Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

amour - Page 12

  • Couple avec vue sur auto-tamponneuses

    auxon.jpg

    Samedi matin 22 novembre, par froid coupant, soleil ras et lumière hivernale magnifique, nous nous sommes rendus, mon automobile et moi, jusqu’au village d’Auxon, situé quelque part sur la route vallonnée entre Troyes et Auxerre, encore dans l’Aube, en Champagne, pas encore dans l’Yonne, en Bourgogne, ou moins administrativement, dans ce pays d’Othe dont les frontières se rient des napoléoniennes divisions. A côté de l’église de ce village, dans le petit parc la jouxtant, on trouve cette incongruité-là : un manège d’auto-tamponneuses, en parfait état de marche et fermé au public. Comme je me rendais en ce village, aussi improbable que cela puisse paraître, pour assister et participer à ce que ses organisateurs nomment, avec une pompe des plus naïves, un convent d’auteurs (dramatiques), on me posa cette embarrassante question, à laquelle j’avais deux heures pétantes pour « répondre » : « Que vient faire ce manège d’auto-tamponneuses fin novembre à Auxon ? ». Quoique je doute fortement de l’intérêt intrinsèque de l’exercice, m’y étant plié d’assez bonne grâce, Chablis aidant, je ne répugne pas à livrer ici ma prétendue « réponse ».

    Lire la suite

  • Vengeance

     

     

    Te voilà empêtré dans tes contradictions, crois-tu. Regarde-toi. Comment peux-tu désirer une chose, et en même temps ne pas l’aimer ? On dirait une vengeance.

    L’étrange machine mauvaise que tu es – aussi. A ton insu ? Vraiment ? Mais tu ne veux pas savoir, n’est-ce pas ?

    Tu te venges. Par le désir. Tes contradictions sont en tas, maintenant. Elles ne formeront pas un édifice présentable.

    Mais tu n’es pas tout le temps bête. Parfois, pour un moment plus ou moins bref, tu te rends compte, et te vois. Puis ta main chasse d’un revers cette grâce. Pauvre fou.

    Tu n’aimes pas, mais voudrais posséder. Vanité. Et ta vengeance n’aboutit pas, ne venge rien, se dissout au néant. Tu es un insensé.

    Tu es un assassin rentré. Un insensé. Un impuissant. Un possédé.

    Les horizons te bouffent. Tu désires et voudrais posséder. Tu veux te venger de toi, petit d’homme ? Mais ton action, avant même d’être, est celle du monde contre toi.

    Tu n’es jamais tant pire que lorsque tu désires du bien. C’est une misère d’arrangement. Pour te supporter. Regarde-toi, ce n’est encore pas toi que tu verras, salopard.

    Tu ne sais pas te voir seul.