour quoi faire ?
D’ailleurs, je n’aime pas non plus la poésie.
Des miniatures comme celle-ci ne méritent pas qu’on passe à les écrire plus de temps qu’à les lire.
Je mens, bien sûr.
Je sais très bien ce que j’écrirais si j’avais du courage.