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ragemag

  • [sans titre]

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    cela m'amuse assez mais

    quand j'ai ouvert ce blog, enfin sa première version, en 2007

    c'était pour arrêter d'écrire, quelle bonne blague quand j'y pense

    pour arrêter d'écrire

    la graphomanie est l'eczéma purulent de cette société d'images fausses et de consommation fétichiste

    pour arrêter d'écrire à côté

    et poser sur la toile, en désordre, ce qui venait

    selon l'actualité, les lectures, les coups de gueule

    et aussi pour conchier le milieu culturel qui n'est plus même assez signifiant pour mériter le mépris réel d'une personne sensée

    et aussi pour voir si ce bazar trouverait quelques lecteurs et en effet le quelques n'est pas de trop, mais enfin s'ils sont bons lecteurs, enfin prions

     

    sur le blog il y avait plusieurs lignes et je les découvrais à mesure qu'elles venaient et c'était amusant

    et j'essayais à côté de ne pas écrire, ou très peu, le moins possible

    écrire le moins possible une chose construite, sensée, arquée à la raison

    je n'y parvenais pas vraiment

    j'ai quand même commis quelques pièces, grillé mes avant-dernières cartouches dans un spectacle sur le milieu culturel, inventé un Yann-Henri Arthus-Lévy dans une commande sur la Françafrique et enfin, au sens de pour finir, inversé l'histoire d'Antigone

    faisant régner celle-ci et s'opposer à elle le vieux soldat Créon

    j'ai écrit ensuite quelques autres histoires aussi, une adaptation de La Barbe Bleue pour un plateau télé de bazar et un truc tout léger,  Le souverain, le diable et moi, c'était juste avant d'envoyer promener

    tout ce milieu d'authentiques génies et mes propres productions désuètes

    qui coûtaient de l'argent et rencontraient finalement moins d'audience que le bazar impensé que je balançais sur la toile au gré de mes humeurs donc

    et juste avant d'envoyer promener cette arnaque-là j'ai passé presque un an, oh avec des interruptions franchement immenses, à écrire les 1200 mots

    de cette courte pièce, ironique anecdote intitulée Une pièce parfaite que je me refuse à faire vraiment circuler

    c'est une pièce avec un homme et une femme et voilà bien tout ce qu'il y a à en savoir

    et du coup j'ai fait plusieurs métiers que je n'aurais pas appris si j'étais resté chez les crabes du cancer culturel

     

     

    avec un peu de recul je trouve ma prise de position initiale assez incohérente, ce qui ne m'étonne pas tellement au fond

    d'autant que maintenant je me suis mis à écrire à côté pour de bon et au moins ce ne sera pas

    du théâtre, pas

    un roman, pas

    un poème, pas

    un essai, et le reste de toute façon ou ne m'intéresse pas ou se trouve loin au-delà de ma maigre sphère de compétences

    bref c'est ce blog qui est devenu écrire à côté et je compte bien y écrire beaucoup moins

    et si je le dis ici c'est parce que ça n'a rien à faire à côté je veux dire de l'autre côté

    où vous n'avez pas accès, où vous n'aurez peut-être jamais accès

    et ça ne vous manquera pas

    et c'est bien mieux comme ça pour vous, pour moi

    et pour l'indifférence

    le mieux serait bien sûr de ne même pas écrire et juste de loin en loin relire Malaparte ou Bernanos, voilà

    alors quand une vague connaissance du milieu me dit que mon comportement ces dernières années a été suicidaire, non mais alors suicidaire, de prise de position en prise de position

    je me dis que ce serait pour une fois vachement bien qu'il ait raison

    et que je sois ainsi passé du côté de la vie

    mais fondamentalement je doute

    et j'aime bien disparaître

    alors