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Travails (2)

La journée est infinie. Cela vient de ce qu’elle est fausse, sans doute.

Je parle de la journée comme unité dramatique.

 

Je suis parvenu au moment où tel personnage doit faire telle chose ; j’ai cru tout faire pour parvenir à ce moment-là, et maintenant ce moment n’est tout bonnement pas possible.

Pas pour des raisons métaphysiques ou psychologiques. C’est plus simple.

Le personnage doit être seul pour faire ce quelque chose ; et il ne lui est pas loisible d’être seul. C’est con, hein.

Passer des heures à choisir ces mots avec soin, à éviter aussi que les phrases puent l’épithète (1), et ne pas savoir ni où l’on va (c’est la vie…) ni ce que l’on est en train de faire au juste (idem). Ce qui n’empêche pas de pouvoir en parler. Des heures s’il le faut. Ce que je ne fais pas non plus.

J’en ai fini de ce que je voulais faire ; tout commence, tout est ouvert.

(Du coup, je ne fais rien. Rien, c’est-à-dire : ce que vous lisez. Du coup, je ne fais rien, mais avec légèreté.)

J’ai quand même mis deux semaines à comprendre.

A vérifier dans tous les sens, sans rien écrire d’ailleurs, que ça ne pouvait pas aller où je croyais. Deux semaines à se gratter la tête, et à marmonner : – Merde…

Les choses devraient pouvoir aller vite, enfin.

Maintenant que j’en sais moins que les gusses sur la page.

C’est le point de bascule.

Ils n’ont qu’à se démerder, ces connards.

Je les laisse tomber.

Champagne.

 

 

 

 

 Voir aussi Bousiller et Travails, et remonter de lien en lien si le coeur vous en dit...

 

 

(1) Je me suis dit tout à l’heure qu’en dépit de l’amour que je leur porte, il fallait abandonner les épithètes aux critiques. (Au surplus, c’est moins emmerdant que d’arrêter de fumer. Demain, j’arrête les adverbes…)

 

 

 

Commentaires

  • Le coeur nous en dit; de remonter de lien en lien.

  • C'est moins emmerdant que d'arrêter de fumer, arrêter l'épithète. C'est très joliment bien dit. Bon à la moulinette (la moulinette à mails). Bon courage avec ces connards.

    Un ami avec qui nous parlions d'écriture m'avait exhorté à avoir la plus grande tendresse pour mes personnages. Je vous dis ça, comme ça, pas du tout comme un reproche. Mais vous l'aviez compris je pense.

    A bientôt.

  • Mais j'ai beaucoup de tendresse pour ces connards, savez-vous...
    Ceci dit, c'est plus facile d'arrêter l'épithète que l'adverbe, dont je suis grand consommateur...

  • Ah j'ai été trop allusif, je voulais dire que sous le terme "connard" la tendresse m'était bien visible (d'où le "ce n''est pas un reproche"). Voulant être pudique je ne fus qu'obscur...
    J'ai reçu votre mail, merci.

  • J'aime beaucoup, beaucoup ce billet et Dieu sait que c'est difficile d'écrire sur le "travail", ce genre de "travails"...

    PS : "J’en ai fini de ce que je voulais faire ; tout commence, tout est ouvert.
    (Du coup, je ne fais rien. Rien, c’est-à-dire : ce que vous lisez. Du coup, je ne fais rien, mais avec légèreté.)"
    Comme j'aimerais pouvoir de temps en temps penser cela, "J'en ais finis de ce que je voulais faire" (en général je n'y vois - et n'y sens - que l'angoisse du "tout en ouvert"...) et comme j'aimerais aussi - parfois, plus longtemps qu'il ne m'arrive - pouvoir "ne rien faire" "avec légèreté... J'espère que cela s'acquiert, que cela s'apprend.

  • Pardon : c'est bourré de fautes de frappe et d'orthographe ! Une malédiction pour moi sur votre blog ? (Malédiction vraiment : j'ai réussi à ajouter des fautes à une phrase -vôtre - que j'ai pourtant cru avoir "copiée/collée", il faut le faire !)

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