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littérature - Page 90

  • Bonheur

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Soleil. Piscine. Je suis assis là, mollets et pieds dans l’eau. Le type s’assied à côté de moi, dit :

    – La lâcheté est une des conditions du bonheur, non ?

    Je le regarde. Il a dans les quarante-cinq ans. Je lui réponds :

    – Dans mon cas, ça ne suffit pas.

    Il rit. Moi aussi, du coup.

    Silence.

    Il dit :

    – Peut-être que c’est le bonheur alors qui est prétexte à la lâcheté.

    – Oui. C’est à la lâcheté que servent nos rêves.

    Il m’offre une cigarette. On fume en silence. Le soleil cogne.

    Alors, on n’est pas bien, là ?

  • Un peu d'amour

    Comme je ne sais manifestement plus quoi mettre en ligne sur ce blog, j’ai décidé d’extraire ce passage de ma pièce demi-dieux 7.0 (lire aussi ici), écrite et représentée pour la première fois en l’an de grâce 2003.

    Par Holomatrice, on entend ici un personnage virtuel, apparaissant et disparaissant à son gré ; lequel personnage était interprété par Emilie Weiss (photo Patrice Latour).

     

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  • Piège

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nous vivions sur de béantes contradictions.

    Il ne s’agissait pas de les résorber, mais simplement de les donner à voir pour ce qu’elles étaient.

     

    Cela n’a pas suffi.

     

    Eclairer l’abîme, peut-être, n’est pas à échelle d’homme.

    – Mais, il n’y a rien à voir…

    – Peut-être, mais c’est cela qu’il faut voir.

    Eh bien, ça ne marche pas.

     

    On se trouve fier du piège, on s’est seulement piégé.

     

     

  • A tout prix

    Antigone.png

     

     

     

     

    Peut-être la pièce ne rencontre-t-elle la tragédie, paradoxalement, qu’en poussant au plus loin la volonté de l’éviter.

     

    Il faut que la pièce finisse bien.

    Même, sinon mieux, il faut à tout prix que la pièce finisse bien.

    Et cet à tout prix-là concasse les hommes.

     

    Et, puisque la comédie ne se définit en bonne règle que de finir bien, la tragédie consiste tout entière dans le fait de vouloir à ce point la comédie.

     

    La tragédie est sa corruption même.

  • Morale

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Entrer dans toutes les têtes. Comprendre toutes les positions. Au besoin, les tenir, mensonges inclus. Savoir toutes les faiblesses et ne les révéler qu’en les cachant et comblant. Se taire. Réduire à néant son opinion, rumeur du monde. Et, tant que faire se peut, ordonner au silence ce fatras.