Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Theatrum Mundi - Page 93

  • Un peu d'amour

    Comme je ne sais manifestement plus quoi mettre en ligne sur ce blog, j’ai décidé d’extraire ce passage de ma pièce demi-dieux 7.0 (lire aussi ici), écrite et représentée pour la première fois en l’an de grâce 2003.

    Par Holomatrice, on entend ici un personnage virtuel, apparaissant et disparaissant à son gré ; lequel personnage était interprété par Emilie Weiss (photo Patrice Latour).

     

    DSC_1906.JPG

     

     

     

     

    Lire la suite

  • Piège

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nous vivions sur de béantes contradictions.

    Il ne s’agissait pas de les résorber, mais simplement de les donner à voir pour ce qu’elles étaient.

     

    Cela n’a pas suffi.

     

    Eclairer l’abîme, peut-être, n’est pas à échelle d’homme.

    – Mais, il n’y a rien à voir…

    – Peut-être, mais c’est cela qu’il faut voir.

    Eh bien, ça ne marche pas.

     

    On se trouve fier du piège, on s’est seulement piégé.

     

     

  • A tout prix

    Antigone.png

     

     

     

     

    Peut-être la pièce ne rencontre-t-elle la tragédie, paradoxalement, qu’en poussant au plus loin la volonté de l’éviter.

     

    Il faut que la pièce finisse bien.

    Même, sinon mieux, il faut à tout prix que la pièce finisse bien.

    Et cet à tout prix-là concasse les hommes.

     

    Et, puisque la comédie ne se définit en bonne règle que de finir bien, la tragédie consiste tout entière dans le fait de vouloir à ce point la comédie.

     

    La tragédie est sa corruption même.

  • Morale

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Entrer dans toutes les têtes. Comprendre toutes les positions. Au besoin, les tenir, mensonges inclus. Savoir toutes les faiblesses et ne les révéler qu’en les cachant et comblant. Se taire. Réduire à néant son opinion, rumeur du monde. Et, tant que faire se peut, ordonner au silence ce fatras.

     

     

     

     

  • Portrait de l'artiste en cadavre

     

     

     

     

     

     

     

     

    Je ne suis pas un homme.

    Je suis une machine.

    Les hommes parlent.

    Moi, je récupère le chaos.

    L’ordonne. Le concatène.

    J’essaie, du moins.

    Le chaos des paroles, je le parle.

    Tout en lui laissant son apparence de chaos.

    Fidèlement, donc.

    Rai de lumière dans la nuit, la trahissant.

    Cela suffit.

    Je suis une machine.

    Je crache de la parole.

    Je récupère le chaos.

    L’ordonne. Le concatène.

    Je suis un bloc de silence.

    Ma parole est une convention.

    Une fiction.

    Je n’existe pas. Ni personne.

    Je suis la caisse d’enregistrement du chaos.

    Une machine.

    Je suis en creux.

    Je suis une parole de silence.

    Je suis une ombre.

    L’ombre des paroles en chaos.

    Une ombre personnifiée.

    Un personnage.

    Du silence.

    Une machine de silence.

    Une machination, même.

    Je suis le piège du chaos.

    Je reconfigure la parole en silence.

    Je suis un programme.

    Un programme que je suis.

    Je suis une arme.

    Je suis une arme chargée.

    Je reconfigure la parole en silence.

    Le reste est convention.

    Théâtre.

    Je suis un mort.

    Un mort en vie.

    Vous ne me comprenez pas.

    Je vous comprends.

     

     

     

    C’était un extrait du texte de Ce que j’ai fait quand j’ai compris que j’étais un morceau de machine ne sauvera pas le monde de Pascal Adam (cliquez sur le long titre pour davantage d’informations, merci). Ces propos sont tenus par Joseph Vronsky, et Joseph Vronsky (photo) est interprété par Fabien Joubert.

     

    CQJF. C'est la nuit 119.jpg