C’est une retraitée proprette. Elle a soixante-cinq, soixante-dix ans. Elle est veuve depuis peu. Elle revient de quelques semaines dans le sud, elle est accompagnée d’un petit chien (un tout petit caniche blanc, toiletté nickel et vêtu d’un gilet à la con) qu'elle embrasse de temps en temps sur la bouche, sans grande conviction. Elle l’a acheté là-bas. Pour l’affection, vous comprenez, c’est quand même ce qu’il y a de mieux – c’est elle qui le dit. Elle l’a appelé Chabal. Je renonce immédiatement à toute interprétation et sors du café. Il pleut sur la province française.