Une chanson d’amour à la radio. Puis une autre. Et encore une autre. Ad libitum.
C’est gluant, c’est mou, ça dégouline, mais surtout c’est positif, dans la joie comme dans la peine.
Des passions. Comme on dit. Mensongères, certes. Mais strictement imbéciles, surtout.
Des passions imbéciles.
Ça veut seulement fusionner, retour à la matrice. Cocon, protection, placenta, mouillé, chaud, moite.
Quel que soit l’âge du chanteur, de la chanteuse, on dirait bien que rien n’existe hors l’amour – joie ou peine –, et surtout aucune responsabilité.
L’amour c’est ce qui abolit la réalité. Et d’humour, pas l’once. L’ironie, n’en parlons pas, trop négatif.
Pas d’emmerdeurs, ni d’emmerdeuses, d’emmerderesses encore moins, de loyers à payer, de chômage, de crise, de travail, de gosses, de pensions alimentaires, rien.
Juste l’amour, joie ou peine, désarrimé de tout le reste.
Juste l’amour éradiquant toute vie concrète.
Juste l’amour comme déni de réalité.
L’amour comme came.
(Enfin, la chanson d’amour.)
L’amour débile comme opium du peuple.
Songeant au bain musical incessant auquel nous sommes soumis, à l’effondrement institué Education de tout esprit critique, et à l’immense capacité mimétique de l’être humain, je me pose cette question :
– Se peut-il que l’amour soit cette merde devenu ?
Regardez les gamins de quinze ans, écoutez-les ; la chanson d’amour neuneu en shoot libre (comprenez inévitable) est désormais couplée (c’est le cas de le dire) sur le bon petit porno à la con calibrant la pratique.
Cette adolescence-là n’a aucune raison de finir…
Elle ne finit pas d’ailleurs.
Du coup, le couple – la copule, étymologiquement…– vendu comme idéal doit forcément se révéler décevant. Des gens sans problèmes en arrivent même à se trouver malheureux, à y croire…
Les couples pètent, se reforment, courent après ce qui n’existe pas.
La mimétique fonctionne à mort.
(A suivre...)
Commentaires
Affirmatif.
Et aussi l'amour pue des pieds.
Les chansons le taisent.
C'est odieux.
Ben koua ? Kesqu'ya ? Elles sont super toutes ces chansons d'amour. R'gardez la première dame de France, elle aussi elle en chante. Pendant qu'vous y etes, vous voulez pas non plus qu'on lise la Princesse de Clèves, non ? Ou qu'on aille voir des pièces de Pascal Adam, qu'on y comprend rien à ce qu'il y a dedans ?
Sans compter que je les soupçonne de pa être très citoyennes, les pièces de Pascal Adamme!!!
L’amour, effet d’un mimétisme plus ou moins crasse, est la religion d’un peuple oisif qui s’ennuie et n’exprime à travers lui qu’un désir de dormir et de se divertir.
Comme vous dites, la sphère sacré de la Merde à proprement été aspirée.