Formation :
– Ne mens que lorsque c’est inutile.
– Expliquez-moi.
– Non.
Il a mis très longtemps à comprendre.
Et d’abord il a compris des choses fausses.
Et ce qu’il a aujourd’hui compris ne l’est sans doute pas moins.
Il a maintenant un éventail de réponses.
Un ami :
– Tu sais ce que c’est, ton problème ?
– Non. Mais je sens que tu vas m’éclairer.
– C’est que tu es beaucoup trop intelligent.
– Ça, ce serait plutôt ton problème avec moi, non ?
– Connard.
Il n’aime pas le pouvoir ; et son intelligence doit demeurer inemployée.
Personne ne triche autant que celui qui croit pouvoir, de ce qu’il pense de lui et de ce qu’on dit de lui, se connaître ; et devient ainsi à lui-même son phantasme, finissant même par imaginer ce qu’on eût dit, en son absence, de lui. Combien de romans ?
En son absence, donc :
– C’est un garçon auquel il n’est pas difficile de comprendre l’adversaire.
Le nombre de nos motivations est extrêmement limité.
– Demandez-lui d’écrire des rapports, alors.
– Nous l’avons fait. Ils sont très simples. Mais nous les lisons mal.
– Et dans l’action ?
– Ou il désarme l’adversaire comme on retire à un enfant son jouet ; ou il prend toute la charge pleine gueule.
– Et dans le second cas ?
– Eh bien, il s’en fout.
– Il s’en fout vraiment, ou bien est-ce affecté ?
– Je ne sais pas.
– De toute façon, ça revient au même.
– Oui.
– Bloquez-le dans des tâches subalternes. Humiliez-le doucement.
Ceci est un autoportrait triché.
Par exemple, il ne contient pas de dialogue avec des femmes.
J’ai déjà donné.
Commentaires
"Phantasme", ça n'a pas tout à phait le même sens que "fantasme" hein? c'est pas une phaute de votre part? c'est qu'il nous phaut savoir, phigurez-vous.
Sofie !!!
Les commentaires sont phermés.
De l'intérieur, apparemment.
Le phantasme ici est un peu kafkaïen!
Vous êtes bien "un phantasme", je suis une fantaisie;-)
Il(s) est (sont) où le(s) dialogues avec les femmes que je m'amuse un peu? Je vous écrabouillerai après lecture, tsss.
@ Ambre : Une phantaisie...
@ Ambre : Vous savez, Ambre, écrire un dialogue un peu tenu entre un homme et une femme est un vrai gros travail littéraire, je crois ; et je n'ai pas tellement de temps à perdre.
Mais vous trouverez bien de quoi m'écrabouiller dans ce blog.
Brouille.
"N. tente de me convaincre de l’onctuosité, comme il dit, des femmes. De la générosité des femmes. De leur féminité féminine et féminale, laquelle, à son heure – le piège une fois refermé, selon moi –, doit devenir maternité matricielle enveloppante."
Là, pour le coup, c'est N. que j'ai envie d'écrabouiller, sans onctuosité. (Rires).